Le regard affolé de Kadhafi

Chronique de Jean-Jacques Nantel

Il est difficile de ressentir de la compassion pour un assassin sans scrupule comme Mu’ammar Kadhafi qui, en quarante-deux ans de règne, n’a jamais hésité, par caprice, pour une saute d’humeur ou par pur machiavélisme, à condamner à la torture des hommes qu’il a ensuite laissés crever à petit feu dans des caves à rats infestées de vermine.
Même en sachant que s’il avait repris le pouvoir, Kadhafi se serait vengé au centuple de la peur qu’il a ressentie et des lâchetés qu’elle lui a fait commettre, nous avons quand même tous ressenti un malaise en apercevant ses yeux affolés sur la vidéo de sa mise à mort. En quelques instants, l’ancien tyran sadique, arrogant et au verbe haut avait en effet laissé toute la place à cette bête traquée qui savait sa mort proche et qui ne parvenait pas à garder une dignité que tous, autour de lui, s’acharnaient à lui faire perdre.
Ce que, dans ses derniers moments, Kadhafi a vécu au milieu de cette foule de carnassiers nous est étrangement familier. Exactement comme la peur de tomber ou celles de la nuit et des grands bruits, nous avons en effet conservé en nous, en parfait état de fonctionnement, les réflexes de proies arboricoles que nous ont légués nos plus anciens ancêtres préhistoriques.
Le pire est que les caméras ne captent jamais qu’une infime parcelle de l’intensité d’un pareil moment. Pour le comprendre, il faut avoir été soi-même témoin d’une violente émeute populaire dans un pays où tout nous est étrange : la culture, les moeurs, la chaleur, la lumière, les odeurs et même la couleur des choses.
Quand un peuple explose de rage et que s’installe dans la ville où on séjourne une anarchie qui permet tous les défoulements, toutes les vengeances et tous les racismes, on prend immédiatement conscience de sa solitude et, surtout, de son extrême fragilité. Aux regards indifférents des foules vaquant calmement à leurs affaires succèdent alors l’hystérie de milliers de jeunes qui trépignent de colère et vocifèrent contre on ne sait qui ou quoi. Sous la poussée d’adrénaline qu’un tel spectacle provoque, l’acuité de nos sens, notre attention, notre résistance à la fatigue et à la douleur, voire notre force physique, sont de beaucoup augmentées. En un mot, une sorte de surhomme apparaît en nous pour ajouter l’étonnement à la folie du moment.
Mais qu’est-ce donc alors qui nous affole tant? Est-ce l’atmosphère ambiante qui vibre de haine et qu’imprègne cette inoubliable odeur de poussière sèche et chaude? Est-ce que ce sont les effluves qui se dégagent d’une foule en furie ou encore les infrasons qui parcourent le sol et que créent les piétinements d’une multitude qu’on a sentie venir bien avant de l’avoir vue surgir d’une rue transversale?
Ce qui frappe le plus est certainement cette formidable énergie à l’état brut que produit toujours une cavalcade de jeunes hommes au comble de l’énervement. Incontrôlables, imprévisibles et excités par leur toute-puissance, ceux-ci ne cessent de passer de la jubilation à la rage en hurlant des sons qu’on s’étonne d’entendre sortir de poitrines humaines. Mettent-ils la main sur des armes qu’éclate aussitôt une pétarade anarchique assez semblable à celle qui a accompagné l’agonie de Kadhafi.
L’impression produite est encore accrue par tout ce qui est absent de la rue : les vieillards, les femmes et les enfants qui se sont éclipsés; les commerçants qui ont fermé leurs échoppes; les policiers qui se terrent; les soldats qui attendent des ordres, on ne sait où, et même ces chiens silencieux qu’on voit s’esquiver, la queue entre les pattes, en longeant les murs.
A cela s’ajoutent bientôt les inquiétudes suscitées par une machine à rumeurs qui s’emballe et qu’alimente le silence des radios ou le spectacle d’hallucinantes victimes ensanglantées de règlements de comptes qui clopinent piteusement vers d’hypothétiques hôpitaux. Qu’est-il arrivé? Que fait le gouvernement? Existe-il encore? Personne n’en sait rien, mais tout le monde en parle.
Puis tombe la noirceur sur les rues privées d’électricité, puis les interminables heures de veille que ponctuent les ricochets de balles sur les murs d’hôtels, les coups de poings anonymes dans les portes barricadées des chambres, les blagues et les invectives que des inconnus nous lancent de la rue sombre et, surtout, ces grondements lointains qui aimantent notre nuit inquiète.
