Le Québec, ce pays qui seul sera à jamais le nôtre, se décline autant en prose qu'en poésie, à condition que l'élan lyrique sincère y soit.
Tout ce qui peut le faire grandir en Nous est bon et bien.
Reconnaissons-le à chaque regard que nous portons tout autour, à chaque pas que nous faisons dans sa direction.
Chaque instant nous en rapproche.
Le peuple québécois, pareil à son pays ressemblant
Poème
Par mimétisme
le peuple québécois ressemble à l'eau d'érable pure et transparente à la sève sucrée
à la neige blanche et abondante
qui ne fond qu'un instant au printemps
aux flots puissants du fleuve Saint-Laurent
qui propulsent glaces et dauphins
caravelles et grand voiliers
ouatés de grands vents
qui leur ouvrent la voie
Par mimétisme
le peuple québécois qui est le mien
et auquel je tiens tant
ressemble aux forêts qui n'en finissent plus de reverdir
saison après saison
aux grands espaces qui appellent l'infini
et qui rappellent les lointaines origines
aux talles de bleuets qui savent qu'elles sont chez elles
là ou elles poussent
Le peuple québécois ressemble à la respiration des quatre saisons
au cycle immuable de l'éternel recommencement
il renaît à lui-même de génération en génération
comme une bouffée d'air frais inspirée à pleins poumons
Le peuple québécois ressemble à tout ce qui fait qu'on est Nous
une continuité qui traverse le temps
sans jamais en perdre un seul instant
Le peuple québécois ressemble à son pays
de patience étirant la durée
dans l'imminence fébrile de la liberté reconquise
En hommage à nos deux premiers grands poètes nationaux du 19è siècle, (1839-1908).