Le «traitement breton» pour PKP

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Fédéralistes et Libéraux excellent d'autant mieux dans l'art de faire mal paraitre l'adversaire qu'ils contrôlent les médias


On me pose sans cesse la question ce matin… « Tu crois que Pierre-Karl Péladeau va démissionner? » D’autres m’écrivent pour opiner que le chef actuel du PQ nuit à la cause, qu’il est une « distraction », qu,un tel ou un autre ferait mieux l’affaire…


Allo? Vous avez-vu dans quel état se trouve le Québec en ce moment? regardez autour de vous dans quel état se trouvent nos écoles, nos hôpitaux, les gens qui tiennent à bout de bras ces remparts de notre société, même quand le gouvernement libéral les méprise. 15 ans de gouvernance libérale quasi ininterrompue, une incurie quotidienne, un parti politique miné par la corruption mais à qui on laisse le pouvoir de politiser la police, de nommer les juges, de faire obstruction à la justice…


Ce Québec là est bord en bord LIBÉRAL et PKP n’a rien à voir là dedans.


Un ami m’écrit en privé : « Mais lui [PKP] me donne l’impression d’être prêt à se battre comme un chien… S’il demissionne, y reste pus ben ben d’mohicans… »


Voilà précisément pourquoi les adversaires de Pierre-Karl Péladeau lui réservent ce que j’ai appelé dans le passé le « Traitement Breton ». car PKP dérange, car il attaque, car il n’a rien à perdre, car il vise ceux qui grouillent dans l’ombre en organisant notre rapetissement à leurs profits.


Et ces lâches détestent ça. Comme ils avaient été courroucés par l’affront que leur avait fait Pauline Marois en nommant un militant environnemental comme ministre de… l’environnement!


Cette nomination ministérielle dérangeait énormément les milieux miniers, gaziers et de l’exploitation des ressources naturelles. Daniel Breton faisait peur. On savait qu’il prendrait la part de l’environnement au détriment des « affairistes ». Déjà, de placer le journaliste Louis-Gilles Francoeur, un autre défenseur connu de l’environnement, au BAPE… Quelle hérésie! Ces affairistes n’allaient pas abdiquer si facilement. fallait avoir la tête du nouveau ministre, par toutes les façons possibles. Des journalistes se sont mis à scruter le passé récent et lointain de Daniel Breton, On n’a pas trouvé grand chose mais quelques babioles pour le ridiculiser, miner sa crédibilité: des loyers impayés, des bouteilles de vin vides en grande quantité (un gros buveur? et en plus il recycle!). Et aussi cette histoire de « gros yeux » qu’il aurait fait à quelques personnes au BAPE…


Rappel d’un texte de Marc Laviolette et Pierre Dubuc sur le sujet:


« En des temps normaux, dans un pays normal, les accusations portées contre le ministre de l’Environnement Daniel Breton par l’inénarrable Jean-Marc Fournier aurait fait crouler le Québec sous les rires.


Qui, en effet, peut prendre au sérieux la défense de l’indépendance du BAPE, au nom du respect de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire, par le chef temporaire d’un parti politique qui s’immisçait dans la nomination des juges à coups de post-it?!


Mais, en ces temps déraisonnables, dans ce pays qui n’en est pas un, tout ce que le Québec compte d’éditorialistes et de chroniqueurs de la droite fédéraliste s’est empressé de faire écho au chef de l’opposition et d’ameuter l’opinion publique contre le ministre Daniel Breton parce qu’il aurait soi-disant « menacé de faire de gros yeux » aux responsables qu’il vient de nommer à la tête du BAPE en cas de différends.


Ces faiseurs d’opinion se sont empressés d’accréditer le message de Fournier qualifiant le BAPE de « tribunal quasi-judiciaire », ses membres de « juges », sans vérifier l’article de la Loi sur la qualité de l’environnement créant le BAPE.


L’article 6.3 le décrit comme un organisme consultatif – et non judiciaire – dont les fonctions sont d’ « enquêter sur toute question relative à la qualité de l’environnement que lui soumet le ministre et (…) faire rapport à ce dernier de ses constatations ainsi que de l’analyse qu’il en a faite. Il doit tenir des audiences publiques dans les cas où le ministre le requiert ».