Le matin vient-il enfin que tout est encore en suspens. Aux voyous à la gâchette joyeuse qui sont allés dormir a succédé le spectacle des destructions nocturnes et, surtout, celui de cette foule hagarde dont les conversations et les rires nerveux s’arrêtent à notre passage. Aux regards fixes qui nous suivent, on sent bien que les émeutiers sont encore maîtres de la rue et qu’on doit sa sécurité à la surprise et à la crainte qu’inspire toujours le courage d’un étranger qui traverse une foule hostile avec un parfait sang-froid. Ce calme est bien sûr fragile et éphémère comme nous le montrent les mégots de cigarettes que des adolescents flâneurs nous jettent dans les jambes. Et la foule, alentour, qui sourit et approuve.
Fuit-on la ville dans des véhicules de fortune ou au sommet de camions brinquebalants qu’on tombe bientôt sur de terrifiants enfants soldats plus ou moins intoxiqués qui bloquent les routes pour piller les voyageurs. Méprisés et battus depuis leur naissance par un peu tout le monde, ces bambins, qui ne savent pas vraiment ce qu’est la mort, jouissent alors à fond de la crainte et du respect qu’inspirent à tous leurs Kalachnikov.
Il y a aussi la nuit des jungles où on a dû se réfugier et qui est faite de ces interminables heures de mauvais sommeil passées dans les arbres, au milieu des moustiques, à écouter les petits craquements et les mouvements à peine perceptibles qui nous environnent : un froissement de feuilles qui se répète sur la droite, un frottement en contrebas, un léger sifflement au-dessus, sur la gauche, etc.
Et tout cela se continue pendant les longs jours qu’il faut pour quitter le pays.
Chanceux même dans la mort
Parce qu’il est tombé de beaucoup plus haut pour descendre beaucoup plus bas, Kadhafi aura vécu sa fin avec une intensité bien supérieure à celle que nous venons de décrire. Habitué depuis 42 ans au confort et à la pompe du pouvoir absolu, il s’est retrouvé, en quelques minutes, dans une situation proprement apocalyptique. Énervé par sa fuite, blessé par ses poursuivants, coincé dans un trou, paniqué par sa capture et, enfin, bousculé, traîné et battu par une meute dont il avait mille fois suscité la haine, cette brute a eu largement le temps de se sentir mourir. Pour la première fois peut-être de sa vie, la souffrance n’était pas cette chose théorique qu’il infligeait à autrui sans y penser, mais cette réalité, cette évidence immédiate qu’on ne peut comprendre qu’avec sa chair.
Somme toute, Kadhafi eut bien de la chance qu’on l’achève aussi rapidement. Lui qui fut, dit-on, l’homme le plus riche du monde, fut toujours favorisé par la fortune; ce qui, malheureusement pour la morale, est le lot habituel des dictateurs. Toute l’histoire de l’humanité est en effet remplie de milliers d’empereurs, de rois et de chefs d’État qui, après d’interminables carrières d’assassins, sont morts dans leurs lits pour ensuite être enterrés avec tous les honneurs alors que des prophètes désarmés comme Socrate, le Christ, Luther King ou Gandhi ont presque tous été assassinés par leurs contemporains. Faible consolation : le cas de Kadhafi montre clairement que personne ne peut être sûr du prix qu’il devra un jour payer pour sa célébrité.
Au bout du compte, c’est encore Oliver Cromwell qui avait raison, lui qui répondit à un ami qui s’étonnait de le voir resté de glace sous les acclamations d’une foule en liesse : ¨Allons donc, ils viendraient encore plus nombreux pour me voir pendre!¨
Terminons en remarquant que le tsunami qui traverse présentement le monde en ravageant les économies les plus solides et en renversant les régimes les plus anciens pourrait bientôt atteindre nos rivages. Ainsi, notre petit Charest national, qui change régulièrement d’avis sur le mandat de la commission anticorruption qui doit enquêter sur les malversations commises sous son gouvernement, donne présentement l’impression de vivre, à une bien moindre échelle que Kadhafi, la panique du dirigeant qui sent son pouvoir et son prestige lui échapper. Dorénavant, dans notre petit village planétaire, tout se tient.
Jean-Jacques Nantel, ing.
Octobre 2011


