Légalisation de la marijuana: trop d’argent en jeu!

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Les magouilles du PLC

Serions-nous en train de comprendre pourquoi la légalisation de la marijuana ne pouvait pas être reportée de six mois ou d’un an ? Malgré l’appel des provinces, malgré les critiques des experts, malgré le principe de précaution. Y aurait-il juste trop d’argent en jeu ?


Bien sûr, il y a aussi un impératif politique. Justin Trudeau ne veut pas que la légalisation survienne à un moment trop rapproché de sa tentative de réélection. Néanmoins, plus les jours passent et plus on en apprend, plus j’ai l’impression qu’il y a une autre pression : ceux qui ont investi veulent rentabiliser.


Le dossier du Journal sur l’argent des paradis fiscaux qui est dirigé vers l’industrie du cannabis est ahurissant. 165 millions ! Opaque, impossible de savoir de qui il s’agit. Des étrangers ? Des Canadiens qui ont contourné l’impôt ? Des gens du crime organisé ? Des vendeurs de drogue sur la rue qui veulent profiter aussi de la manne du pot légal ? Impossible à savoir.


Pas loin de la moitié de toutes les entreprises qui se sont vu attribuer des permis de production ont bénéficié d’argent en provenance des paradis fiscaux. Il faut le faire ! Au gouvernement fédéral, personne ne semble s’en inquiéter. Tout baigne. Sont-ils déjà gelés ?


Des libéraux


Parmi ceux qui se sont lancés à fond de train dans le cannabis, il y a aussi une donnée politique : il y a un nombre effarant de libéraux. Ce n’est même pas subtil. L’ex-ministre libéral Martin Cauchon, président du Conseil de 48 North, est loin d’être le seul.


Commençons par rappeler que Chuck Rifici, qui fut trésorier du PLC au moment de faire élire Justin Trudeau, est l’un des plus gros joueurs au Canada. Il a été l’un des fondateurs du plus gros producteur canadien Canopy Growth et est maintenant président de Cannabis Wheaton Income Corp.


L’actuel président du géant Canopy Growth est Mark Zekulin... un ancien conseiller senior du ministre libéral des Finances de l’Ontario. L’ancien ministre sous Jean Chrétien Herb Dhaliwal est président de National Green Biomed, un producteur en Colombie-Britannique.


George Smitherman fut l’un des piliers du Parti libéral de l’Ontario pendant des années. Il est maintenant l’un des piliers de THC Biomed. L’ancien directeur national du PLC Adam Miron est maintenant directeur chez Hydropothecary, le premier producteur à avoir obtenu un permis au Québec. Terry Lake, un ancien ministre libéral de la Santé en Colombie-Britannique, vient de rejoindre cette compagnie.


Quant à l’ancien ministre de la Justice et de la Santé sous Jean Chrétien, Allan Rock, il n’est pas dans l’industrie. Mais sa conjointe et son fils ont lancé RockGarden Medicinals.


Intérêt soudain


C’est à se demander si dans les congrès libéraux, certains ateliers servent à enseigner la culture en serre. Et curieusement, aucun d’entre eux ne semble avoir démontré de l’intérêt pour les concombres ou les poivrons...


Toutes ces entreprises connaissent des taux de croissance effarants. Cette industrie va faire beaucoup de nouveaux millionnaires. Pour ça, il faut obtenir son permis du gouvernement. Tous les ingrédients d’un scandale.