Une motion du député de Québec solidaire, Amir Khadir, pour réhabiliter le militant souverainiste Yves Michaud, vendredi, place le Parti québécois sur la défensive.
Il y a dix ans, le 14 décembre 2000, Yves Michaud recevait une motion de blâme unanime de la part de l'Assemblée nationale pour des propos qui avaient, à l'époque, été jugés antisémites. Selon les paroles qu'on lui prête, il aurait qualifié l'organisme juif B'nai Brith de « phalange extrémiste du sionisme mondial », et allégué que les Juifs n'avaient pas le monopole de la souffrance dans le monde. M. Michaud se défend d'avoir tenu ces propos.
Contrairement aux libéraux, le Parti québécois a refusé de débattre de la motion déposée par Amir Khadir.
« C'était un vrai piège de la part des libéraux, qui voulait refaire un procès à Yves Michaud, et je pense que M. Michaud ne mérite pas de procès », a déclaré la chef du Parti québécois, Pauline Marois, pour expliquer le refus de son parti.
À la place de la motion d'excuse, Pauline Marois propose un changement dans la réglementation des motions de blâme, pour qu'une personne visée par une telle motion puisse s'expliquer devant l'Assemblée, ce que n'avait pas pu faire Yves Michaud en 2000.
M. Michaud n'est toutefois pas d'accord avec la position du Parti québécois. La chef du parti l'a appelé vendredi, mais elle ne semble pas l'avoir convaincu du bien-fondé de sa décision. Dans une lettre adressée à Pauline Marois, à la suite son appel, il explique que le parti ne devrait pas laisser passer l'occasion de conclure cette affaire « dans l'honneur et la dignité ».J'attends des députés de mon parti qu'ils s'excusent d'avoir procédé au lynchage d'un citoyen sans aucune raison valable [...] Reconnaître une erreur est honorable. S'y enfermer est un signe de petitesse.
— Extrait de la lettre d'Yves Michaud
Du côté des libéraux, Jean-Marc Fournier s'est dit prêt à débattre de la motion, tout en déclarant que « les propos qui étaient inacceptables en 2000 le sont toujours aujourd'hui » et que « les vieux démons du nationalisme ethnique viennent encore hanter le Parti québécois ».
La motion de réhabilitation
« Que l'Assemblée reconnaisse avoir commis une erreur le 14 décembre 2000, en condamnant M. Yves Michaud, dont l'intervention aux États généraux de la langue française, la veille, ne comportait pas de propos offensants à l'égard de la communauté juive. »
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