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14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2012

    Monsieur Nantel,
    Se pourrait-il qu'il vous manque l'autre côté de la médaille ?
    http://www.voltairenet.org/Le-lynchage-de-Mouammar-Kadhafi
    Ne serait-il pas opportun de vous abonner à ce site ?
    Car vous savez sûrement que les médias de masse ne sont jamais objectifs. Ils manipulent, mentent, médisent et éditent tout ce qui est contraire à la Vérité. Ils sont de serviles serviteurs des sionistes.
    Salutations distinguées,
    Yvon Sylva, sans titre.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2011


    À Jean-Jacques Nantel, tout ce que vous dites, concernant l’inacceptable, je l’accepte.
    Mais ne comprenez-vous pas, que peu importe les causes dites humaintaires , que la Lybie se trouve maintenant dans l’heureux club occidental (FMI, OMC, etc…), avec charia en plus, et tout ça au prix de plusieurs milliers de morts, et de la perte tout les acquis sociaux, (un pays le plus pauvre de l’Afrique, avant le dictateur, pour devenir, des années plus tard, un des plus égalitaire de cette région, si on compare à l’Arabie Saoudite, ou à l’Afrique-du-Sud).
    Croyez-vous vraiment, que ça en valait la peine?

  • Archives de Vigile Répondre

    28 octobre 2011

    Une société ne va pas généralement bien ou mal selon la forme que prend son organisation politique. C'est l'esprit qui l'anime, sa cohésion, la qualité du vivre ensemble qui sont bien plus déterminants. Pour la «supériorité de l'Occident», je vous dirais que c'est davantage un fait du passé que du présent, rappelez-vous que ses plus illustres inspirateurs et fondateurs n'étaient pas passés par l'«école» de la démocratie. Il y a là matière à réflexion.
    GV

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    28 octobre 2011

    Dans les commentaires sur mon article, les aberrations issues de la pitoyable idéologie relativiste se multiplient de même que les exemples du larmoyant discours sur la culpabilité occidentale.
    J'affirme haut et fort l'ABSOLUE supériorité morale d'un gouvernement élu par une démocratie à partis multiples avec vote secret. Il s'agit d'un progrès réel et absolu qui va dans le sens du maintien de la paix et qui mène directement au VRAI respect des individus, des peuples et des cultures.
    Si tant de nations n'ont pas encore adopté ce système, c'est parce que les assassins et les petits bandits à la Kadhafi qui les dirigent les en empêchent pour pouvoir profiter des multiples avantages personnels que leur procure le système de dictature basé sur le ¨modèle traditionnel¨.
    Pour avoir vécu dans de multiples pays du tiers-monde et pour avoir posé la question à de multiples amis, je sais que les citoyens de ces pays veulent pratiquement tous être consultés DÉMOCRATIQUEMENT sur le gouvernement de leurs pays. En Iraq et en Afghanistan, les populations ont défié les menaces de mort des intégristes, ces méprisables protecteurs de la tradition, pour participer à des élections libres à votes secrets. En Libye, ce sont les citoyens qui ont lancé le printemps arabe et quiconque nie cela méprise ces peuples, pas moi!
    Nous devons un total respect à ces peuples, à leurs cultures et, surtout, à leur volonté de changement. Il faut en finir avec les sottises relativistes qui servent à cacher trop de crimes, de vols et d'exactions.
    Quand les représentants des autochtones du Canada ont réclamé que ce dernier respecte leurs coutumes traditionnelles quand il s'agissait de choisir les chefs de tribus, les négociateurs canadiens ont répondu avec beaucoup de bon sens que, si leurs peuples étaient vraiment d'accord avec le résultat de ce genre d'élection, ils n'avaient qu'à le leur demander dans des votes secrets. Ça, c'est du vrai respect!
    Ce qui a fait la grandeur de l'Occident, c'est qu'il a toujours su reprendre à son compte les usages des autres peuples quand ceux-ci s'étaient révélés supérieurs aux siens. J'ai quant à moi toujours affirmé que le succès de la civilisation occidentale était dû au fait qu'elle n'existait pas; sa culture étant le produit de l'accumulation des meilleurs éléments de toutes les autres civilisations du monde.
    Tous les autres pays du monde doivent donc faire comme l'Occident et adopter ses meilleurs systèmes, notamment son système démocratique. Notons d'ailleurs que c'est déjà ce qu'ils sont en train de faire.
    Quant au Québec, non seulement je n'accepte pas qu'on le dénigre sous prétexte que son peuple refuse la dictature, les effusions de sang ou la discrimination intégriste à l'égard des minorités, mais j'affirme que l'exemple hyperdémocratique québécois aurait avantage à être copié partout sur la planète, notamment pour sauver celle-ci des ravages de la guerre.
    Bravo les Québécois pour être un modèle de moralité pour le reste du monde! Quel grand, quel admirable impérialisme culturel!
    Jean-Jacques Nantel, ing.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 octobre 2011

