Le cancer des traités européens se métastase : la Grèce en phase terminale

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La Grèce de nouveau au bord du précipice

Le retour de la croissance grecque en 2016 – qu’espérait Bruxelles – a déjà été démenti par les estimations (mars 2017) de l’Office grec des statistiques.

Un peu d’Histoire. Le bel et bon dessein européen de 1957 a été dévoyé plusieurs fois sous de maléfiques influences extérieures : principalement lors des épisodes de Maastricht (voté de justesse) et de la « Constitution européenne » ; d’abord rejetée par référendum, puis recyclée en traité de Lisbonne, par la trahison de l’UMP et du PS conjurés. Ces aberrants traités ont enfermé les peuples d’Europe dans une nasse économique, monétaire, fiscale, budgétaire (par les articles 21, 107, 130, 126 du traité TFUE/traité sur le fonctionnement de l’Union européenne).


Entrée dans l’euro sur la base de ses comptes publics falsifiés par Goldman Sachs, la Grèce dépérit ; et son peuple est poussé à la misère, à l’exode ou au suicide par centaines des plus fragiles. Qui donc a pris la décision de ne pas poursuivre pénalement les coupables de Goldman Sachs ? La crise grecque était donc écrite d’avance. La perfusion bancaire grecque a coûté des dizaines de milliards aux contribuables européens. Et la BCE (Banque centrale européenne) consacre 80 milliards d’euros par an au soutien du système bancaire européen (quantitative easing). En pure perte. Malgré trois plans successifs de soutien financier par l’Union européenne et le FMI (Fonds monétaire international), la dette grecque atteint 315 milliards d’euros, soit 180 % du PIB, contre 60 % il y a 10 ans ! 40 % des jeunes Hellènes chôment ; les salariés sont payés en partie en bons d’achats… Et aucune amélioration n’est envisageable à cause de l’euro : les consommateurs grecs s’approvisionnent à meilleur compte en Turquie et l’industrie grecque n’exporte plus.


Malgré cette débâcle économique et financière, ses créanciers voudraient encore arracher à la Grèce « une livre de chair près de son cœur » (Shakespeare).





En effet, il y a un an (avril 2016), ses créanciers, sous la férule du FMI, lui demandaient d’adopter de nouvelles mesures pour revenir, en 2018, à un déficit public de 3,5 % du PIB. Or, le Premier ministre Tsípras avait annoncé vouloir rétablir le 13e mois pour les petites retraites – supprimé lors d’antérieures mesures d’austérité – ainsi qu’un report de la hausse de la TVA aux îles Égéennes, où s’entassent près de 20.000 migrants. Des mesures chiffrées à 617 millions par an et annoncées trois jours à peine après qu’Athènes avait obtenu de l’Eurogroupe de « petites mesures de court terme » d’allègement de sa dette ! Mme Merkel avait fait pression sur l’Eurogroupe pour conditionner ces mesures d’allègement de la dette de la Grèce à la suppression de ces mesures sociales.


En ce 7 avril 2017, Tsípras cède aux diktats des créanciers et s’apprête à effectuer des coupes supplémentaires dans les retraites en 2019 et à augmenter les impôts en 2020, dans l’espoir de recevoir de l’argent frais pour éviter le défaut de paiement. Tsípras se soumet à Merkel. « La bonne nouvelle (sic) aujourd’hui, c’est que nous avons résolu les gros problèmes concernant les réformes à faire », a déclaré le président de l’Eurogroupe, M. Dijsselbloem, après la réunion des dix-neuf ministres des Finances de la zone euro. Bonne nouvelle pour qui ? « Le moment est venu de mettre fin à l’incertitude sur l’économie grecque », a renchéri cyniquement le commissaire Moscovici. Le gouvernement grec a accepté de satisfaire ses bailleurs de fonds pour qu’ils libèrent le versement d’une nouvelle tranche de crédit sur le troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros consenti en juillet 2015 jusqu’en 2018. Une absurde fiction financière et un drame économique. Car Athènes doit rembourser plus de sept milliards d’euros en juillet 2017. En d’autres termes, on prête à la Grèce l’argent qu’elle rembourse… et s’endette un peu plus.


Or, le retour de la croissance grecque en 2016 – qu’espérait Bruxelles – a déjà été démenti par les estimations (mars 2017) de l’Office grec des statistiques : le PIB a stagné l’an dernier.


Le Parlement grec, où le parti de gauche SYRIZA dispose d’une majorité très étroite, va, sous peu, voter sur ces régressions sociales. Si le vote est négatif, la Grèce va-t-elle finalement sortir de l’euro ? S’il est positif, entrer en révolution ? Puis la métastase grecque sera-t-elle fatale à l’euro ?



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