Le retour de la nation

48d0176da55dbee1a0b626d7e11c4b24

Les élites devront écouter les angoisses identitaires des peuples si elles ne veulent pas subir leur colère


Ainsi, Marine Le Pen a remporté les élections européennes en France. Il y a deux façons de réagir à cette nouvelle.


On peut crier, manifester, déchirer sa chemise et vomir à satiété les insultes habituelles : « Fasciste », « Nazie », etc.


Ou l’on peut essayer de comprendre pourquoi la femme forte de l’extrême droite française a gagné son pari.


Une approche constructive


C’était la même chose lorsque Trump a pris le pouvoir.


On pouvait passer ses journées à insulter Trump sur les médias sociaux et à le rendre responsable de tous les maux (« J’ai pris du poids depuis que Donald Trump est devenu président », a écrit Barbra Streisand sur Twitter).


Ou l’on pouvait adopter une approche plus constructive, et tenter de comprendre pourquoi 63 millions d’Américains avaient voté pour lui.


Comme l’a déclaré l’écrivain Bret Easton Ellis lors de la sortie de son essai White, une attaque en règle contre la rectitude politique et l’hyper sensibilité des petits lapins : « L’hystérie anti-Trump est vaine et ne débouche sur rien de constructif. Trump s’en tape, il avance...


« Il a complètement détruit le parti démocrate. La gauche devrait travailler sur un programme efficace pour le contrer. Malheureusement, la seule stratégie de la gauche consiste à paniquer et à hurler au loup.


« Aux États-Unis, on ne peut plus parler de politique calmement, sans s’attirer les foudres. À gauche comme à droite, tout le monde a été trumpé. C’est une vision de la politique très émotionnelle, qui a complètement perdu sa part de rationalité. »


Se pourrait-il que les laissés-pour-compte de la mondialisation en aient eu ras le bol des enculages de mouche sur le genre et la masculinité toxique et qu’ils aient voulu qu’on leur parle de jobs ?


Des usines qui foutaient le camp en Chine et en Inde ?








Sophie et Richard ne sont pas bons aux fourneaux, mais ils savent cuisiner leurs invités! Invitez-vous à la table de Devine qui vient souper? une série balado originale.





Le retour du refoulé


La seule certitude est que rien n’est certain, dit le proverbe.


Il y a quelques années, la mondialisation était perçue comme la solution à tous les maux.


« C’est la fin de l’État-nation, annonçaient plusieurs intellectuels, entre une conférence à New York et un colloque à Varsovie. Les frontières ne servent plus à rien, car nous sommes tous devenus des citoyens du monde. »


Or, chassez le naturel et il revient au galop.


En France, de plus en plus de gens en ont ras le bol que des décisions importantes ayant un impact direct sur leur vie et sur l’avenir de leur pays soient prises par des bureaucrates à Bruxelles.


Ils s’ennuient du temps où la France contrôlait pleinement son destin.


Or, c’est exactement ce que leur propose Marine Le Pen : que les Français redeviennent « maîtres chez eux ».


Vous savez ce que plusieurs commentateurs disent sur l’ex-présidente du Front national : elle n’apporte peut-être pas de bonnes réponses, mais elle pose de bonnes questions.


Eh bien, il semble que ce soit encore le cas.


La vengeance du peuple


Quand l’élite ne cesse de répéter que le peuple est con, imbécile et ignorant, il arrive que celui-ci se venge en élisant quelqu’un qui sort complètement du cadre et qui a l’élite en horreur.


Aucune démocratie n’est à l’abri de ce genre de réponses.