Loi 101

Le français, talon d’Achille de Justin Trudeau

Le fossé s’agrandit entre Jolin-Barrette et Legault

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Tribune libre

 


 


Le spectacle de charme envers la défense du français au Québec organisé par les partis fédéraux la semaine dernière avait toutes les caractéristiques d’une mise scène de campagne pré-électorale. Ne manquait plus que le feu vert pour partir en campagne…

Au même titre que la loi québécoise sur la laïcité de l’État québécois a monopolisé une bonne partie de la dernière campagne, j’ai l’impression que la Charte de la langue française québécoise risque de jouer un rôle capital dans la prochaine campagne électorale qui, selon les experts, pourrait être déclenchée au printemps 2021.


Dans cette effervescence de louanges envers le français, les libéraux de Justin Trudeau ont réitéré qu’ils moderniseront bientôt la Loi sur les langues officielles. Toutefois, les réformes linguistiques promises par le gouvernement Trudeau tardent à se matérialiser. Or les libéraux peuvent difficilement entamer les prochaines élections sans avoir mis cartes sur table, surtout après avoir haussé les attentes.

Les libéraux ont attaqué la dernière campagne électorale étant convaincus de faire des gains au Québec alors que c’est plutôt l’inverse qui s’est produit. Le thème de la laïcité, remis sur le tapis par le premier ministre François Legault, leur a mis des bâtons dans les roues. En effet, en plus de perdre des sièges, les libéraux ont peiné à conserver une poignée de comtés à l’extérieur de leurs châteaux forts montréalais. Enfin bref, la position du PLC est fragile dans le Québec francophone, et Justin Trudeau est bien conscient que l’épée de Damoclès est suspendue au-dessus de sa tête!


Le fossé s’agrandit entre Jolin-Barrette et Legault

Si on compare l’aura dont disposait Simon Jolin-Barrette au début du mandat du gouvernement caquiste avec l’attitude transcendante, voire méprisante, que lui manifeste le premier ministre Legault aujourd’hui, notamment dans le dossier des modifications qui seront apportées à la loi 101, force est de constater que la relation entre les deux hommes s’est pour le moins détériorée. 

Dans la foulée de la révision de la loi 101, le ministre responsable de la Langue française a à peine effleuré la possibilité d’allonger l’obligation d’étudier en français jusqu’au cégep pour les immigrants et les francophones tout en spécifiant qu’il n’a pas encore le mandat de l’annoncer officiellement. Or quelques heures plus tard, le ministre se faisait rabrouer par le premier ministre qui refuse catégoriquement, lui, d’interdire l’accès des cégeps anglophones aux étudiants francophones. Comme gifle, on ne peut faire mieux!

D’une part, jusqu’où le ministre Jolin-Barrette pourra-t-il calmer ses ardeurs? Et d’autre part, comment François Legault peut-il concilier son « nationalisme » avec son ouverture à livrer en pâture toute une génération de jeunes francophones au réseau d’éducation anglophone?

Je suis d’avis que le couvercle de la marmite de Simon Jolin-Barrette s’apprête à sauter sous peu et qu’il lui sera fort difficile de demeurer docilement dans le rang… à moins que François Legault soit saisi d’un élan soudain de nationalisme!


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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