    M.Nantel,
    Que vous presse-t-il tant de soutenir le renversement d'un dictature nationale pour son remplacement par une autre dictature assujettie aux maîtres du monde ?
    Pour notre démocratie de «lait et de miel» J'espère seulement que vous ne seriez pas de ceux qui, aux commandes des bombardiers de l'OTAN, ont par leurs milliers d'attaques réduit en ruines les infrastructures et les institutions de ce pays ? Il est clair que du haut des airs ça ne sent pas trop le soufre. On est effectivement «dans le lait et le miel».
    Cette démocratie occidentale, essentiellement trois pays qui donnent le ton, mène les Nations Unies de manière dictatoriale depuis sa fondation grâce à sa prérogative d'un inique droit de veto qui trône sur le Conseil de sécurité et sur l'Assemblée générale.
    Je vous convie à lire l'édifiant discours de Kadhafi à l'Assemblée générale des Nations unies en septembre 2009, il y exposait les injustices de l'institution internationale et en réclamait vivement la réforme démocratique, à l'encontre du triumvirat États-Unis-France-Angleterre. L'ont-ils écouté et pris en considération ou si ils l'ont ignoré et se sont moqués de lui ? Vous, à titre de défenseur de la démocratie, qu'en dites-vous ?
    Le nouveau régime libyen, dont la mise en place a été orchestrée par l'OTAN, militera-t-il à son tour en faveur de la réforme démocratique de l'ONU ? Permettez-moi d'en douter.
    Vous ne semblez pas vouloir savoir d'où vient la Libye, le dictateur Kadhafi a pris le pouvoir en détrônant le monarchie du roi Idris. Où voyez-vous l'ombre de nos institutions de type européen dans l'histoire et la sociologie de la Libye ? Pourquoi voulez-vous imposer la religion de la démocratie, car c'est devenu une quasi religion, à l'européenne à tous les pays du monde, de gré ou de force, alors que les bases de ces pays ne sont pas celles de l'Europe ? Pourquoi militez-vous en faveur de cette impérialisme culturel ? Des pays comme la Libye ont-ils droit au respect, peut-on accepter leur propre dynamique enracinée comme nous réclamons des autres qu'ils respectent la nôtre ?
    Kadhafi aura toujours eu parmi d'autres mérites celui de renverser la monarchie et d'installer un système original de socialisme arabe plus évolué mais imparfait, la Jamahiriya. Ici, au Québec, du haut de quelle réalisation pouvons-nous nous réclamer pour pouvoir juger avec tant de condescendance ceux qui ont fait progresser leur histoire ? La Révolution tranquille ? Permettez-moi de sourire. Le Québec n'a même pas pu venir à bout des symboles les plus irritants de la monarchie britannique en plus de 350 ans et on s'emploie à la renforcer maintenant avec le gouvernement Harper. Est-ce avec l'accord démocratique de la nation québécoise sur 350 ans ? Relisez votre histoire !
    Monsieur Nantel, vous mélangez plusieurs choses, mais en premier lieu, vous reprochez à l'Afrique de ne pas être à l'image de l'Occident et cela vous conduit à ne pas la respecter. Dans ce sens, vous semblez soutenir la re-colonisation de l'Afrique qui est en cours et, par conséquent, vous ne soutenez pas les indépendances et le respect des souverainetés nationales des pays africains qui ont aussi besoin de leur indépendance que nous.
    Voici plus bas le discours qui représente un geste politique honorable de la part de Kadhafi. On ne peut tout lui reprocher. Il a un certain nombre de mérites, je pense aussi à la «Grande rivière faite de main d'hommes», mais il a aussi des torts. Dans une lecture nuancée de son bilan, rien ne peut justifier le changement de régime sous faux drapeau, devenu une spécialité de l'OTAN, avalisée par le fonctionnement biaisé et pas du tout démocratique de l'ONU.
    http://aymard.wordpress.com/2011/10/14/texte-integral-du-discours-de-mouammar-kadhafi-a-la-64eme-session-de-lassemblee-generale-des-nations-unies-le-23-septembre-2009/
    GV

