Il a suffi que 150 « angryphones » manifestent au centre-ville de Montréal pour obtenir une attention des médias que bien des groupes doivent aujourd’hui leur envier. Tous les journaux et tous les bulletins de nouvelles électroniques en auront fait largement état, Le Devoir, The Gazette et le journal Métro leur accordant même leur page frontispice de lundi dernier. Tous ces médias ont parlé d’une manifestation organisée par le « Unity Group » et le site putbacktheflag.com. Il s’avère cependant que ces groupuscules sont tous deux présidés par le même Jimmy Kalafatidis, ex-président du Parti Égalité à partir de 1999 et qui fut le candidat de cette formation très anti-Loi 101 dans Robert-Baldwin à l’élection de 2003.
En entrevue avec le Montreal Mirror à l’été 2002, M. Kalafatidis affirmait être « absolument sûr à 100% » que le fait que tant de gens déménagent le 1er juillet, jour de la fête du Canada, était rien de moins qu’un complot d’un précédent gouvernement « séparatiste » du Québec qui « a pris tous les moyens qu’il a pu pour réduire la présence du Canada dans l’esprit des Québécois ». Cette théorie est d’autant plus intéressante qu’en 1974, c’est Jérôme Choquette, alors ministre au sein du gouvernement libéral de Robert Bourassa, qui a fixé à cette date l’échéance des baux des logements locatifs. Avant de disparaître à la suite de l’élection de 2008, le Parti Égalité promettait également qu’advenant son retour à l’Assemblée nationale, il présenterait à nouveau le projet 199 qu’en 1993, son député Neil Cameron avait déposé et qui proposait de faire du Québec une province officiellement bilingue.
Invité à plusieurs reprises à promouvoir sa manifestation sur les ondes du « Barry Morgan Show » que la station CJAD définit elle-même fièrement comme une émission de « provocative radio », Jimmy Kalafatidis a clairement affirmé qu’il fallait s’opposer au projet de loi 14, mais qu’en fait, c’est toute la Loi 101 qui devait être abolie. Au lendemain de cette manifestation, la ministre De Courcy s’est émue d’avoir entendu l’orateur Beryl Wajsman, rédacteur en chef du journal partitionniste The Suburban, qualifier à tue-tête l’actuel gouvernement péquiste de « ségrégationniste ». Si elle avait lu l’éditorial du 13 février dernier de ce journal, elle saurait qu’il en est ainsi parce « le PQ a bien appris les leçons de Staline ».
Le Parti Libéral, dont la clientèle anglophone est la plus fidèle, a déjà promis de s’opposer en bloc au projet de loi 14. Sylvia Martin-Laforge, directrice générale du Quebec Community Groups Network qui succéda au lobby anglophone Alliance Québec, répète à qui veut l’entendre avoir la certitude que la Coalition Avenir Québec en fera autant. Rappelons qu’en campagne électorale, la CAQ de François Legault avait tellement bien courtisé la communauté anglophone qu’elle avait reçu l’appui de Robert Libman, fondateur du Parti Égalité, et de William Johnson, ex-président d’Alliance Québec.
Compte tenu que Jim Kalafatidis et ses ouailles n’ont eu aucun mal à obtenir du PLQ et de la CAQ le maintien de l’unifolié au Salon bleu de l’Assemblée nationale, il semble que le projet de loi 14 soit bel et bien mort-né. Cela pousse à conclure que bien que le PQ de Pauline Marois forme le gouvernement, ce parti ne soit pas pour autant au pouvoir. Par contre, le Parti Égalité…
Christian Gagnon
Montréal
Le projet de loi 14 est mort-né
Le Parti Égalité est au pouvoir
Tribune libre
Christian Gagnon138 articles
CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005
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5 commentaires
Lise Pelletier Répondre
22 février 2013L'OQLF a "supposément" reçu une plainte d'un citoyen demandant que le mot pasta soit traduit en français dans le menu.
Cette plainte est-elle réele ?
Car ce serait un bon moyen pour discréditer l'office, ce que les médias savent très bien colporter.
Archives de Vigile Répondre
19 février 2013Encore en train de noyer le poisson?
Il n'y aura plus de complexe de la minorité québécoise quand au sein du dernier territoire occupé, le groupe angryphone ne sera plus considéré pour ce qu'il n'est pas, une minorité.
Quand bien même les anciennes vendeuses unilingue anglaise d'Eaton professent leurs maladies mentales qu'est le racisme ségrégationniste canadian nous n'avons pas à y voir autre chose que ce que c'est, la manifestation du plan plus large d'etnicide de la culture métis québécoise qui n'est pas non plus que française, comme essais toujours de le faire les "Never under the french law", que nous ne sommes pas plus des canadien-français.
