Le triomphe de la lâcheté

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« Nous aurions besoin de géants alors qu’aujourd’hui dominent les nains. »

Dans un monde qui ne serait pas complètement aplati, les hommes politiques seraient les premiers à s’emparer des grands débats qui traversent notre société.


Leur rôle consiste à se porter à la défense des principes fondateurs de notre civilisation ou du moins, à nous proposer une autre vision du monde s’ils croient notre société mauvaise. C’est ainsi qu’ils font vivre la démocratie.


Politiciens


Pourtant, on le constate, dès qu’un vrai débat surgit, ils ont tendance à prendre leur trou, comme de petits froussards.


C’est probablement ce qu’aura tristement démontré le grand débat de cet été sur la liberté d’expression. Notre société, on le sait, a été assaillie par quelques groupuscules et mouvements fanatiques qui ont voulu s’instituer en censeurs autorisés des artistes. La population s’est passionnée pour la querelle et en comprenait spontanément les enjeux.


Mais les politiciens, eux, ont disparu de la carte, comme s’ils étaient absolument confisqués par leurs épluchettes de blé d’Inde.


À la notable exception de Jean-François Lisée qui, sur la question, a été plus qu’à la hauteur, tous les hommes politiques majeurs se sont sauvés de ce débat d’une importance vitale. Certes, François Legault s’est aussi manifesté 24 heures plus tard, mais on le sentait en session de rattrapage, apeuré à l’idée de se faire éclipser par le chef souverainiste.


Comment expliquer cette frousse maladive ? Certes, l’environnement médiatique est détestable et il suffit souvent qu’un politicien s’éloigne du politiquement correct pour être victime d’une campagne de salissage. Cela pousse à la discrétion.


Géants


Peut-être est-ce aussi à cause de la technocratie, qui infantilise les élus, ou du gouvernement des juges, qui les menotte ? Certains manquent peut-être simplement de culture et ne comprennent pas les enjeux devant nous.


Comment ne pas être nostalgiques des Lévesque, Bouchard et Parizeau ?


Nous aurions besoin de géants alors qu’aujourd’hui dominent les nains.