L'égalitarisme primaire des alchimistes sociaux

Légaliser le mariage entre personnes de même sexe était une erreur

Trois raisons de le dénoncer

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L'autoroute du suicide collectif

Au Québec, il est bien vrai que la discussion sur le mariage homosexuel n'a pas réellement eu lieu. La loi a passé comme du beurre dans dans la poêle sans aucune consultation populaire, comme si le principe du mariage entre personnes de même sexe allait de soi.
S'y opposer reviendrait à s'opposer à « l'amour » que deux personnes éprouvent l'une pour l'autre. Collectivement, nous n'avons pas suffisamment discuté des enjeux, peser le pour et le contre, pris le temps de mesurer les impacts d'un tel changement de paradigme.
Le mariage entre personnes de même sexe a été accepté comme une évidence et, imposé par une élite politique, juridique et médiatique, a été présenté comme un fait établi sans consultation populaire réelle autre qu'une commission parlementaire.
Le mariage, institution millénaire unissant un homme et une femme afin de perpétuer le lien familial, a été transformé au Québec dès 2004, sans qu'un réel débat de société ne vienne troubler la sérénité béate des législateurs.
J'affirme pourtant que le fait d'autoriser le mariage entre personnes de même sexe était une erreur.
Soyons clairs, je crois qu'un couple de même sexe devrait bénéficier des mêmes droits qu'un couple hétérosexuel. L'instauration d'une union civile protégeant les droits et les acquis des deux conjoints aurait été la voie à suivre.
Je suis donc opposé au mariage homosexuel pour trois raisons principales.
Premièrement, la tradition du mariage ne fait en aucun cas parti de la trajectoire homosexuelle. L'homosexuel n'a pas à se conformer aux diktats d'une société contemporaine qui voudrait le voir rangé, aseptisé ou banlieuisé. Délivré des contraintes familiales infligées par la domesticité, l'homosexuel est historiquement le porteur d'une forme de génie social qui lui est propre. L'enfermer dans le rôle supplétif de l'hétérosexuel compensatoire, c'est lui faire violence.
La fausse tolérance libérale qu'implique la reconnaissance du mariage gai vise, au fond, à enfermer l'homosexuel dans une norme sociale fixe, adaptée au cadre consumériste de notre société contemporaine. L'exceptionnalité homosexuelle, refoulée comme une incongruité historique, est pourtant au centre de la condition gaie. L'homosexuel refusant le fardeau contraignant de la famille nucléaire a bien d'autres choses à s'occuper que de jouer à l'hétérosexuel et de s'enfermer dans une lubie familialiste forcément contraignante et restrictive.
Deuxièmement, le mariage n'est pas la reconnaissance sociale de l'amour réciproque entre deux personnes. Il constitue une institution traditionnelle inscrivant la filiation dans un encadrement stable, garantissant des droits et des devoirs à la mère, au père et aux enfants.
Le mariage découle d'un cadre civilisationnel qui dépasse les simples caprices sophistiqués des individus libérés de toute contrainte. Le mariage, c'est l'institution fondatrice de notre civilisation, le noyau autour duquel gravite la vie publique et politique, soit la famille.
Changer le sens donné au mariage, c'est donc également changer de civilisation.C'est pourquoi il est si étonnant qu'il n'y ait pas eu de débat plus large sur la question et qu'on ait imposé un changement de cadre civilisationnel sans grande consultation populaire.
Troisièmement, le mariage homosexuel est une revendication communautariste qui ouvre la porte à toutes les dérives propres aux demandes d'accommodements des lobbies religieux.
Face aux demandes des fondamentalistes qui militent afin d'obtenir des tribunaux religieux, le mariage homosexuel sert de cheval de Troie aux revendications communautaristes en affaiblissant le référent normatif du mariage. La multiplication des demandes d'accommodements concernant le droit familial s'inscrit tout à fait dans le prolongement du relativisme moral et culturel induit par la reconnaissance du mariage homosexuel.
Je rappelle qu'une vision naïve du problème identifierait le mariage homosexuel comme une avancée progressiste contre les demandes d'accommodements des fondamentalistes religieux. Il n'en est rien.
En Angleterre, le mariage gai côtoie sans problème les tribunaux islamiques. C'est même au nom de la reconnaissance du mariage homosexuel que les islamistes demandent des «accommodements raisonnables» sur le droit familial, comme en Italie où une association musulmane revendique le droit au mariage polygame en prenant prétexte du mariage entre personnes de même sexe.
Contrairement à ce que voudrait nous faire croire le petit clergé postmoderne, la critique du communautarisme sexuel, des demandes d'accommodements religieux et, plus largement, des préjugés progressistes, s'inscrit légitimement dans le débat public.
Le mariage homosexuel - comme tout dispositif législatif - peut être critiqué, voir dénoncé, sans que cela ne doive nécessairement entraîner une accusation infondée de phobie quelconque. La maturité d'une société se juge à l'aune de la profondeur du débat public et non pas aux accusations d'hérésie proféré par des Croisés bien-pensants qui ne représentent qu'eux-mêmes.