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    26 octobre 2011

    Il suffit de quelques faits et chiffres incontestables pour prouver que Gadhafi était bien un dictateur et un assassin.
    1 - Il est resté près de 42 ans au pouvoir. (Ça vous dirait de garder Charest pour 42 ans sous prétexte que l'économie du Québec va mieux que dans la plupart des pays du monde?)
    2 - Son fils se préparait à lui succéder (Curieuse démocratie).
    3 - Kadhafi avait de multiples palais; c'était donc un voleur!
    4 - Le 5 avril 1999, la libye a livré les deux présumés responsables de l'attentat terroriste de Lockerbie du 21 décembre 1988 qui a fait 270 victimes, dont Abdelbaset Al-Megrabi, un officier de renseignement libyen qui a été condamné.
    5 - Le 29 mai 2002, la Libye a payé 2.7 milliards de dollars aux familles des victimes de l'attentat, admettant de facto sa responsabilité
    6 - Le 16 août 2003, la Libye a reconnu officiellement sa responsabilité pour les actions de ses représentants officiels. Qu'on me dise: c'est admirable, c'est un geste de démocrate et de libérateur de peuple que de faire tuer des innocents qui prennent un avion?
    7 - En octobre 2008, la Libye a payé un autre 1.5 milliards de dollars pour un fond destiné à dédommager les victimes de quatre attentats terroristes. Nouvelle admission.
    Les faits:
    8 - Les révoltes du printemps arabe furent spontanées et inattendues, vinrent de la rue et ne furent pas sponsorisées par l'Occident. Mais bien sûr, tous ces peuples avaient tort. Mais qui sont les Occidentaux paternalistes ici?
    9 - Ceux qui ont lutté contre Kadhafi étaient en quasi-totalité des Libyens de la rue et non des forces spéciales occidentales. Ces dernières, sûrement présentes, ont aidé mais ce sont les citoyens qui ont chassé le dictateur.
    Notons qu'en Syrie, c'est de nouveau le peuple qui se révolte contre le fils d'un autre dictateur à vie.
    Ce que j'en sais personnellement:
    10 - Un de mes proches, qui faisait des affaires en Libye jusqu'à l'explosion de la rébellion, m'a décrit l'étonnante pauvreté du pays qui n'avait absolument rien de comparable à la Suisse.
    11 - Pour avoir vécu personnellement dans des pays tenus par de grands combattants de la liberté (et des présidents à vie) comme Mobutu Sésé Seko (Zaïre) ou Idi Amin Dada (Ouganda), pour avoir vu de mes propres yeux de la torture, de la brutalité policière et militaire de même que la terreur des populations soumis au total arbitraire de dictateurs à vie à la Kadhafi, tous les propos sur la beauté et la légitimité de son régime me font bien rire. Et je m'esclaffe quand je lis des Occidentaux vivant bien confortablement dans leurs démocraties de lait et de miel qui prétendent que la démocratie à l'occidentale est une farce! Soyons sérieux quand même!
    Kadhafi était bel et bien un assassin!
    Jean-Jacques Nantel, ing.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2011

