Le référendum suisse rejette la construction de minarets

Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir

Cette décision affirmée haut et fort par la vox populi fait jeter des clameurs indignées parmi nos politiques des autres pays, cela doit certainement porter à une grande réflexion pour tous les pays démocratiques ..
Dans le droit à la différence dont parle Lévi-Strauss les pays qui accueillent d'autres cultures, d'autres religions ont-ils la possibilité de choisir ou pas, de vouloir se laisser envahir par d'autres moeurs que les leurs ? Et cela sans qu'on leur souligne immédiatement leur manque de tolérance ? Leur racisme? ou que sais-je encore? Comme nous l'observons aujourd'hui pour ce pays Helvétique.
Nous avons pu constater en France que les étrangers, qui avaient la même culture judéo chrétienne, arrivaient sans difficulté apparente, à être bien acceptés, et même à se fondre parmi notre population française, pratiquement immédiatement, en tous les cas dés la génération suivante. Combien d'Italiens, combien d'Espagnols ou de Polonais sont arrivés chez nous et y sont restés ? A part leur nom aux consonnances différentes, rien ne peut les distinguer d'un autre Français, certains mêmes se veulent plus Français que les Français tel l'écrivain Max Gallo d'origine Italienne ou même sans chercher plus loin un certain Nicolas Sarkosy venu lui aussi avec sa famille de Hongrie .
Cela semble totalement différent, avec les peuples qui prônent l'islam comme religion, tant celle-ci diffère de nos coutumes. Comment accepter ne serait-ce que le rang inférieur auquel les femmes sont soumises, et bien sûr la burqa qui va avec, ou encore la polygamie .. et les prières plusieurs fois par jour .. et les mosquées ? .. Nous sommes habitués à nos petits villages groupés autour de leur clocher, même si notre pays est devenu foncièrement laÏc, afin de permettre à tous les citoyens d'être égaux, sans distinction de religion. Devons-nous accepter alors leur droit à la différence dans ces cas-là ? Devons-nous envisager aussi de renoncer à notre laïcité qui a permis durant tous ces siècles derniers de vivre sans ces terribles guerres de religion ?
Cette actualité suisse est importante pour toutes nos démocraties, nous démontrant que nous nous trouvons tous devant des invités, qui s'installeraient chez nous, en voulant non seulement nous faire supporter leurs propres habitudes, mais jusqu'à peut-être éliminer les nôtres !
Un prédicateur islamique de la ville de Roubaix exhortait les gens à embrasser la religion musulmane, critiquant la France et ses institutions, et pour finir disait à un journaliste qui lui en faisait la remarque : "Si j'exprimais ne serait-ce que le quart de ce que je viens de dire ici, je serais déjà mis en prison dans mon pays, en Arabie Saoudite. Vos démocraties me permettent de m'exprimer, alors tant pis pour vous, si à cause d'elles, vous vous apercevez trop tard que vos libertés d'expression ont permis que nous prenions le pouvoir !. Lorsque nous aurons gagné, lorsqu'il y aura un maire musulman à Roubaix nous instaurerons la charia .. puis nous ferons tout pour gagner d'autres villes. "

Alors que faisons-nous maintenant ?

Featured 9f80857c4f8cb8374a10579d275de8ea

Marie-Hélène Morot-Sir151 articles

  • 303 827

Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020   lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA

 

 

 





Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    2 décembre 2009

    Merci à tous de vos commentaires fort intéressants.
    Les religions quelles qu'elles soient, devraient pouvoir rester en effet dans l'espace privé de tout un chacun. Aujourd'hui nos états laïcs donnent le droit absolu, de croire ou de ne pas croire dans la religion de son choix, tant que cela reste dans le domaine du privé, tant qu'elle n'interfère pas dans le reste de la société, ce qui permet à tous de vivre en harmonie et en paix, que l'on soit croyant, athée ou agnostique ou quelque soit notre différence par ailleurs...
    Monsieur Julien,nous savons que nos societés sont des societés de droit acquis d'ailleurs de haute lutte, par les génératiosn précédentes, mais jusqu'à quand ne seront-elles pas menacées? Cela doit nécessairement nous interpeller et nous devons rester très vigilants !
    Monsieur Parent, merci de votre réflexion, merci aussi de nous souligner si parfaitement, si ce simple minaret est autant accusé, sans doute excessivement pour ce qu'il est à lui tout seul, c'est surtout par les symboles qu'il sous-entend et bien évidemment ce sont eux qui nous inquiètent autant, nous devons donc observer très sérieusement " cette sonnette d'alarme que viennnent de faire tinter les Suisses"comme vous nous le dites.
    Monsieur Le Québécois, je suis bien d'accord avec votre expression, assez drôle par ailleurs, " Charles Taylor était dans les patates" avec cette augmentation des symboles religieux , qu'il faut rejeter unanimement sous peine de voir revenir des problèmes inhérents à cela !

