Le PQ et le Bloc complices des appels à la violence, dit Verner

«Je ne m'en mêle pas comme politicienne, car ce n'est pas un événement politique, c'est un événement historique»

Les lumières de Josée Verner




En marge d'une conférence de presse où elle était accompagnée du député André Arthur, la ministre Josée Verner a dénoncé les propos injurieux envers la population de Québec. Le Soleil, Laetitia Deconinck

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Ian Bussières - (Québec) La ministre Josée Verner a déclaré hier qu'en raison de leur silence sur la question, le Bloc québécois et le Parti québécois étaient complices des appels à la violence lancés par certains militants souverainistes en vue de la commémoration de la bataille des plaines d'Abraham.
«Par leur silence, le Bloc et le PQ se trouvent à cautionner ça. Qu'ils fassent comme moi et qu'ils le dénoncent!» a déclaré Mme Verner en marge d'une conférence de presse annonçant une aide de 13,3 millions $ à la municipalité de Shannon.
La ministre faisait référence aux commentaires de Patrick Bourgeois, du Réseau de résistance du Québécois, qui déclarait que certaines personnes avaient lancé récemment dans Internet des appels à la violence en vue de la commémoration de la bataille de 1759.
Paint ball et meurtre
M. Bourgeois a affirmé que certains avaient l'intention de tirer des projectiles de paint ball, alors que d'autres faisaient de véritables appels au meurtre en vue des activités qui doivent se dérouler du 30 juillet au 2 août.
«Permettez-moi de dénoncer les appels à la violence et les propos injurieux tenus envers la population de Québec. C'est inacceptable!» a commenté la ministre responsable de la région de Québec, refusant toutefois se prononcer à savoir si la reconstitution devrait avoir lieu ou non à la suite des réactions des dernières semaines.
«C'est André Juneau, président de la Commission des champs de bataille nationaux (CCBN), qui prendra la décision. Je ne m'en mêle pas comme politicienne, car ce n'est pas un événement politique, c'est un événement historique», poursuit-elle.
En simple citoyenne
Mme Verner a aussi diminué la portée des récents commentaires de la députée bloquiste de Saint-Bruno?Saint-Hubert, Carole Lavallée, qui rappelait que dans une lettre expédiée à l'ex-ministre des Travaux publics Alfonso Gagliano en 1999, M. Juneau avait décrit le rôle du parc des Champs-de-Bataille comme un instrument politique.
«Vous savez, c'est une lettre qui a été envoyée en 1999, ça fait 10 ans, tout ça», a-t-elle lancé, répétant que ce n'est pas en tant que ministre qu'elle avait l'intention d'assister à la commémoration.
«Je connais des gens qui ont assisté aux reconstitutions de batailles qui ont eu lieu en 1999 et, en temps que citoyenne de Québec, une telle activité à caractère historique ne me pose pas problème. Si j'y participe, ce ne sera cependant pas à titre de ministre, mais bien comme citoyenne de la ville de Québec.»
Le sort de la reconstitution de la bataille sera connu mardi alors qu'André Juneau tiendra un point de presse afin de confirmer si l'événement aura lieu ou non.
«Juneau a échappé le ballon!» - André Arthur
Même s'il est favorable à la reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham prévue pour cet été, le député indépendant de Portneuf?Jacques-Cartier, André Arthur, estime que le président de la Commission de champs de bataille nationaux (CCBN), André Juneau, a échappé le ballon dans ce dossier.
«Ce dossier a été tellement mal géré jusqu'à maintenant! Il reste quelques jours...», a-t-il lancé aux médias hier, faisant référence à l'annonce prévue mardi où M. Juneau dévoilera le sort qui sera réservé aux activités de commémoration.
«J'ai suivi M. Juneau depuis qu'il a été maire de Cap-Rouge et je n'ai jamais pensé qu'il avait la notion de quoi que ce soit! Il a échappé le ballon et là, il s'accroche après les murs!» a-t-il ajouté, décochant quelques flèches envers le président.
Laisser la parole
Selon le député de Portneuf?Jacques-Cartier, le président de la CCBN aurait dû dès le départ laisser la parole aux amateurs de reconstitutions historiques qui souhaitent faire revivre la célèbre bataille. «Il aurait fallu laisser ces joyeux amateurs nous montrer le plaisir qu'ils ont à revoir ainsi l'histoire.
«En 1976, ils ont fait un party extraordinaire pour commémorer le 200e anniversaire du voyage du général Benedict Arnold. Il faut arrêter de toujours se sentir visés», ajoute-t-il.
André Arthur dit d'ailleurs ne se sentir aucunement concerné par la défaite des Français en 1759. «Ce ne sont pas les Québécois qui ont perdu, c'est Montcalm! Ce sont les Français qui nous ont abandonnés! Je n'ai rien perdu, moi, sur les Plaines!»
«Il faut arrêter de pleurer là-dessus. D'ailleurs, si les dernières paroles de Wolfe étaient bel et bien : ?Quoi? Les Français sont déjà partis??, je crois que ça mérite d'être souligné», enchaîne-t-il.
Après-400e
Le député indépendant prétend même qu'une telle activité aurait un effet bénéfique sur l'achalandage touristique dans la capitale en cet été qui fait suite à celui des célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec.
«Tout le monde est terrorisé avec l'après-400e et là, on a quelque chose qui aurait amené quelques milliers de personnes à Québec durant quelques jours. Si cet événement avait été mené à la manière de Régis Labeaume, je ne crois pas qu'on en serait là aujourd'hui», indique-t-il.
André Arthur affirme également n'avoir aucun problème avec un certain aspect festif dans la commémoration, qui avait été déploré par les détracteurs de l'événement. «Si, au lieu d'avoir la gueule sûre, on commençait à avoir du plaisir de temps en temps, ce serait déjà beaucoup mieux», a-t-il imagé.
Quant aux appels à la violence lancés dans Internet par certains militants souverainistes et les déclarations de Pierre Falardeau à l'effet que certains pourraient lancer des roches lors de la commémoration, le député s'est fait plutôt bref. «Ça, c'est le travail de la police», a-t-il conclu.


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