    @ Jacques Noel
    Je ne me prononcerai pas sur le nombre des manifestants. Ce que l'on peut dire toutefois c'est que la participation à ces manifs pro-Kadhafi était massive. Pas seulement à Tripoli mais dans de nombreuses villes de Libye simultanément. Faites vous-mêmes la recherche d'articles et de videos depuis Google. Notamment ceux de la BBC et des dizaines d'autres. Naturellement, vous ne reverrez pas les Libyens dans les rues, sauf les petites foules assemblées par le CNT, car ils sont terrorisés pas des mois de bombardements aériens et passibles de représailles pour ne pas penser de la «bonne» façon.
    GV

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    26 octobre 2011

    @ P-H Perrier:
    «Les Québécois, je le répète, ne comprennent pas que l’Empire n’aime pas que ses subordonnés se révoltent.».
    Ben, les Québécois votent massivement pour l'ADQ, un parti de petite droite de banlieue au provincial, en 2007, pour faire un immense virage NPD (la gauche multiculturaliste canadienne-anglaise), en mai 2011, sans se poser aucune question... Les Québécois ont donné 3 mandats à un premier ministre travaillant pratiquement ouvertement contre les intérêts de l'écrasante majorité d'entre eux.
    Faut peut-être pas trop en demander à la nation québécoise, en termes de capacité d'analyse politique.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2011

    «Vous les avez sans doute croisés lors de la grande manifestation de 1.7 millions de personnes à la place verte de Tripoli, défiant les bombardements de l’Otan pour venir dire qu’ils appuyaient Kadhafi»
    Avez-vous des images pour appuyer cette affirmation surréaliste?
    Y'avait 100,000 personnes sur les Plaines l'été dernier pour voir Metallica. 100,000 personnes bien comptées puisqu'on vérifiait les bracelets à l'entrée.
    Les Plaines étaient pleines c'est le cas de dire. Si vous regardez le vidéo du spectacle vous allez voir à quel point la densité était élevée. Alors 1,7 million, c'est 17 fois cette foule des Plaines! DIX-SEPT FOIS les Plaines! Avec la même densité!!!! Dans un immense pays d'à peine 6,5 millions d'habitants!

    Bref, ce chiffre ne tient pas la route.
    http://www.youtube.com/watch?v=l3LsvCylj18&feature=fvwrel

  • Archives de Vigile Répondre

    25 octobre 2011

    Il aurait dû se suicider avant d'être capturé. Ou mieux quitter le pays à temps. Face à l'OTAN et aux rebelles il y a longtemps qu'il aurait dû réaliser que son règne achevait.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 octobre 2011

    Vous parlez de PEUPLE en parlant de ces rebelles...
    Je vous invite a bcp mieux vous informer!!
    Evitez surtout les medias de masse...
    mais vous allez le voir tres bientot...
    votre liberation a l occidentale...donne envie de vomir!!!
    et a tue bcp plus d innocents que Kadafi lui meme!!!
    ca aussi...vous le saurez tres bientot!!