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    1 décembre 2009

    @ Ivan Parent:
    Vous avez écrit: «les adeptes de l’hindouisme et du bouddhisme ne menacent personne». Pour les bouddhistes, évidemment, non; ils prêchent la tolérance et la compassion. Et l'honnêteté.
    Pour les hindouistes, je ne sais pas... Les sikhs pratiquent une religion qui était au départ une secte particulière, à l'intérieur de l'hindouisme. Et au Québec, les sikhs sont parmi les nouveaux arrivants qui demandent le plus d'accomodements, notamment celui de pouvoir porter de véritables armes blanches dans les endroits publics.
    Le cas des sikhs n'est pas aussi poussé que celui des intégristes musulmans qui souhaitent vivre sous la loi coranique, dans la société québécoise de notre époque, non. Mais ils nous imposent une façon de vivre qui n'est pas la nôtre, malgré tout, à leur contact.
    Ce serait bien, si chacun en venait à comprendre que la religion, c'est une affaire de foi, et de vision du monde, et que l'expérience spirituelle vers laquelle cela mène, devrait se vivre dans l'espace privé, pas public... Je crois que Charles Taylor, qui souhaitait encore davantage de symboles religieux ostentatoires dans l'espace public, était pour ainsi dire, dans les patates!

  • Archives de Vigile Répondre

    30 novembre 2009

    Mme. Morot-Sir, votre article, clair et concis, souligne un important débat qui a lieu en Suisse mais qui touche finalement tous les pays occidentaux dont la France et le Québec. Je voyais en fin de semaine dans le journal Le Devoir, une photo montrant un minaret et, en second plan, on distinguait un clocher d'église. En apparence, et c'était ma première idée, mis à part la dénomination religieuse que ces deux constructions représentaient, c'était presque la même chose. Erreur, grave erreur!
    Après vérification, on s'aperçoit que pour les musulmans et davantage pour les islamistes, ce que le minaret représente, est le symbole d'un pays conquis, la paix après la conquête. Mais pourquoi s'en prendre au minaret? C'est bien sûr en tant que symbole, et le minaret en arrive à cristalliser toutes les préoccupations qui se manifestent autour de l'islam ou des musulmans. Ce déplacement du débat vers le symbolique retient bien sûr l'attention de certains contributeurs de l'ouvrage. Ceux qui s'élèvent contre l'érection de ces ajouts aux mosquées, estiment que le minaret n'est pas un symbole religieux. Ils rappellent qu'il n'est pas indispensable à une mosquée, et voient dans cet édifice un signe du pouvoir de l'islam et de sa volonté de domination: en érigeant des minarets, les musulmans manifesteraient d'une certaine façon leur volonté de prendre progressivement le contrôle de l'espace dans lequel ils se sont installés.
    À première vue cela peut nous sembler excessif mais il faut se rappeler que l'islam est une religion prosélyte, c'est-à-dire combattante. Elle cherche continuellement à prendre de l'expansion et à dominer les sociétés civiles. Il faut que les nations occidentales, toutes celle qui ont réussi à se défaire de l'emprise étouffante d'autres religions dites chrétiennes, ne permettent pas à l'islam de s'infiltrer insidieusement dans les trames de leur tissus social. Sous peine de vivre des désordres sociaux et des violences inhérentes aux ultras religieux, nous devons être, à l'instar des suisses, très préoccupés par l'érosion progressive de nos us et coutumes traditionnelles, subrepticement délogés par les accommodements dits raisonnables et symbolisés par ces minarets.
    Les adeptes de l'hindouisme et du bouddhisme ne menacent personnes. C'est dans cet esprit qu'ici, au Québec, il est socialement accepté que chacun puisse exercer la religion qu'il souhaite, ou de ne n'en avoir aucune. Après s'être libéré de la domination catholique, il serait incongru de se laisser envahir par des pratiques religieuses moyenâgeuses et rétrogrades et qui prônent la violence pour pouvoir s'instaurer et prospérer.
    Nous verrons ce que les suisses vont faire mais je pense que ces gens ont fait tinter une sonnette d'alarme pour tous nos pays que l'on souhaite conserver pacifiques. Je parle pour le Québec car le Canada est devenu, lui, guerrier.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    30 novembre 2009

    Madame Morot-Sir!
    Le Québec est une société de droit et suis heureux qu'il en soit ainsi. Nous avons fait des luttes épiques depuis 60 ans pour que la religion ne régisse plus nos rapports humains et en suis fort aise.
    Ici ce sont le code civil, le code de procédure civile, le code criminel, le code de la route, les Chartes canadiennes et québécoises qui régissent la société civile. Le jour où il en sera autrement; il sera trop tard pour la démocratie d'où l'intérêt de veiller au grain.
    La religion est une tare qui infecte l'humanité dès ses débuts!