Le test des valeurs n'a pas de meilleur accueil en campagne électorale fédérale

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Le test des valeurs est une fumisterie : il existe déjà au Canada sans empêcher l'arrivée d'islamistes radicaux


OTTAWA – Les principaux chefs fédéraux ne sont pas près d’ouvrir la porte au test des valeurs québécoises de François Legault, et ce, même s’ils s’efforcent à faire le plein de votes au Québec le 21 octobre.


«J’ai toujours été clair que je ne crois pas que ce soit la responsabilité du gouvernement [...] de décider quelles sont les croyances qui peuvent permettre d’être Canadien», a dit le chef conservateur Andrew Scheer, mardi, en marge d’un arrêt de campagne à Winnipeg, au Manitoba.


Il rappelait ainsi que la question d’un test des valeurs a été soulevée durant la course à la chefferie de son parti, alors que l’aspirante-chef Kellie Leitch avait proposé pareille mesure.


Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a, lui aussi, exprimé son opposition au test de connaissances que M. Legault souhaite faire passer en vue de l’obtention d’un permis de résidence permanente au Québec.


«Mes valeurs sont de mieux aider la francisation. Je ne suis pas d’accord avec le test des valeurs», a-t-il fini par lâcher après plusieurs circonvolutions pour éviter de s’attaquer directement à la demande caquiste.


Dans une déclaration envoyée par courriel par après, M. Singh s’est montré plus modéré en disant qu’il restera «ouvert aux discussions», même s’il est en désaccord sur le principe.


Prudence


Il faut dire qu’aucun chef de parti ne souhaite se mettre à dos l’électorat québécois. Les luttes s’annoncent serrées dans plusieurs circonscriptions détenues par la CAQ.


Le camp libéral a été celui qui a été le plus avare de paroles sur le test des valeurs de M. Legault.


«Nous serons toujours heureux de discuter avec le gouvernement du Québec des différents moyens pour améliorer la vie des Québécois et les services qu’ils reçoivent», a offert un porte-parole.


On indique, dans cette réponse laconique envoyée par courriel, que l’équipe de Justin Trudeau souhaite analyser les demandes de M. Legault avant d’y donner suite.


Déclaration fiscale unique


En dressant sa liste de priorités en vue de l’élection fédérale du 21 octobre prochain, M. Legault en a profité pour faire valoir le principe de «nation distincte et libre de faire ses choix» dont jouit le Québec.


Tel que déjà annoncé, le gouvernement caquiste réclame aussi le droit de pouvoir fixer des seuils d’immigration pour le Québec et d’exiger un test de français aux nouveaux arrivants. On exige également le respect de la loi sur la laïcité, l’assujettissement à la loi 101 des entreprises à charte fédérale et un rapport d’impôt unique géré par le Québec.


Rappelons que les conservateurs promettent de répondre «présents» à la déclaration fiscale unique et le Bloc défend vigoureusement cette idée. Les libéraux et néo-démocrates s’y disent ouverts, mais souhaitent d’abord trouver une formule protégeant les 5000 emplois en jeu à l’Agence du revenu du Canada.


Seul le Bloc a acquiescé à l’ensemble des demandes du premier ministre québécois, mardi.


- Avec la collaboration de Marc-André Gagnon, Bureau parlementaire




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