La saga Marc-Yvan Côté

Le merdier

La pointe de l'iceberg

Tribune libre

Les dernières révélations publiques concernant les allégations de collusion entre la firme Roche et l’ex-député libéral Marc-Yvan Côté mettent en exergue un merdier éhonté digne des plus exécrables scénarios de petite politique pourrie par la gangrène.

Ce n’est pas d’hier que Marc-Yvan Côté trempe dans les dossiers organisationnels du PLQ. À preuve cette liste d’épicerie pour le moins bien étoffée : employé au service de recherche du Parti libéral de 1976 à 1979, responsable de la logistique lors du congrès de direction du Parti libéral en 1978 et du congrès d'orientation de 1982, organisateur en chef pour plusieurs élections partielles tenues de 1979 à 1982, directeur de cabinet du whip de l'opposition officielle de 1979 à 1983, responsable pour son parti de la technique d'organisation du référendum de 1980 et des élections générales de 1981, président de la commission d'animation et d'organisation du Parti libéral de 1981 à 1983, organisateur en chef de la campagne de Robert Bourassa au congrès de direction du Parti libéral en 1983, directeur adjoint de l'organisation de la campagne électorale de 1985.

Et, pour compléter ce scénario, Marc-Yvan Côté est élu député libéral dans Charlesbourg à l'élection partielle du 20 juin 1983 et réélu en 1985 et en 1989. Durant cette période, il devient leader adjoint de l'opposition officielle du 15 mars 1984 au 23 octobre 1985 et ministre des Transports dans le cabinet Bourassa du 12 décembre 1985 au 11 octobre 1989. Enfin, il est désigné ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre délégué à la Réforme électorale du 11 octobre 1989 au 11 janvier 1994.

La retraite a été de courte durée puisque dès 1994, il devient vice-président au développement des affaires pour la firme de génie Roche, un poste qu’il occupera jusqu’en 2005. Le 27 février 2014, les enquêteurs de l'Unité permanente anticorruption ont mené une perquisition au domicile de Côté. Au début d’avril 2014, soit en fin de campagne électorale, l'avocate de l'ancien ministre libéral a obtenu que de nouveaux documents d'enquête policière concernant le Parti libéral du Québec restent secrets jusqu'après les élections provinciales du 7 avril.

Lors de son allocution à titre de nouveau premier ministre d’un gouvernement libéral majoritaire, Philippe Couillard s’est engagé formellement à faire régner l’intégrité et la transparence au sein de son cabinet ministériel. Par ailleurs, qu’on le veuille ou non, le bon docteur Couillard hérite d’une tradition de magouilles bien ancrées depuis des décennies au sein du PLQ.

Dans ces circonstances, il m’apparaît évident que Philippe Couillard devra user de toutes les contorsions imaginables pour tenter de convaincre les Québécois d’un « renouveau » au sein de sa formation politique. D’autant plus que les dernières révélations plutôt compromettantes à la commission Charbonneau n’ont laissé émerger que la pointe de l’iceberg !

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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Grarlam Répondre

    13 avril 2014

    Marc Yvan Côté a incarné exactement ce qu'était le parti libéral. Arrogant, fonceur, écrasant tout sur son passage, homme de spectacle (rappelez-vous le scénario et le spectacle théâtral lorsqu'il a annoncé une réforme de la santé).
    Aucun principe d'éthique, tous les moyens sont bons pour écraser l'adversaire et se faire des amis puissants. Favoriser les amis du parti et mépriser les autres.
    On l'a surnommé le "beu" de Matane. Me semble que ça dit tout.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 avril 2014

    Le piège à ours.
    L'ours - surnom de Philippe Couillard au ministère de la Santé - ne pouvait faire autrement que de sortir de sa tanière pour réapparaître au grand jour malgré les «blessures» (il emploie lui-même ce mot) de son premier passage en politique.
    Vincent Marissal
    Ma première réaction fût de dire que notre devise devrait être: On vous l'avait bien dit.
    Vous allez l'entendre souvent cette phrase durant les quatre prochaines années. Dire que l'avocat du bœuf de Matane a réussi à retarder les dernières révélations publiques concernant les allégations de collusion entre la firme Roche et l’ex-député libéral Marc-Yvan Côté en dit long sur notre système judiciaire au service des libéraux. Le procès de l'ex-ouerneuse générale Lise Thibault s'est ouvert mardi, le huit avril, au lendemain de l'élection...
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