  • Archives de Vigile Répondre

    25 octobre 2011

    Quelle belle assurance dans vos affirmations qui reposent sans nul doute sur les rumeurs colporter par les ennemis du régime depuis des décennies : « n’a jamais hésité, par caprice, pour une saute d’humeur ou par pur machiavélisme, à condamner à la torture des hommes qu’il a ensuite laissés crever à petit feu dans des caves à rats infestées de vermine. » vous parlez comme si vous étiez là tout près de lui pour en mesurer toute l’horreur. Vous étiez sans doute là, également lorsqu’il a tiré sur son propre peuple, tous des civils, faisant plus de 6000 morts, donnant prétexte à ses adversaires occidentaux de cuisiner le Conseil de sécurité et de partir en guerre parce que quelqu’un a dit qu’on lui avait dit que Kadhafi avait tué froidement 6000 personnes. Vous pourriez nous raconter comment tout cela s’est passé et surtout nous dire tout le plaisir qu’il a pris à poser ce geste. C’est maintenant difficile de le faire parce que ce carnage n’a jamais eu lieu. J’ai remarqué que vous ne mentionnez pas l’intervention humanitaire de l’OTAN qui a permis de sauver de l’arrogance de ce tyran plus de 70 000 personnes en les expédiant dans l’au-delà. Ce fut toute une opération humanitaire !
    Je suis touché par la compréhension que vous avez à l’endroit de ces combattants qui ont bafoué et tué Kadhafi et son fils et dont la barbarie vous est apparue plutôt normale dans les circonstances. C’est dire que même dans l’horreur vous êtes capable d’humanité pour comprendre et excuser.
    Vous faites bien de parler de la machine à rumeur à laquelle nous commençons à être habitués. Depuis le début de cette guerre camouflée en intervention humanitaire, les rumeurs ont été bien nombreuses et leurs démentis tout autant. D’autres journalistes, à leur solde, ceux-là, ont été présents sur le terrain. Vous les avez sans doute croisés lors de la grande manifestation de 1.7 millions de personnes à la place verte de Tripoli, défiant les bombardements de l’Otan pour venir dire qu’ils appuyaient Kadhafi. Où est-il passé ce peuple enfin libéré. Je n’ai pas encore vu de ces foules de milliers ou centaines de milliers de personnes célébrer dans l’euphorie leur libération d’un environnement de vie qui fait l’envie de tous les pays d’Afrique et de bien d’autres à travers le monde.
    Je vous invite à écouter le témoignage de journalistes qui ont été sur le terrain et qui ont dit, avec des faits, de nombreuses choses que vous ne dites pas.
    http://leveil2011.syl20jonathan.net/?p=5467 (un témoignage vidéo) vous allez aimer
    http://www.michelcollon.info/Libye-Otan-et-mediamensonge-Un.html
    http://www.legrandsoir.info/l-otan-face-a-l-ingratitude-des-libyens.html
    http://www.legrandsoir.info/+video-sarkozy-combien-d-enfants-as-tu-tues-cette-nuit+.html
    Vous connaissez ces journalistes, que sont Michel Collon, Thierry Meyssan. Ils ont évidemment un grand avantage : celui de pouvoir faire du journalisme sans devoir répondre à un patron et à une politique éditoriale décidée en haut lieu. Les peintres par l’écriture, spécialisés pour dessiner les traits de monstres, de tyrans, de traitres, ennemis, il va de soi, ont beaucoup d’avenir dans ces milieux journalistiques. Ils peuvent s’exercer avec Chavez, Morales, Correa. De grâce ne pas toucher à Duvalier et à tous les autres comme lui qui font allégeance à l’empire.
    Je vous laisse avec un très beau texte d’un ami journaliste d’ici qui s’intéresse toujours à l’information professionnelle.
    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27215
    Il est bon de réaliser que ce type de journalisme existe vraiment.

