Le géant montréalais de la pornographie est dénoncé

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La justice devrait sévir


Le géant de la pornographie sur internet, la compagnie montréalaise MindGeek, est accusé de tirer profit de la diffusion de vidéos pornos amateurs sans l’autorisation des personnes qui y apparaissent.


«En quelques secondes, il est possible de télécharger sur les sites de MindGeek des vidéos amateurs sans obtenir le consentement des personnes qui s’y trouvent», dénonce Kate Isaacs, militante britannique à l’origine d’un mouvement appelé #NotYourPorn.


Les vies de nombreuses femmes sont ainsi détruites, affirme-t-elle. Des hommes peuvent se venger de leur ex-partenaire en exposant leurs ébats sexuels et des pirates informatiques diffusent les contenus personnels obtenus illégalement sur des téléphones intelligents.


Le mouvement #NotYourPorn de plus en plus visible au Royaume-Uni cible spécifiquement MindGeek à cause de sa position dominante dans l’industrie. L’entreprise de Montréal, dont le siège social est au Luxembourg pour des raisons fiscales, contrôlerait 80 % de la pornographie sur internet.


«Et tout laisse à penser que MindGeek tire profit de ces vidéos», ajoute Kate Isaacs. Le modèle d’affaires de ses sites ressemble à celui de YouTube. Les contenus gratuits tirent leurs revenus des publicités diffusées avant le visionnement.


Les trois principaux sites de MindGeek, YouPorn, Pornhub et RedTube, proposent une catégorie spécifique à ces vidéos: «Leaked sex tape».


«On y trouve des vidéos qui proviennent de fuites réelles et qui exposent les vrais noms des victimes», dit-elle.


La pétition qui accompagne le mouvement #NotYourPorn interpelle les élus britanniques pour qu’ils resserrent les lois afin de tenir responsables les sites qui diffusent sans consentement.


MindGeek n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de la part de l’Agence QMI.



Loi canadienne contre la cybercriminalité


Toute personne reconnue coupable de distribuer ou de rendre accessible une image intime d’une personne sans obtenir son consentement est passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans. « Ça s’adresse aussi bien à l’internaute qui télécharge du contenu qu’à l’entreprise ou l’employé de l’entreprise qui fait la distribution», dit Paul Laurier, président de la firme de sécurité et d’enquête numérique Vigiteck.



MindGeek : Roi mondial de la porno




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