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9 commentaires

  • Denis Julien Répondre

    27 juillet 2017


    Je suis un peu surpris que cet article ne suscite pas plus de discussions. C'est un article drôlement pertinent qui mérite que certains le commentent.
    En guise de réflexion, j'invite les lecteurs de VIGILE.net, à lire :http://www.cdpdj.qc.ca/Publications/rapport_homophobie.pdf
    Il y a beaucoup d'hypocrisie au Québec sur la question. Ce rapport fut présenté en 2007. Nous sommes en 2017. Aucune des proposition ne fut appliquée. Nous sommes peut-être passés à l'égalité juridique mais nous sommes encore bien loin de l'égalité sociale.

  • Denis Julien Répondre

    26 juillet 2017

    Suite à mon intervention:En fait, les enfants des autres sont un peu les nôtres puisqu'en plus, nous contribuons par les impôts que nous payons à leur éducation, leur santé ainsi que pour les garderies. Et lorsqu'on me dit que je n'ai pas à donner mon opinion sur la façon des les éduquer sous prétexte que je n'en ai pas eu et que je ne connais pas ça, je leur répondrais: "Alors, donnez-moi un crédit d'impôt!". Je ne pense pas que les hétérosexuels accepteraient cela, ayant bien trop besoin des millions de dollars que les gais paient et qui sont nécessaires au maintiens des programmes sociaux dont bénéficient hautement les enfants du Québec. Toutes mes félicitations à l'auteur qui n'a pas eu peur de détonner dans cette société où règne la pensée unique mûr à mûr. MERCI!

  • Denis Julien Répondre

    25 juillet 2017

    Je suis un homme homosexuel qui vit depuis 23 ans avec son conjoint. Je suis en parfait accord avec l'auteur de ce texte. J'ai toujours pensé qu'on avait la chance d'innover en tant qu'homme gai pour définir nous-même ce qui nous convenait comme mode de vie. J'ai toujours été d'opinion qu'on n 'avait pas à singer les hétérosexuels dans leurs choix de vie. Je trouve que les gais qui ont choisi cette voie sont rentrés dans un moule conformiste. Je me définis comme un libre penseur et je n'ai pas besoin de l'approbation des autres ou de la société ou des religions pour me dire quoi faire ou comment me développer. L'auteur a raison lorsqu'il dit qu'il n'y a eu aucun débat sur le sujet et encore moins dans la communauté gaie qui m'a toujours déçue lorsqu'elle se comportait en mouton de Panurge pour imiter les hétérosexuels. Aussi, je suis contre l'adoption d'enfants par les gais. Notre situation nous permet un certain recul et une objectivité sur la façon de les éduquer parce que nous ne sommes pas pris dans l'aspect affectif et émotif avec lequel les parents hétérosexuels doivent composer. Beaucoup d'hommes et de femmes gais ont été des d'excellents enseignants ou mentors.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juillet 2017

    la vie est assez dure à s'arracher d'même ..., aussi bien se garder de l'Horizon !

