Sondage Le Devoir-The Gazette-Léger Marketing

Legault et Marois profitent de feu l'ADQ

Rien pour les libéraux, dont les seuls appuis stables sont ceux des anglophones

Sondages 2011


Guillaume Bourgault-Côté -

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A l'approche de Noël, la disparition officielle de l'Action démocratique du Québec permet à la CAQ de François Legault et au PQ de Pauline Marois d'engranger quelques points-cadeaux dans les intentions de vote. Le baluchon de l'ADQ n'avait toutefois rien pour les libéraux de Jean Charest, dont les seuls appuis stables sont ceux de la communauté anglophone.
C'est ce que révèle un sondage Léger Marketing réalisé pour Le Devoir et The Gazette mardi et mercredi, quelques heures à peine après la conférence de presse annonçant la fusion-annexion de l'ADQ et de la Coalition avenir Québec. Le coup de sonde crédite la CAQ de 37 % des appuis (après répartition), 13 points devant le PQ. Pour les deux partis, c'est un gain de deux points par rapport au sondage de novembre — qui accordait 8 % à l'ADQ.
Les libéraux restent à 22 %, leur plus bas résultat depuis que Léger Marketing mesure mensuellement les intentions de vote au Québec (2007). Québec solidaire suit avec 9 % d'appuis. On remarque autrement que certains adéquistes n'ont pas encore fait leur nid, les catégories «ne voterait pas» et «ne sait pas» représentant plus d'un électeur sur cinq avant répartition.
Cela fait dire à Christian Bourque, vice-président chez Léger Marketing, «qu'il y a encore beaucoup de flottement au sein de l'électorat, alors qu'on s'approche d'une élection». Mais François Legault peut anticiper cette échéance avec sérénité, ajoute M. Bourque. «Depuis six mois, il oscille entre 34 % et 38 % d'appuis. Là, il est à 37 %... C'est une tendance lourde et forte qui se maintient dans le temps.»
Comme dans tous les sondages récents, François Legault est premier de classe dans les principales mesures sectorielles: classement du meilleur premier ministre, vote chez les francophones (42 %, le PQ obtient 28 % et les libéraux 16 %), intentions de vote à Montréal (31 %, quatre points devant les libéraux et dix devant le PQ), à Québec (43 %, près du double de ses adversaires), dans les régions...
Avec de tels appuis, il peut rêver à un gouvernement majoritaire, estime M. Bourque. «Son vote est essentiellement francophone [la CAQ obtient 15 % chez les non francophones] et bien réparti à travers le Québec, dit-il. Ça devrait être payant pour lui.»
Le PQ peut aussi partir en vacances avec quelques nouvelles encourageantes. L'augmentation de deux points dans les intentions de vote, bien sûr, mais aussi une certaine remontée auprès des francophones (quatre points de plus qu'en novembre, pour atteindre 28 %), note Christian Bourque. «Le parti retrouve les appuis qu'il avait au printemps. Le pire de la crise semble passé pour Pauline Marois, ça commence à remonter.»
Mais le portrait est autrement préoccupant pour Jean Charest, qui accumule les mauvaises nouvelles. D'un Noël à l'autre, ses appuis baissent (39 % il y a deux ans, 30 % l'an dernier, et 22 % cette année). Le taux de satisfaction envers son gouvernement a encore chuté depuis un mois pour s'établir à 18 %, le pire résultat depuis le creux du mois de mars (17 %). Par effet de vases communicants, le club des insatisfaits continue de grossir et atteint 75 % des répondants, autre sommet depuis le mois de mars. Le Parti libéral demeure le favori des électeurs non francophones (53 %), mais là aussi ses appuis sont en baisse par rapport au mois de novembre (-4 %).
Christian Bourque estime que c'est la «crise des garderies qui a fait mal aux libéraux dans le dernier mois. C'est une tuile de plus pour un gouvernement qui en a eu pas mal récemment», dit-il. Au début du mois, le vérificateur général a sévèrement blâmé la ministre Michelle Courchesne pour avoir présidé de manière «subjective» à l'attribution de 18 000 places subventionnées en garderie il y a trois ans. Mme Courchesne est allée à l'encontre des recommandations de ses fonctionnaires pour 21 % des projets retenus, dont plusieurs provenaient de donateurs libéraux.
Le sondage a été réalisé auprès de 1002 personnes. Un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d'erreur de plus ou moins 3,1 points, dans 19 cas sur 20.


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