En termes clairs, le moyen devient le pire ennemi de la cause

Le piège du « référendisme »

Semble-t-il qu’on apprend à tout âge… En bien, c’est fait!

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Tribune libre

Tel est le titre du blogue de Steve E. Fortin du Huffington Post en date du 11 mai 2016 à l’occasion du lancement de la campagne à la chefferie du Parti québécois (PQ) de Véronique Hivon.



Sur sa position concernant un éventuel référendum, Steve E. Fortin lui a demandé si elle faisait partie des « pressés » ou des « mous ». « Chaque fois qu'on va me parler de référendum, je vais vous parler de souveraineté, a répondu Mme Hivon. Je pense qu'il est temps qu'on parle du projet et pas de mécanique et de dates sur le calendrier. »


D’entrée de jeu, je dois vous avouer bien humblement que je me suis toujours considéré comme un « pressé », encore davantage depuis que j’ai atteint le septième étage. De plus, j’ai toujours considéré, comme des milliers d’autres militants, que le référendum sur la souveraineté du Québec demeurait le passage obligé pour atteindre notre objectif. Pour employer un terme qui fait de plus en plus de houle dans le discours souverainiste, je suis un « référendiste ».


Or, dans le but d’en connaître davantage sur le "référendisme", j’ai lu divers articles sur le sujet jusqu’à ce que je tombe sur le blogue de Steve E. Fortin dont le titre accrocheur, « Le piège du référendisme », a attiré particulièrement mon attention. Les réflexions qui suivent émanent donc de ce texte.


Premier constat :


Les militants souverainistes doivent ouvrir leur horizon à d’autres voies que le référendum pour accéder au Québec pays.     


« Il est plus que temps que les indépendantistes, et notamment le PQ, cesse de se laisser prendre au piège du «référendisme». Le Parti québécois est un parti qui prône l'indépendance et qui prendra tous les moyens démocratiques pour la réaliser le plus rapidement possible. Point à la ligne. »


Deuxième constat :


« Bien entendu, le plus grand partisan du « référendisme » au Québec demeure le Parti libéral qui gagne ses élections sans même avoir besoin de présenter un programme politique à la population, ce qu'il s'est bien gardé de faire en 2014 avec le résultat désastreux qu'on connait. Philippe Couillard n'a eu qu'à marteler sans cesse que le PQ allait déclencher un référendum afin de foutre le bordel dans les troupes péquistes et polariser l'électeur autour de cette question. » En termes clairs, le moyen devient le pire ennemi de la cause.


Troisième constat :


« Les adversaires du PQ, ses détracteurs parmi le mouvement indépendantiste, profitent eux aussi du « référendisme » afin de tenter de grappiller des appuis au PQ ou pour se dédouaner parfois de participer au renouvellement du parti Québécois. C'est précisément ce que j'ai pensé de la réaction, par exemple du chef d'Option nationale Sol Zanetti suite au lancement de la campagne de Véronique Hivon. La course n'est même pas commencée, les programmes des candidats ne sont pas encore connus, mais qu'à cela ne tienne! Zanetti n'en avait que pour l'engagement à réaliser l'indépendance dans un premier mandat! » Le piège du « référendisme », obstruer toute forme de renouvellement du Parti québécois.


En conclusion, à la lecture de ce blogue, je retiens surtout qu’en tant que souverainiste « pressé » de la première heure, toutes mes énergies ont été concentrées, depuis quelque 50 ans, sur l’urgence d’un référendum, sans prendre conscience que, pendant ce temps, la défense et la promotion de la cause étaient littéralement reléguées sur les tablettes. Semble-t-il qu’on apprend à tout âge… En bien, c’est fait!



Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • François Ricard Répondre

    14 mars 2019

    C’est, je crois, le problème de nos indépendantistes depuis toujours : rêver au grand soir et ne pas travailler à petite journée, de jour en jour, de semaine en semaine, d’année en année. La formule magique du référendum gagnant plutôt que la besogne régulière qui, comme la goutte d’eau, vient à bout du rocher le plus dur.C’est dans une guerre politique, bien planifiée et de longue haleine, que nous pourrons espérer atteindre l’indépendance. Une série de petits gains, de petites victoires jusqu’à la grande victoire finale. Une telle approche est beaucoup plus exigeante qu’un référendum gagnant mais c’est la seule qui peut conduire au succès.L'article #1 du PQ :"Le PQ s’engage à construire un véritable état français en Amérique du nord".


    Et il semble bien que tous les Fournier, Ouellet et Aussant n'ont pas encore saisi la portée de cette mauvaise lecture de la situation. Il faut d'abors que le pays existe avant de demander aux autres de le reconnaître.