Nous sommes des québécois face à une avant garde qui met des mémés en avant (comme il y est décris dans le livre de Gene Sharp "De la dictature à la démocratie"), mais qui sont dans leurs salons à conspirer contre tout ce qui peut ressembler à de la résistance à une occupation ségrégationniste néo-fachiste anglo pseudo libérale, mais sommes toute Orangemen Torries.
Jean-Pierre Bélisle Répondre
19 février 2013Eh oui, ça sautait aux yeux, cette couverture démesurée des Angryphones par les médias.
Ces groupuscules remontent toujours à la surface lorsque le Parti libéral fait une mauvaise job (loi 178) ou lorsqu'il est en situation 'd'incapacité temporaire'.
Alors, dans les circonstances, on se demande ce qui s'annonce. On pense un peu à Royal Orr (1), à Robert Libman ainsi qu'à son ineffable Richard Holden.
Et bien entendu, pour nous faire revivre le tout avec réalisme, voilà que l'aimable compositeur Jean-François Lisée vient de se faire l'émule de Lucien Bouchard et de son discours au Centaur, avec sa proposition apaisante de livrer Montréal ... aux 'touristes'. Comme disait l'autre, "Les Ti-counes on les a".
Bref, un éternel recommencement, comme si l'on ne parvenait jamais à franchir une coche supérieure de la spirale ascendante de l'Histoire.
C'est peut-être cela, "la chaise du dentiste" dont parlait "Monsieur".
(1) http://archives.radio-canada.ca/c_est_arrive_le/12/30/
Daniel Roy Répondre
19 février 2013Enfin de l'action! Bravo à Madame Arsenault pour sa pétition:
Je réclame la démission du ministre Jean-François Lisée
Mardi le 19 février 2013
Considérant que le ministre responsable de la francophonie ne connaît pas le mandat qui lui était confié puisque Monsieur Jean-Français Lisée nuit aux francophones du Québec et du même coup des francophones hors Québec.
Ce n’est pas un manque d’expérience de sa part puisque Monsieur Lisée connait très bien la musique. Il va sans dire qu’il était meilleur blogueur que ministre.
Lorsque l’on s’arrête quelques minutes et que l’on se rend conte que Monsieur Lisée était le collaborateur de Lucien Bouchard, qu’il a écrit le discours Centaure, qu’il prend plaisir a forniquer avec la minorité anglophone, finançant une chanson pour l’intégration des anglophones parmi un Québec (pas nécessairement francophone), qu’il déclare que la STM sera dorénavant bilingue, et félicite l’ATM de l’être , c’est la francophonie au grand complet qu’il met en péril et ce au dépens de la communauté francophone.
Je demande à la Première Ministre Madame Pauline Marois de destituer immédiatement Monsieur Lisée en tant que ministre.
Je réclame la démission de monsieur Jean-François Lisée, député de Rosemont, ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur.
Soyez assurée, Mme La Première Ministre, que si un député, peu importe son parti politique, accepte de déposer cette pétition à l’Assemblée nationale, c’est avec plaisir que je m’associerai à lui pour ce mandat.
Manon Arsenault, Terrebonne.
Pour signer la pétition: http://www.petitions24.net/je_reclame_la_demission_du_ministre_jean-francois_lisee
Daniel Roy Répondre
19 février 2013Le projet de loi 14 pourrait bien ne pas aboutir, comme vous le dites, à cause de la pression exercée par la puissante minorité anglophone du Québec, de la tendance de nos élus à plier, et de la situation minoritaire de notre gouvernement. Je crois qu'il faut se préparer au pire et se mettre dès maintenant à l'ouvrage afin de préparer une alliance pour la défense du français, l'élection d'un gouvernement souverainiste et majoritaire, ainsi que l'indépendance du Québec.
Peut-être ne donnons-nous pas suffisamment d'appuis à ceux qui osent défendre le fait français, comme certains employés de la STM? Peut-être ne nous indignons-nous pas assez face aux propos de Monsieur Lisée, à l'attentat au Métropolis et au rassemblement contre le projet de loi 14 par la minorité la plus choyée au monde?
Sans aucune prétention, si l'énergumène portant un chandail QUÉBEC UN PAYS a su adresser la parole poliment aux 200 manifestants anglophones contre le projet de loi 14 et susciter une présence dans plusieurs articles et reportages; imaginons ce que nos porte-étendards et nous les militants pourrions provoquer à plusieurs milliers d’entre nous.
http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2013/02/17/002-manifestation-projet-loi-14.shtml et sur le premier vidéo à droite de l'article vers 1 minute 25 intitulé Bill 14 opponents unite to stop laws http://montreal.ctvnews.ca/protesters-rally-against-bill-14-1.1160321
Daniel Roy, CPA, CA