Le retour des frontières

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La mondialisation ne conduit pas au paradis terrestre qu'elle promettait, tant s'en faut





S’il y a une idée qui en a pris plein la gueule, cette année, s’il y a une utopie qui est tombée de son piédestal, c’est bien la mondialisation.


Autrefois perçue comme la solution miracle à tous les maux, la mondialisation (c’est-à-dire la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux) a été l’objet de vives critiques, tant de la droite que de la gauche.


OUVRIR OU FERMER ?


Netflix, Uber, immigration massive en Europe, fortunes qui transitent par plusieurs pays avant d’être enfouies dans un paradis fiscal, entreprises multinationales qui empochent de l’argent partout, mais ne paient d’impôts nulle part, délocalisations d’usines, commerce en ligne, immigration illégale, piratages informatiques...


La question des frontières (et des problèmes liés au caractère de plus en plus poreux des frontières) n’aura jamais été autant d’actualité.


Faut-il fermer les frontières? Les ouvrir? Hausser le taux d’immigration? Le revoir à la baisse?


Comment s’assurer que l’immigrant qui frappe à ma porte et me demande­­ l’hospitalité n’est pas un terroriste?


Comment un État peut-il se protéger contre l’évasion fiscale? Comment un peuple peut-il préserver ses valeurs dans un monde où les cultures s’interpénètrent de plus en plus?


Comment le gouvernement élu d’un pays peut-il s’assurer qu’un régime ennemi n’utilisera pas les systèmes informatiques pour s’ingérer dans ses affaires internes et affaiblir ses institutions démocratiques?


Comment une entreprise peut-elle se protéger contre les espions? Comment protéger des secrets d’État dans un monde qui demande de plus en plus de transparence?


Comment allier «ouverture aux autres» et «respect de soi»? Comment les nations peuvent-elles se protéger contre les idéologies radicales qui combattent l’idée même de nation?


Comment faire la différence entre les secrets qui doivent être révélés au grand jour et les secrets qui doivent demeurer... secrets?


Dans un monde de plus en plus connecté, de plus en plus branché, il devient de plus en plus difficile pour les États de faire respecter leurs frontières et leur souveraineté...


L’ENVERS DE LA MÉDAILLE


Un peu partout à travers le monde, on remet en question les supposés bienfaits de la mondialisation.


La gauche combat la libre circulation des capitaux alors que la droite combat la libre circulation des individus­­.


D’un bord comme de l’autre, on veut de nouvelles règles.


Pendant des années, les élites nous ont présenté la mondialisation comme une sorte de paradis terrestre.


«Ouvrez vos frontières, détruisez les murs, établissez des alliances, laissez­­ tomber des pans de votre souveraineté­­, misez sur l’immigration, libéralisez­­ les marchés, signez des accords de libre-échange...»


Mais de plus en plus, on découvre l’autre côté de la médaille.


Le chômage, le terrorisme, l’évasion fiscale, la compétition déloyale, les excès­­ du multiculturalisme...


Dans ce monde de plus en plus ouvert­­, on rêve maintenant de construire des murs, d’ériger des garde-fous, de limiter la libre circulation des capitaux, d’empêcher la vente de certaines entreprises à des intérêts étrangers, de préserver certains secrets­­ en punissant les sonneurs d’alarme, de sévir contre les entreprises qui veulent transférer leurs activités­­ dans un autre pays...


Bref, après des décennies passées à se dilater, le monde, maintenant, se contracte.


2017 sera-t-elle l’année où l’isolationnisme retrouvera ses lettres de noblesse?




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