Donc, plutôt que de s’inquiéter de « la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire », ces aboyeurs publics devraient plutôt se préoccuper de leur propre indépendance à l’égard du Parti libéral!


Pour comprendre les motifs de cette fronde contre le ministre Breton, il faut remonter à sa cause véritable. Le ministre a mis le feu aux poudres lorsqu’il a déclaré, à propos du projet de la pétrolière Enbridge d’inverser le flux de l’oléoduc Sarnia-Montréal : « Ce que les Albertains veulent faire avec leur pétrole, l’amener sur notre territoire sans notre consentement… il va falloir qu’on regarde ça ». »


Ainsi, une presse complaisante des intérêts puissants de ceux qui voulaient la tête de Breton ont imposé une couverture démesurée à des événements banals, quand on les compare à d’autres actions de députés qui étaient de leur inclinaison politique. On a zigouillé le ministre Breton pour quelques loyers impayés et un fort penchant allégué sur le vin dans un lointain passé. Doit-on rappeler que celui qui menait la fronde contre Breton, Jean-Marc Fournier comptait encore l’argent de sa prime de départ de l’Assemblée nationale et de ses contrats très douteux avec SNC-Lavallin en Libye quand il accusait ainsi Daniel Breton!


Le « Traitement Breton » pour PKP


Et pourtant, jour après jour, pour isoler le ministre Breton, on fomentait une « crise » à partir de peu finalement, mais en augmentant la pression de façon intenable à la fois sur la première ministre mais aussi sur le ministre visé.


La même chose se passe en ce moment avec Pierre-Karl Péladeau. Le dossier « optimisation/évitement fiscal Quebecor » ne date pas d’hier. Il s’agit d’une « vielle nouvelle » que l’on recycle aujourd’hui. Par exemple, dans le cas de la société Nurun acquise par Quebecor (et qui faisait de l’évitement fiscal) cette « nouvelle » date de 2014. Mais on recycle ça maintenant en créant une pression énorme sur le chef du PQ tout en inclinant de façon évidente l’opinion publique contre PKP par le biais d’une couverture de presse accusatrice et manifestement inclinée contre lui.


Un chroniqueur de La Presse pourrait-il prendre la part de PKP contre les Desmarais dans les pages du quotidien de Gesca-Power Corporation?
Un chroniqueur de La Presse pourrait-il prendre la part de PKP contre les Desmarais dans les pages du quotidien de Gesca-Power Corporation?

Certains commentateurs, comme le « spin doctor » caquiste Mario Asselin, accusent même Pierre-Karl Péladeau de faire erreur en se défendant devant les critiques mensongères et carrément fausses. Imaginez, Asselin prend le parti des Desmarais contre Péladeau dans le Journal de Montréal et on nous dira que c’est PKP qui menace la liberté de presse? Desmarais père est intervenu pour faire congédier André Pratte pour moins que ça en 1994!


Pour ma part, je félicite PKP de défendre avec acharnement son droit de financer personnellement un Institut sur la souveraineté tout en prenant soin de s’appuyer sur le corollaire « Idée fédérale » qui existe et est financé par l’autre camp et qui peut même émettre des reçus d’impôts comme organisme de bienfaisance. je peux vous garantir que quelques dignes représentants de l’élite fédéraliste du Québec n’ont pas dû apprécier que leur Think tank se retrouve ainsi exposé sur la place publique.


Je félicite aussi PKP de se défendre avec acharnement quand La Presse et radio-Canada attaquent sa réputation de gestionnaire en s’appuyant sur des inexactitudes. Encore, ici, PKP se défend. Il répond coup pour coup. les fédéralistes n’y sont pas habitués; cela doit les agacer souverainement. la joute a été un peu plus « simple » dans le cas de Daniel Breton, la PM minoritaire n’était pas en position de force et elle a capitulé assez rapidement.


Alain Deneault expose la perfidie des attaques de La Presse contre PKP


On doit aussi noter que PKP a trouvé des appuis non-négligeables. Sans dire que l’économiste réputé Alain Deneault a pris la défense directe de PKP, son texte de blogue hier exposait la perfidie des attaques contre PKP du journal La Presse dans le dossier de l’évitement fiscal. Une hypocrisie de calibre olympique.


« C’est à croire que le traitement que fait le quotidien La Presse des paradis fiscaux est à géométrie variable. Quand il s’agit de faire cas de la présence passée de Québecor ou de Québecor World dans les paradis fiscaux, quitte à réchauffer une information connue depuis longtemps pour mettre dans l’embarras l’ancien concurrent commercial devenu concurrent politique, l’enjeu apparaît névralgique. Toutefois, lorsqu’il s’agit d’en faire un enjeu de société large valant comme modèle explicatif de la crise financière et économique contemporaine, des scribes sont appelés en renfort pour étouffer la question »


Et plus loin Deneault enfonce le clou :


« En tout état de cause, La Presse semble à l’aise avec la question offshore lorsqu’elle la réduit à une affaire bien provinciale. Si vient le temps d’aborder le problème sur un mode global et systémique, le même quotidien s’empresse, au contraire, à inhiber toute prise de conscience publique. Soudainement, la reconnaissance du caractère scandaleusement injustifiable des paradis fiscaux et l’analyse des conséquences délétères de l’activité de banques et industries s’y présentent comme aberrantes. Lorsqu’ils ne la maîtrisent pas, la question des paradis fiscaux rend nerveux les idéologues. Dans l’édition du 19 octobre dernier, le chroniqueur Francis Vailles s’efforce ainsi par tous les moyens de minimiser le problème (« Le Québec et les paradis fiscaux »). Le texte est remarquable de confusion. Les sources sont évoquées à moitié, on n’explicite pas sur quoi portent les pourcentages cités et la pensée est mise à contribution pour neutraliser la pensée. »


Fort des attaques de médias qui insistent, qui en remettent constamment afin de maintenir la pression sur PKP, nous en venons à une situation loufoque où le PM Couillard « somme le chef de l’opposition de s’expliquer sur les pratiques fiscales de Quebecor ».


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Philippe Couillard! Celui qui, le 31 mars 2014, mettait en garde la chef péquiste « qu’elle allait y gouter » si elle osait trop fouiller et questionner son passé éthique dans le débat des chefs; celui qui a toujours refusé de s’expliquer sur ses propres pratiques fiscales suite à la petite fortune qu’il a faite au royaume des barbares saoudiens…


Voilà en gros comment fonctionne le « Traitement Breton ». Et je peux vous garantir que l’on maintiendra la pression contre le chef péquiste. Le tout semble fonctionner dans la mesure où l’on réussit à semer le doute dans la tête des militants du parti qu’il représente. Péladeau demeure un néophyte de la politique et il est sidérant qu’on lui impose des standards de réussite plus sévères que ces politiciens de carrière libéraux qui spolient le Québec depuis 15 ans et dont la médiocrité n’est plus à prouver! Imaginez… le PM du Québec n’arrive même pas à procéder à son 3e remaniement-changement ministériel tant cela lui cause des soucis au sein de son propre parti! Des députés PLQ ont quitté mécontents de leur sort et d’autres semblent bien inquiéter le chef libéral assez afin de le forcer à remettre à plus tard un autre jeu de chaise musicale dopé à la médiocrité et l’échec.


Mais Philippe Couillard s’en tire bien. On ne le questionne pas trop sur ses propres déboires en ce moment. Il revient de l’Italie les mains vides, critiqué sur ses politiques économiques; deuxième échec économique international en deux ans. Le Rest of Canada expose son mépris du Québec sans retenue dans le dossier Énergie Est et pourtant Couillard n’est pas trop inquiété! Cela lui permet de ménager le chef de la commission politique du PLQ qui est aussi lobbyiste pour TransCanada! Et non! Couillard n’a pas trop à s’en faire. Le DPCP ne dépose pas d’accusations politiques au niveau provincial, le renouvellement du mandat du commissaire de l’UPAC s’en vient et son parti en contrôle tous les rouages…


Business as usual.


Et c’est PKP qui est le mauvais politicien…



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