Le tchador pour les nuls

4111092cb1ebe240468f73301163c032

La voie royale pour les accommodements raisonnables






Dix ans après Bouchard et Taylor, la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, y va d’un projet de loi qu’on rebaptise ainsi: le port du voile pour les nuls.




Mme Vallée ne voit pas d’inconvénient à voir des immigrantes aux ­innombrables comptoirs de l’État, voilées ou pas, le mercredi des ­cendres ou à la saignée du mouton.




Mme Vallée juge que la réalité ­devrait suffire à nous rassurer. Il n’y a pas de tchador ou de hijab dans la fonction publique! Alors quoi? De quoi avons-nous peur?




Neutralité




Son projet de loi sur la neutralité religieuse porte plutôt mal son nom. Il avance le principe de la laïcité sans le soutenir véritablement.




Celui ou celle qui voudra prier au boulot ou porter un voile, il n’aura qu’à réclamer un accommodement. Et nous sommes tellement bonasses...




Le projet de loi 62 s’aligne donc sur les valeurs québécoises de laisser-faire et de bonne entente. On ­souhaite implicitement que les ­immigrants aiment l’État, qu’ils le chérissent, comme nous...




Son projet de loi, dit-elle, est ­l’œuvre de «juristes» du ministère. Ça explique le sentiment général de consensus ramolli; on ne veut pas jouer aux durs devant les tribunaux.




Illusion laïque




Qu’importe, la comédie laïque est déjà à l’affiche. Les aumôniers sont devenus des «agents d’animation de vie spirituelle», syndiqués et ­admissibles aux congés religieux.




Les imams n’auront qu’à exiger un traitement identique des bureaucrates. Ce sont des experts du négoce de la foi. Le crucifix, le carré rouge ou la fleur de lys, les symboles ne ­manquent pas.




Cinquante ans après l’éviction des soutanes, une loi dira donc bientôt qu’un employé de l’État peut «exercer ses fonctions à visage découvert». Le voile islamique sera bien vu et les ­accommodements rangés avec ­l’horaire flexible et le congé parental.



 




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé