Charte des valeurs québécoises

Le meilleur angle d'attaque

De l'étincelle à la conflagration

Tribune libre

Tout commence à se mettre en place avec une simple proposition de Chartre « québécoise ». C’était la meilleure façon de nommer les choses et c’était de loin le meilleur angle d’attaque que les indépendantistes pouvaient prendre. Ce n’était pas le seul, évidemment, mais c’était le meilleur. C’est encore le meilleur angle. On voit maintenant que le gouvernement Marois n’est pas moins dédié à la Cause parce qu’il est habile. Cette gouvernance « souverainiste », injustement décriée, tourne une page et nous change radicalement du vieux référendisme péquiste, stratégie strictement défensive s’il en est une, facilement assiégeable (et qui l’a été en masse), et dont nous savons maintenant que c’était une stratégie perdante. Bienvenue, donc, à une « gouvernance » capable de passer à l’offensive car, quoi qu’on en dise, il aurait été facile à un gouvernement minoritaire de céder à une prudence politique excessive, aussi opportuniste que scrupuleuse.
Il s’approche le moment propice à un « tough talk » historique, aussi digne que respectueux, de notre première ministre. Elle en est capable. Elle en a le cran. Elle a surtout le doigté et le respect qu’il faut… afin que Nous lui accordions ce qu’elle mérite et que Nous méritons avec elle : une majorité parlementaire. Le reste suivra son cours inéluctablement.¹ Ça prendra ensuite le temps que ça prendra, mais ça ira tout seul. Le moment est grand et sera décisif pour une génération, sans doute pour plusieurs générations à venir…
Les régimes démocratiques, aussi bien britanniques que les républicains, sont amplement capables de prendre acte des faits et s’adonner à la realpolitik advenant que Nous Nous affirmions…Ottawa et les « fédéraux » ne sont pas immunisés contre la realpolitik. Ou s’ils sont immunisés contre quelque chose, ce serait plutôt le fait d’être immunisés contre la liberté des peuples. C’est pour cette raison qu’ils tiennent tant au multiculturalisme et auquel ils attribuent tant de vertus. Cela explique par ailleurs pourquoi ils flattent autant nos amuseurs publics Bouchard et Taylor, en même temps qu’ils s’autorisent à autant de hargne et même d’outrances à défendre les « libertés individuelles », qui pourtant ne sont ni spécifiquement canadiennes et moins encore spécifiquement fédéralistes. Avis à ceux et celles de Radio-Tralala.
Contrairement à ce que croient les lâcheurs et les lâcheuses, Nous ne sommes pas seulement des « individus », des francophones- des « parlants français » qui n’auraient rien à dire, une minorité parmi d’autres minorités- disséminés partout au Canada et même au Québec. Nous sommes un peuple. Nous sommes une nation. Et surtout, Nous sommes depuis très longtemps chez nous ici, au Québec, où a commencé une aventure française en Amérique du Nord que Nous continuons, et dont il faut être lâche pour en avoir honte.
La Victoire n’est pas si loin si les indépendantistes sont capables d’affronter le vent, qui souffle déjà fort… et qui va s’amplifier.
Vivement l’union « sacrée » de tous les indépendantistes.
Bonne chance à l’Indépendance.

¹ Mais si… mais si dès la toute première attaque, la proposition du gouvernement Marois n’obtenait pas hélas le sort qu’elle mérite, il vaudrait mieux que le gouvernement Marois recule plutôt que de « scinder » sa proposition. « Scinder » serait la pire des reculades, qui l’emmènerait rapidement à la reculade finale, celle que recherchent nos ennemis du Tralala et de nos médias inféodés, les premiers à souhaiter que la proposition soit « scindée ». La démission du ministre « porteur de la proposition » serait alors conséquente... et réclamée. Le gouvernement péquiste serait alors déstabilisé. Nous ne sommes ni à l’église ni à la mosquée ! Et nous ne sommes pas davantage dans le nationalisme ethnique qu’en religion indépendantiste ! Ainsi va la politique…je veux dire la Politique, seule légitime et seule capable de mettre la Religion à sa place.
Pour parler net : depuis la révolution tranquille, on ne s’est jamais laissé faire par les bérets blancs, pourtant bien de chez nous, Nous n’allons pas commencer maintenant avec les accoutrements du monde entier. Nous sommes d’ici (et seulement d’ici…), et Nous sommes du monde Nous itou.