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juillet 2017

    Le rejet de la société actuelle est un grand pas vers la liberté.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juillet 2017

    @Guy Poirier,
    l'État peut déclaré des colocataires mari et femme pour l'Aide Sociale ou pour la Déclaration du Revenu (impôts).
    Maintenant, ce pourrait être des conjoints ou des conjointes pour deux colocs de même sexe. Et pourquoi un individu ne pourrait pas se marier à un couple (polygamie ou polyandrie).
    Dans la culturel chinoise, on peut marier l'esprit d'un défunt.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juillet 2017

    il ni a rien dans cette article de vraiment pertinent.........du radotage rien de plus .
    personne n'est obliger de se marier au départ ,soit-il homosexuel ou quoi que ce soit d'autre .
    il n'entrave en rien les bonnes mœurs de cette société , il est juste et équitable que des gens vivants ensemble ayant construit une vie a deux aient eu aussi les mêmes droits vis a vis ce que prévoit les lois en matière de successions etc .
    pour le reste nous y verront en temps et lieux......tant que cela est consensuel entre gens capable de s'assumer .
    ce qui n'est pas le cas de la zoophilie et de la pédophilie..............

  • Yves Corbeil Répondre

    22 juillet 2017

    Tant qu'a être à la dérive comme société aussi bien être à la dérive totale. J'espère revenir sur terre dans disons un siècle ou deux pour constater le résultat de cette époque qu'on traverse sur terre.
    Désoler mais moi cette époque m'écoeure de plus en plus, pas que je suis vraiment nostalgique du passé mais tellement déçu de la tournure des choses, les valeurs individualistes encourager par les dirigeants économiques qui sévissent partout sur la planète auront raisons des peuples bien plus tôt que tard.
    Les discours creux des trudeaux de ce monde plus capable. Si c'était vrai qu'ils veulent vraiment faire quelque chose, ils commenceraient par CONDAMNER l'obsolescence programmée et peut-être que leurs autres discours creux auraient une certaine valeur. On fabrique des vidanges pour soutenir l'insoutenable système et les populasses programmés sans obsolescence continuent à envahir les beaux outlets partout su'l bord dé belles autoroutes en ciment. Deux belles semaines de vacances en vue, là ou les plusss belles ventes sévissent partout, le bonheur total avec du fric din poches.
    En attendant leurs bouffes à chiens continuent de faire des ravages sur la civilisation et ces trous du continuent à festoyer aux frais de leurs peuples respectif.
    Quelle dérive plus totale que cela, on devrait peut-être INTERDIRE les relations hétérosexuels ce qui serait dans le même sens que l'obsolescence programmé mais cette fois de la race. Globaliste, multiculturaliste, individualiste et fausse relation sociale harmonieuse, quand est-ce qu'on verra les chiens couché avec les chats au nom de la mondialisation.
    C'es-tu beau la solidarité programmée d'en haut, on en redemande partout tout en aussant nos effectifs armés pour protéger cette belle démocratie qu'on implante à coup de canons et de bouffes à rats partout au nom de la prospérité économique qu'il faut maintenir pour continuer à ''jouir cette belle vie''
    Au Québec, les histoires des premiers colons, c'es-tu loin dans nos pensées quand on regarde toutes les belles affaires que ces mêmes colons ne sauraient apprécié avec leurs valeurs préhistoriques.
    Vive le monde libre, libre de ces contraintes morales qui empêchaient le bel épanouissement présent. On es-tu gâté en esti, on le réalise même pas tellement ça semble aller de soit dans cette belle époque, allez prenez des selfies pour que l'histoire future puisse en témoigner.

  • Jean-Claude Michaud Répondre

    22 juillet 2017

    C'est un sujet délicat mais vous le présentez très bien et vos arguments sont solides. J'étais plutôt pour la légalisation du mariage gai mais comme vous dites cela ouvre la porte à des absurdités. Il aurait fallu comme vous dites si bien donner les mêmes droits juridiques aux gais quand à la RRQ, le partage des biens, etc.
    Votre texte est donc courageux et approprié dans une société de la pensée unique et de la bien-pensance automatique de nos élites et de la plupart de nos artistes.