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    25 octobre 2011

    Ce salmigondis de balivernes et de légendes urbaines rend justice à une seule chose: le récit officielle de la doxa de nos maîtres.
    Les Québécois, je le répète, ne comprennent pas que l'Empire n'aime pas que ses subordonnés se révoltent.
    Le fameux Kadhafi ne pèse rien à côté des milliers de milliards de dollars entre les mains des dynasties de la couronne britannique et de leurs aliés des émirats arabes.
    Certes, le personnage aura péché plus qu'à son séant, mais il n'en demeure pas moins que sous SON règne, la Libye connue des années de prospérité à telle enseigne qu'on parlait de la Suisse de l'Afrique.
    Refusant de transiger son pétrole sur les marchés en utilisant le dollars américain, le Colonel aura signé son arrêt de mort.
    Les droits de la personne sont un faire-valoir dans cette histoire et votre récit est pathétique.
    C'est pourtant simple à comprendre, mais vous en rajoutez une couche encore en parlant des foules en colère qui l'on lynché.
    Il ne s'agit pas de foules, il s'agit des mercenaires d'Al Qaida payés par le Qatar.
    Mais, à force de lire les journaux jaunes, vous vous êtes laissé intoxiquer.
    Il est pathétique que toutes les règles du droit international soient foulées du pied dans cette affaire et que les prosateurs occidentaux laissent couler leur fiel sans rien n'y comprendre.
    Ceux qui ont commandé le lynchage du Colonel n'accepteront JAMAIS que le Québec accède à l'indépendance.
    La Libye, la Syrie et, jadis, l'Irak avaient pour particularité d'héberger des régimes ouvertement hostiles à l'empire et qui n'ont PAS commis le centième des crimes commis sur le sol des Émirats. Mais, vous êtes, sans doute, du bord de l'Empire... puisqu'il faut bien que les «droits de l'homme» triomphent à coup de bombes et de drones.
    Cette conception de la démocratie aura permis d'éliminer 1 million de personnes en moins de 10 ans en Irak, plus que tous les cas de disparition de prisonniers politiques pour TOUT le Moyen Orient depuis ... pas mal d'années.
    Mais, c'est sans doute trop vous demander que de réfléchir, ne serait-ce qu'une seconde, à la question de façon sérieuse.
    Il serait peut-être temps qu'un comité éditorial se réunisse chez Vigile afin d'éclairer les lanternes des collaborateurs réguliers et de baliser un peu mieux le terrain.
    Parce que les articles de cet acabit contredisent de A à Z d'autres vidéos misent en ligne et qui proviennent pour la plupart de l'étranger.
    Pourquoi la géopolitique est-elle une discipline méconnue à ce point au Québec ?
    Je pose la question en toute sincérité, sans méchanceté.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 octobre 2011

    Eh bien, vous, vous ne semblez pas aimer Kadhafi. Il était sans doute trop fier de l'indépendance de son pays. Il aura payé sa fierté nationale très chère, au prix de l'ingérence étrangère apportée par des oiseaux de feu auxquelles rien ne résiste. Les infrastructures de ce pays, dont l'indice de développement humain était le plus élevé d'Afrique, sont désormais en ruines.
    Vous n'avez pas aimé Kadhafi ? Vous aimerez certainement mieux les rivalités tribales maintenant déchaînées et ne répondant à aucun commandement unifié. Vous aimerez davantage les noirs libyens maintenant dépouillés (par les Misratas) de leur citoyenneté libyenne et exilés de force (pour ceux qui ne sont pas déjà tombés sous l'épuration raciale) dans la Sud de l'Afrique ? Vous aimerez davantage le nouveau prix de l'essence et la nouvelle dette nationale qui, grâce aux rencontres prochaines du FMI et de la Banque mondiale, atteindront bientôt les niveaux dit «normaux». Bienvenue dans la normalisation occidentale : santé à deux vitesses, grosse dette nationale, racisme anti-noir, essence chère,...
    Après avoir pactisé pendant 42 ans avec Kadhafi, les régimes occidentaux ont décidé d'investir massivement dans un changement de régime qui n'a rien à voir avec la compassion pour ceux qui souffrent. Alors que la guerre civile de basse intensité est désormais promise aux Lybiens pour des années à venir, les sites pétroliers et gaziers seront sécurisés par l'OTAN ou ses «contracteurs». Maintenant qu'elle s'est «délicatement» invitée en déroulant son tapis de bombes rouge feu, l'Africom pourra s'installer en Libye comme si elle était chez elle. Naturellement, pour des raisons humanitaires et de civilisations, comme apporter la démocratie en Afrique. De gré ou de force.
    Le manque de respect plein de prétention des Occidentaux envers les différences sociologiques, culturelles et historiques des groupe humains qui ont suivi d'autres parcours me révulse. J'en ai un peu marre de ces Québécois qui, incapables d'être maître chez eux, voudraient donner des leçons à ceux qui sont arrivés à le faire sur d'autres continents. Le pire, c'est qu'ils ne sont même pas capables de leur donner le mérite d'avoir fait leur indépendance et de l'avoir défendue.
    Les Libyens regretteront bientôt amèrement leur indépendance nationale perdue, si ce n'est pas déjà le cas. Ce qui est désolant c'est de lire des indépendantistes de chez-nous qui semblent incapables de vibrer à la même volonté d'indépendance chez les autres.
    GV