Récemment, le Wall Street Journal a noté que la pire récession que les Etats Unis aient connue depuis la Grande Dépression avait pris fin en 2009, mais que la reprise avait été lente. Même si le rebond au second trimestre a dissipé les doutes laissés par le ralentissement marqué au 1er trimestre, la croissance de seulement 1% sur l’ensemble du semestre a douché les espoirs d’une accélération de la reprise.
« En d’autres termes, la relance économique américaine a été inégale », analyse Bob Stokes d’Elliott Wave International. Il attire l’attention sur une autre caractéristique de cette reprise américaine : la nature de la reprise de l’emploi. Au mois de septembre, on enregistrait un taux de chômage de seulement 5,9%, ce qui est une franche amélioration par rapport à octobre 2009, où il dépassait les 10%.
Mais d’un autre côté, le taux de la participation au marché du travail du mois d’août n’a atteint que 62,8%, son niveau le plus faible depuis 1978, suggérant que la baisse du taux de chômage pourrait provenir pour partie du découragement d’un certain nombre de chômeurs qui suspendent leur recherche d’emploi. La baisse du taux de chômage masque également le fait que l’on compte plus de 7 millions de travailleurs à temps partiel qui ne parviennent pas à trouver un emploi à plein temps.
Depuis l’éclatement de la bulle dotcom en 2000, la croissance du PIB réel n’a été que de 1,7% par an.
Au cours des 14 dernières années, la Fed n’a jamais relevé que le nombre des emplois qui permettaient de faire vivre une famille avait diminué de 5%, que l’investissement réel et les équipements pour les usines avaient baissé de 20% et que le revenu médian des ménages est retombé au niveau qu’il atteignait en 1989.
« Même si l’économie américaine a franchi un jalon en mai avec le niveau d’emploi qui a renoué avec son niveau le plus élevé d’avant la récession, 29 des 50 Etats ne sont pas encore parvenus à cette réalisation. (…) « Cette relance ne ressemble à aucune autre », a déclaré un directeur de stratégie sur les taux américains qui suit le PIB des Etats. « Il y a une énorme disparité, ce n’est pas du tout une relance uniforme », avait noté Bloomberg à fin septembre.
Le site d’Elliott Waves avait lui-même analysé l'origine de la relance américaine. Il avait conclu qu’elle provenait pour une grande part du financement à crédit du gouvernement américain, et du prélèvement des ménages américains dans leurs économies pour maintenir la consommation. L’épargne nette du gouvernement et des ménages américains est donc fortement négative. « Cette relance est donc financée par le recours aux économies des gens, et par les emprunts sur l’avenir des instances gouvernementales », avait-il conclu.
Enfin, le Département du Commerce a indiqué le 2 octobre que les commandes de biens manufacturés s’étaient écroulées de 10,1%, leur plus forte chute depuis 1992.
Le même jour, Christine Lagarde, la patronne du FMI, avait déclaré que l’économie mondiale était plus faible que l’Organsation ne l’avait prévu 6 mois plus tôt. « Il y a de sérieux nuages à l’horizon », a-t-elle dit.
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