Jean-François Lisée peut être fier de lui. Non seulement a-t-il arraché la chefferie à Alexandre Cloutier, mais il semble également qu’il terrifie Philippe Couillard, qui voit manifestement en lui un adversaire redoutable.

M. Lisée sera-t-il le leader qu’on imagine? Cela dépendra de lui!

La raison d’être du PQ, son objectif alpha et oméga, est de réaliser l’indépendance du Québec. Son chef ne peut donc se permettre de s’en éloigner. À cet égard, M. Lisée ne devrait décevoir personne.

Mais, en tant que chef, M. Lisée doit également rassembler la majorité des électeurs à la cause souverainiste. Pourra-t-il relever le défi? Oui... à condition qu’il comprenne pourquoi ses prédécesseurs ont échoué!

Quelle identité ?

Dans le très instructif ouvrage intitulé Le Code Québec, dont l’objectif est de dresser le portrait des Québécois, Jean-Marc Léger, Jacques Nantel et Pierre Duhamel nous livrent une partie de la réponse.

Selon les auteurs, «le tiers des Québécois se disent plus près de la culture française, le tiers plus près de la culture anglaise et un dernier tiers plus près de la culture américaine». Comme la culture détermine en partie l’identité, il faut conclure que trois identités cohabitent au Québec.

Or, le PQ prétend défendre l’identité nationale. Mais quelle est donc l’identité nationale d’une société ainsi fragmentée? M. Lisée devra impérativement répondre à cette question, car on ne peut défendre ce qu’on ignore.

Quadrature du cercle

Toujours selon les auteurs, les Québécois souffriraient de la «culture du perdant et de la victime».

Or, des défaitistes ne prendront jamais le risque de l’indépendance! La mission de M. Lisée, s’il l’accepte, sera donc de déconstruire cette culture et d’inculquer celle du vainqueur qui assume ses responsabilités.

Les mauvaises langues diront qu’il s’agit là d’une mission impossible, qu’il serait plus simple de résoudre la quadrature du cercle. Rien n’est plus faux! Mais M. Lisée sera-t-il l’homme de la situation?