Ça pourrait être pire

Ça pourrait être la nouvelle devise du Québec...

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Toujours plus bas !






Avez-vous lu le texte sur les élèves en difficulté que nous avons publié hier ?




Seulement 25 % de ces élèves parviennent à obtenir leur diplôme d’études secondaires. Les autres coulent ou décrochent.




Selon Égide Royer, spécialiste en éducation, en Amérique du Nord, le taux de réussite des élèves en difficulté est de 60 %.




Ici, il est de 25 %.




QUELLE BONNE NOUVELLE !




Une mauvaise nouvelle, donc?




Non, au contraire: c’est une excellente nouvelle!




Pas de farce...




Voici ce qu’on pouvait lire dans le texte de ma consœur Daphnée Dion-Viens.




«Du côté de l’Institut des troubles d’apprentissage, on voit plutôt d’un bon œil le fait que le quart des élèves en difficulté obtiennent leur diplôme d’études secondaires.




«Madeleine Fauteux, qui agit comme personne-ressource pour l’Institut, estime qu’il s’agit d’une bonne nouvelle puisque ce taux devait être encore plus bas il y a dix ans, affirme-t-elle...»




Vous avez bien lu.




Que 75 % des élèves en difficulté ne parviennent pas à obtenir leur diplôme de secondaire est une bonne nouvelle, car avant, c’était pire!




On ne sait pas si on doit rire ou pleurer devant un tel commentaire...




«T’as 60 % dans ton examen de maths? Je te félicite, car ça pourrait être pire!»




«La dette du Québec est à 277 milliards de dollars?Pas de problème, ça pourrait être pire!»




«Les patients des CHSLD n’ont qu’un bain par semaine? Aucun scandale avec ça, ça pourrait être pire!»




C’est exactement ce que j’écrivais mercredi dernier: les Québécois se contentent de peu, de trop peu.




Au lieu de viser le haut du podium, on se félicite de ne pas être les derniers.




Il y a pire, on pourrait être à Alep...




LE GOÛT DE L’EFFORT




Tiens, ça pourrait être la nouvelle devise du Québec: «Ça pourrait être pire!»




Mais d’où vient ce manque chronique d’ambition, de fierté?




Dans son superbe livre sur sa mère, N’oublie jamais, Gregory Charles dit à quel point sa mère l’a encouragé à se dépasser, à toujours aller plus loin.




«L’éducation, c’est aussi une question de rigueur, de volonté et de dépassement. C’est mon opinion et celle de la femme qui m’a élevé», a dit Gregory dans nos pages, à la sortie de son livre.




Comme l’écrivait Agnès Gaudet en avril 2013: «Dans son livre, on découvre comment la mère de Gregory lui a transmis le goût de l’effort et du dépassement, à force d’insister pour qu’il travaille son piano, qu’il remette des travaux scolaires impeccables, qu’il pose toujours les bonnes questions en classe, qu’il soit fier de son nom de famille. Avec une infinie sagesse, sa maman lui a enseigné à viser haut dans la vie...»




LA HONTE




C’est ça qu’il nous manque. Cette drive.




Cet amour-propre, cet orgueil.




Et ce sentiment de honte lorsque nous échouons.




Comment pouvons-nous être fiers que les trois quarts des élèves en difficulté n’obtiennent pas leur diplôme?




Nous devrions au contraire être gênés...




Et si on se regardait dans le miroir au lieu de toujours blâmer les politiciens pour nos problèmes?




 



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