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3 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    17 septembre 2013

    @ Andrée Ferretti et François A Lachapelle.
    Merci pour vos commentaires. La proposition sur la neutralité de l’État est un détour périlleux afin que Nous parlions un jour des « vraies affaires ».
    Mme Ferretti, je crois avec vous qu’il y a chez nous un instinct de mort. Mais advenant l’Indépendance, je crois que vous croyez avec moi que cet instinct serait éloignée de Nous pour toujours, et que pour un bon bout de temps, Nous n’arrêterions plus de Nous trouver beaux et fins. Et d’autant plus beaux et fins que Nous aurions été longtemps aliénés.
    L’Indépendance sera sans doute le début d’une grande fête de la francophonie, de toute la francophonie, électrifiée. Un méchant « boost », comme on dit chez nous, et dont la charge serait capable de traverser l’Atlantique et regaillardir la France.
    M Lachapelle. La stratégie péquiste actuelle m’apparaît lumineuse. C’est une première attaque assez périlleuse. Je serai peut-être déçu, mais…Mais advenant que Nous Nous affirmions enfin, ce serait une première affirmation d’une série d’autres (affirmations) qui pourraient mener loin…au terme desquelles, douce ironie, beaucoup parmi nos oiseaux de malheur du moment et nos aliénés de toujours, beaucoup se diraient sans doute, tout fiers mais encore incrédules : c’était donc ça, seulement ça, le régime politique qui Nous avait tant abusés.

  • François A. Lachapelle Répondre

    16 septembre 2013

    «Advenant que nous nous affirmions...» Marcel Haché, vigile.net / 16 septembre 2013
    Cette citation est extraite de votre article intitulé « Le meilleur angle d’attaque » s’appliquant à la stratégie actuelle du Gouvernement Marois en proposant une Charte des valeurs québécoises.
    À l’évidence, le Canada-anglais craint comme la peste une recrue d’essence de l’affirmation nationale des Québécois. Cette affirmation nationale peut tout simplement sonner la fin du Canada. Ce serait l’écrasement de la structure «artificielle» d’un Canada de la charte à Trudeau.
    Un pays comme le Canada possède une loi constitutionnelle qui résulte d’un coup de force envers le Québec qui l’a refusé en ne la signant pas jusqu’à aujourd’hui. Le fait que les autres membres de la fédération n’aient pas jugé bon de répondre aux attentes du Québec démontre une fragilité politique du Canada qui est toujours latente.
    Pourquoi le Canada-anglais refusait et refuse encore aujourd’hui de reconnaître les caractéristiques de la société distincte du Québec comme les trois droits fondamentaux de la présente proposition de Charte des valeurs québécoises ?
    Rappelons ces 3 droits fondamentaux: la laÏcité de l’État, l’égalité femmes-hommes et la langue française est la seule langue officielle et commune des Québécois.
    Donc, pourquoi ce refus du Canada-anglais de reconnaître la société distincte du Québec ? Imaginons un instant que le Canada-anglais ait reconnu ou reconnaisse aujourd’hui les trois droits fondamentaux ci-haut énumérés. En conséquence, toutes les lois du Canada en contradiction avec la nouvelle Charte des valeurs québécoises ne seraient pas appliquées ni applicables au Québec.
    Plusieurs lois actuelles du Canada dont des parties importantes de la Charte de Trudeau de 1982, juste penser au retrait pour le Québec de l’article 23 de la Charte des droits et liberté de Trudeau, penser à la nullité de la loi sur les langues officielles au Québec et à tous les subterfuges des programmes bilingues pour les postes bilingues des fonctionnaires.
    Finalement, on verrait dans un tel contexte de générosité hypothétique des canadiens-anglais que l’image moderne du Canada est comme soutenue «de force» par des lois fondamentales faites sur mesures pour tenir compte des spécificités culturelles et linguistiques du Québec, le tout distillé par les décisions des Juges non-élus de la Cour suprême.
    Si le Canada reconnaissait les spécificités du Québec, la structure hypocrite du Canada pensée par Trudeau et consorts s’écroulerait en poussière en peu de temps. Dit en d’autres mots, le Canada est psychosé par des objectifs uniquement économiques comme le répète Harper et ses lieutenants du Québec, et cultive une hargne envers le Québec qui ne lui ressemble pas, comme un bourreau domine son prisonnier.
    « Advenant que le Québec s’affirme » le Canada connaîtra un passage à vide que nous lui souhaitons le plus court possible.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 septembre 2013

    "Pour parler net : depuis la révolution tranquille, on ne s’est jamais laissé faire par les bérets blancs, pourtant bien de chez nous, Nous n’allons pas commencer maintenant avec les accoutrements du monde entier. Nous sommes d’ici (et seulement d’ici…), et Nous sommes du monde Nous itou."
    C'est exactement cela et dit de manière aussi précise et claire que juste.
    Toute autre approche et compréhension de la situation relèvent de la permanente tentation suicidaire des Québécois et québécoises aliénés à l'os, malgré la prétention de quelques "beaux" esprits, en fait plus désincarnés que réfléchis, d'"être ouverts au monde". Quel monde, celui des puissances exploiteuses et meurtrières? On dirait bien, puisqu'ils s'acharnent à éreinter la société québécoise pacifiste, équitable et accueillante. Oui accueillante comme l'est toute hôtesse jusqu'à ce que l'invitée se mêle de gérer la réception.
    Andrée Ferretti.