Réflexion sur le sort des personnes âgées

Le réconfort, une solution vers la guérison

Marguerite Blais, héritière de CHSLD à la dérive

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Tribune libre

 




Au cours des derniers jours, certains médias nous ont présenté de courts reportages concernant des personnes âgées atteints du coronavirus qui ont pu bénéficier de la présence d’un proche aidant au CHSLD où elles vivaient et d’autres dont les membres de la famille les ont sorties du CHSLD pour les amener auprès d’eux à leur résidence… et dans les deux cas, les personnes âgées ont retrouvé la santé.

D’entrée de jeu, je voudrais dissiper toute forme de critique, quelle qu’elle soit, envers le personnel de première ligne dans les CHSLD qui méritent sans l’ombre d’un doute toute notre admiration pour leur courage et leur professionnalisme et ce, malgré la cohue qui y règne, notamment sur le plan organisationnel relatif au processus de gestion. À cet effet, l’organigramme gigantesque, paru dernièrement dans les médias, du ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS) illustre à merveille l’extrême complexité qui conduit au marasme qui sévit dans le processus de décision dans les CHSLD.

Par contre, à partir du moment où les personnes âgées goûtent au réconfort des pairs aidants qui leur offrent toute l’attention et le réconfort qu’elles ont grandement besoin, elles reprennent vie telles des tulipes au printemps qui ressuscitent grâce aux premiers rayons bienfaisants du soleil printanier.

Bien sûr, toutes les personnes âgées n’ont pas cette chance de bénéficier de la chaleur humaine et de l’amour d’un proche aidant pour retrouver la santé. Toutefois, la preuve est faite que le réconfort incarne un pas vers la guérison. Conséquemment, à mon avis, une fois la crise derrière nous, le MSSS devrait revoir son organigramme illico en laissant une place privilégiée aux soins à domicile par les proches aidants, et en mettant de l’avant le projet de maisons des aînés dan un esprit de familiarité et de réconfort pour qu’enfin nos aînés puissent pouvoir vivre leurs derniers jours dans la dignité.

Marguerite Blais, héritière de CHSLD à la dérive

Durant la période où Marguerite Blais est ministre responsable des Aînés de 2007 à 2012 dans le gouvernement Couillard, son mari tombe gravement malade. Elle devient alors proche aidante et médiatise sur les difficultés de cette fonction et l’importance de l’aide à apporter aux familles.

Détentrice d’un doctorat en communication, Marguerite Blais a œuvré pendant une vingtaine d’années à titre d’animatrice d’émissions de variétés à la radio et à la télévision, un curriculum qui devait la prédestiner à une carrière politique. Or, depuis le début de la pandémie, et plus particulièrement depuis les nombreuses éclosions qui se sont développées dans les CHSLD, la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants se retrouve au centre d’une crise qui ne cesse de s’amplifier.




Marguerite Blais est venue en politique pour défendre une cause, celle des aînés et des proches aidants. Le hasard a fait qu’elle a rencontré sur son chemin Gaétan Barrette, un ministre de la Santé centralisateur à la poigne de fer et pour qui les personnes âgées n’avaient pas une oreille attentive.

À son arrivée avec la CAQ, le fouillis s’était déjà installé dans les CHSLD. Aujourd’hui, le lien de confiance qui existait entre elle et la population est en train de s’effriter. Quelque 18 mois se sont écoulés depuis sa nomination et arrive cette pandémie qui touche de plein fouet les personnes âgées…À mon avis, Mme Blais mérite qu’on lui donne la chance et surtout les pouvoirs de rendre la dignité à « ses » aînés qu’elle affectionne tant …et qu’elle imagine déjà dans leur « Maison des aînés »!

Bonne fête des patriotes à toute l'équipe de Vigile et à tous les lecteurs assidus de sa tribune libre!


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Henri Marineau Répondre

    25 mai 2020

     


     


     


     


     


     


    Richard Desjardins - Inscrit 25 mai 2020 07 h 58  (commentaire Le Devoir) 



    Magnifiques tulipes


    Merveilleuse analogie que ces tulipes. Vous remettez en contexte ce que les organismes communautaires en santé véhiculent depuis des décennies : l'aspect psychologique est à ce point important que plusieurs études ont démontré le lien direct sur la santé physique. - J'ajouterais aussi que le toucher (contact physique d'une caresse, d'un baiser, ou même de ressentir le contact humain en recevant un bain de lit) revête aussi une importance essentielle chez les humains.



    Quand au maintien à domicile, je veux bien rester optimiste, mais nous avions vécu une situation semblabe au début de la "pandémie" du VIH/sida. Une enveloppe budgétaire supplémentaire avait même été libérée pour le maintien à domicile, chose que la plupart des CLSC ignoraient et que les organismes VIH/sida devaient leur apprendre. Depuis, ces enveloppes supplémentaires ont disparues, et la quantité des services à domicile a été grandement réduite.



    À ceci s'ajoute le fait que les orientations en santé qui prônent le mantien à domicile et les ressources intermédiaires, le font sachant que les coûts de santé institutionnels sont trop élevés, et que le maintien à domicile et les ressources intermédiaires utilisent du personnel non syndiqué en sous traitance et donc à très faible salaire.



    Je me souviens de deux projets de soins palliatifs à domicile (Hôpital de Verdun, et Höpital Royal Victoria) qui avaient clairement démontré que les gens préféraient vivre leurs fins de vie à domicile et que les coûts des services médicaux (médecins, infirmières, etc.) à domicile étaient les mêmes qu'en milieu hospitalier. - Projets abandonnés...



    Dans un contexte "après COVID-19", alors que des sommes astronomiques auront été dépensées, réussira-t-on à augmenter le maintien à domicile? Si les décideurs ont eux-mêmes perdu des personnes chères au cours de la pandémie, peut-être alors pourront-ils amener des changements durables.