Quand QS a cédé à la petite séduction de Vincent Marissal, il y avait de quoi sourciller. L’ex-chroniqueur de La Presse aux côtés de Manon Massé, l’image valait mille mots, mais tous restèrent bouche bée...
Remarquez que Québec solidaire n’a jamais vraiment déplu aux bobos et aux barbus. L’UQAM en est infestée, genre...
QS donne bonne conscience aux amateurs de Pomerol et divertit la jeunesse uqamisée avec ses élucubrations soi-disant modernes.
Ce parti, subventionné comme les autres, prend des airs révolutionnaires, mais prône la consolidation du statu quo: plus d’État, plus de dépenses, plus d’impôt, etc. Oui aux friperies, Non à Louis Vuitton...
C’est la voie royale du Québec depuis cinquante ans: prendre à tous au profit de quelques-uns...
Sa guéguerre à la richesse n’est rien d’autre qu’une incapacité à s’inscrire dans la réalité capitaliste nord-américaine. QS, c’est le Dollarama des bons sentiments, le bras politique du conseil central.
Chez nous, où l’inculture est rampante, c’est la façon la plus facile qui soit de faire ses classes en politique. Vincent Marissal n’aura pas à se forcer pour pondre des punch lines: compassion au lieu de compression, générosité au lieu d’austérité, dépenser au lieu de repenser...
Des heures de plaisir attendent les journalistes qui couvriront la prochaine campagne électorale...
Avec Alexandre Taillefer, le gars du taxi (meilleur en été) qui prend son tour de garde au PLQ, on est dans une autre dimension.
Son implication n’est pas alimentaire mais narcissique. Il était d’ailleurs attendu depuis des lunes, son «plongeon», triple axel arrière, avec contradictions, bravos et simagrées...
Supposément riche, il virevolte dans l’espace public depuis un certain temps déjà, faisant la mise en marché de son personnage à coups d’élans sentimentaux, de confidences répétitives et de projets ayant besoin du soutien des autres.
Il a manifestement pris goût à sa notoriété, posant ici avec Jean-François Lisée, appuyant ailleurs Manon Massé et donnant à la CAQ pour mieux chérir secrètement le PLQ...
Taillefer se disait politiquement «queer» alors qu’il balançait son popotin au nez du pouvoir. Le PLQ lui a finalement permis de prétendre à un trône... Son projet, c’était lui...!
Le geste posé par Daniel Johnson, qui lui refile la présidence de la campagne électorale de 2018, a de quoi faire réfléchir.
Pierre Moreau, vu par plusieurs comme le successeur naturel de Philippe Couillard, y verra peut-être un coup fourré et considérera désormais Taillefer comme un rival. Le Dragon l’a déjà dit: il veut être chef...
M. Johnson ne veut sans doute pas être associé à la débâcle qui s’annonce. Avec 15% d’appuis chez les francophones, le PLQ finira dans l’opposition.
Il finirait autrement, sans doute dans les limbes, s’il n’était pas le parti des anglos et des immigrants... Mais le PLQ héberge judicieusement depuis des décennies des francophones dans des circonscriptions choisies pour gommer sa nature anti-souchienne. Langue, accommodements, etc., le PLQ reste fidèle à sa base, pas à la majorité des Québécois...
Mais même si le PLQ sourit à une minorité francophone de plus en plus mince, on finit par avoir l’impression qu’il est un parti comme les autres...
Que fout Taillefer dans cette galère? Il se positionne. Il s’agenouille le temps d’une défaite.
Sans doute se dit-il qu’il vaut mieux apprendre la politique avec un vieux parti épris de pouvoir, fut-il le plus mal-aimé de son temps...
La prochaine fois qu’on le verra se confier aux troubadours du dimanche soir, on saura qu’il a joint un parti qui ne satisfera jamais le désir de pérennité de la majorité de ceux qui l’écoutent...
La Belle Province risque toutefois de n’y voir que du feu. La fumisterie atteint chez nous une telle ampleur, un tel raffinement que ses partisans sont tout à fait à l’aise avec les artistes...