Identité nationale

Le malaise de la société québécoise au 21e siècle

Point de vue d'un jeune de 20 ans ayant grandi dans une société québécoise qui nie son passé et sa tradition

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Tribune libre

Grâce au mondialisme, les enjeux de la société ne deviennent plus ceux de la nation, mais plutôt ceux de toutes les nations dans le monde. Il y a toujours des énormes injustices dans le monde, de la souffrance, des tragédies, des inégalités, des catastrophes naturelles, etc. Le public québécois est constamment confronté aux horreurs de la condition humaine à l’échelle mondiale. On se sent concerné d’agir, car les enjeux mondiaux sont vus comme nos enjeux. Cependant, ces horreurs ne peuvent pas être réglées par le Québec. Il y en a tout simplement trop. L’accumulation de ces problèmes provoque un sentiment de culpabilité au québécois moyen qui ne semble pas avoir une réponse adéquate aux événements. C’est toujours notre faute, c’est toujours la faute de l’Occident, que cela soit notre ancien colonialisme, notre position économique plus choyée, notre manque de générosité, etc. On semble donner chaque fois, mais jamais assez. Au lieu d’être remercié, le Québec semble avoir une dette permanente envers chaque recoin du monde sans avoir la possibilité de se racheter. Les Québécois sont vus comme des profiteurs, des exploiteurs, des racistes ou d’autres mots clés pour nous noyer dans un sentiment de honte.


Le Québécois moyen semble vouloir se repentir, comme si sa simple existence, son mode de vie était un vice effroyable. Il cherche constamment à montrer à ses pairs et à la communauté internationale qu’il est de l’avis des «exploités», qu’il n’a rien avoir avec le Québec traditionnel, car cela serait mal vu. Peu importe l’évènement, la culpabilité québécoise est toujours de l’ordre du jour. Les feux en Amazonie et en Australie témoignent d’une pollution sauvage de notre part. Le coronavirus a fait des centaines de morts, mais la seule chose qui semble vraiment préoccuper l’opinion médiatique c’est une épidémie de racisme sur notre sol. Les Québécois sont vus comme dépassés, toujours en manque d’éducation de la part d’une communauté dite vertueuse qui est toujours prête à ridiculiser le Québécois pour sa déficience en matière de diversité culturelle et sexuelle. Toute occasion est bonne pour cracher sur le Québec; c’est un peu comme une activité collective où tout le monde y trouve son compte.


Tout cela provoque un profond dégoût du Québec chez les jeunes. C’est eux qui doivent en apprendre sur leur culture et trouver leur identité dans le Québec. Ils se doivent d’être attachés au pays où ils ont passé toute leur vie. Pourtant, peu s’y identifient et lorsque c’est le cas, leur identité nationale est vue comme une faiblesse au lieu d’être vue comme une force. Même les immigrants au Québec semblent ne pas vouloir s’y identifier, car ils ne voient pas l’attrait de défendre l’intérêt d’une nation qui recherche constamment de la pitié. Ce sentiment de ne pas pouvoir s’épanouir dans sa nation provoque des comportements nihilistes et destructeurs chez les Québécois. Au lieu de grandir dans un environnement rempli d’espoir et qui permettrait aux jeunes de se dépasser, ils sont élevés dans un climat qui les dégradent et qui les incitent à se blâmer pour des choses qu’ils n’ont pas commis.


 


C’est essoufflant de vivre dans une société où les institutions et les gens crachent sur le pays qui les a si généreusement élevés. Les Québécois semblent ne pas avoir le droit d’avoir leur fierté nationale. On peut célébrer la France, l’Algérie, le Maroc, la Chine, mais il n’y a jamais assez de place pour le Québec. Toutes les cultures tentent de prendre leur place au Québec, tandis que la culture québécoise est mise de côté et toute initiative qui vise à lui donner plus de place est vue comme intrusive.


 


Ce sentiment de culpabilité est une manière de détruire une nation. Lorsque tout le monde cherche à se débarrasser de sa culpabilité, ce sentiment est exploitable par n’importe quelle institution ou compagnie qui cherche à en tirer profit. Les ONG profitent de notre générosité et notre empathie, car sans les dons de l’Occident elles ne pourraient pas exister. Les compagnies vont nous vendre des produits en poussant un agenda politique dans leurs publicités. Tout cela dans le but de pousser le Québécois réduit à un simple consommateur à acheter leur produit. Le gouvernement va instaurer des comités pour lutter contre n’importe quel type de -phobie qui existe pour plaire aux groupes activistes. Bref, un peuple qui n’est pas capable de s’émanciper dans sa tradition, dans ses valeurs et son identité ne peut rien faire. Il ne peut pas régler ses problèmes au niveau national, voire régler ceux au niveau international. Il est faible et il transmet à sa population un sentiment de dégout. Le malaise collectif produit attaque le Québécois dans le plus profond de lui-même : dans son existence. Ce mal de vivre se propage dans toutes les sphères de notre société; il nous mange de l’intérieur et il empêche le Québec de progresser.


Le Québec doit se débarrasser de cette culpabilité écrasante. Il doit se mettre à l’idée qu’il n’est pas responsable de la paix globale; il n’est pas un leader dans l’aide humanitaire et il n’a pas besoin d’être reconnu comme étant une nation docile au service des intérêts mondiaux. Le Québec a simplement besoin d’être lui-même : un pays. Un pays au service de ses citoyens, où l’on se sent bien, où l’on vit avec du monde qui agissent comme nous et qui nous ressemblent, sans toutefois fermer la porte à ceux qui veulent nous joindre pour avancer l’intérêt québécois. Notre pays doit être fort, il doit inspirer un patriotisme inégalé. Un patriotisme sain d’esprit qui vise le bien-être de ses citoyens avant tout et non celui de tous les pays du monde. C’est en faisant cela que le Québec pourra rallier de nouveaux indépendantistes: en retournant à ses racines québécoises, à ses traditions, à son peuple, avec sa religion, avec son territoire, avec son environnement et en cherchant à performer, à s’améliorer et à devenir plus fort.



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1 commentaire

  • François Ricard Répondre

    7 février 2020

    Ouf! Quelle charge! Et combien pertinente.
    En la confédération canadienne, nous sommes limités à un nationalisme de conservation et de survivance. La souveraineté nous permettrait enfin un nationalisme de progrès et d’affirmation. Elle nous permettrait de changer notre statut de minoritaire en un statut de majoritaire. Le fédéralisme canadien est une véritable entrave à notre projet collectif.