"On doit avoir la politique de notre géographie" (Robert Bourassa)

Le Canada avec un trou dans le milieu

Sommes-nous prêts à aller jusqu'au bout?

Indépendance — Une conjoncture favorable

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Un commentaire de Pierre Tremblay, à la suite de son article paru sur cette tribune en date du 14 mars 2012 sous le titre [« Harper ne reconnaîtra jamais un référendum gagnant »->46099], m’a ramené à l’époque des années ’70 au Québec où un certain premier ministre du nom de Robert Bourassa me donnait souvent l’impression d’un poisson qui se débat pour sa survie hors de l’aquarium.
« Je pense qu’on serait bien naïf de croire que les Anglais laisserait briser leur pays. Je crois que Bourassa savait cela et c’est pour cette raison qu’il n’a pas osé déclarer l’indépendance du Québec. Je me suis toujours demandé pourquoi il disait souvent : « On doit avoir la politique de notre géographie ».
Aujourd’hui, je comprends qu’il voulait dire que le ROC ne laisserait jamais séparer le Canada avec un trou dans le milieu. Ça ne sera jamais acceptable pour les Anglais. Pour cette raison, le Canada ne laissera jamais faire le Québec dans son projet d’indépendance à moins qu’on soit prêt à aller jusqu’au bout. »
Dernièrement, certains articles à connotation nettement fédéraliste provenant de différents médias ont paru, traitant de la « nécessité » et pour le Québec et pour le Canada de demeurer unis.
Si je relie la lecture de ces articles à celle du commentaire de M. Tremblay, je ne peux que ressentir la triste réalité d’un pays nommé le Canada, créé sur les illusions et les rêves de ses fondateurs, se retrouve placé devant la constatation d’un échec et les derniers replis disponibles, à savoir d’attribuer au Québec la culpabilité et la responsabilité de la perforation du Canada dans l’éventualité d’une séparation.
À mon avis, Robert Bourassa aurait peut-être été le premier ministre du Québec qui aurait le plus souhaité que le Québec accède à son indépendance…Malheureusement, le sort en a décidé autrement! Toutefois, à entendre et à lire les commentaires qui tournent encore aujourd’hui autour de la « politique de notre géographie », je dois vous avouer que je « n’en ai rien à cirer » de ces larmoiements pathétiques!
Et, s’il faut que le Canada ait à « souffrir » de continuer à exister avec « un trou dans le milieu », il faudra s’en remettre à l’histoire du Québec pour apprendre qu’un peuple, nommé les Québécois, a su se tenir debout devant l’usurpateur de sa langue, de sa culture, de ses richesses naturelles et de ses valeurs pour, un jour, s’affranchir et accéder à son statut de pays.
Tel est l’héritage le plus précieux que nous devons léguer à nos enfants! Sommes-nous prêts à aller jusqu’au bout?
***
le retour au bercail
Selon Bernard Landry, dans un article publié dans le Devoir du 13 mars, le retour en force des partis souverainistes dans l'opinion est «tellement significatif» que cela «devrait faire revenir pratiquement tous ceux qui ont quitté le Parti québécois».
En effet, de l’avis de M. Landry, le retour au bercail des Louise Beaudoin, Pierre Curzi, Lisette Lapointe et Jean-Martin Aussant s’avère nécessaire, «même s'il faudra de petites négociations» sur lesquelles il a refusé de s'étendre.
Toutefois, même si Jean-Martin Aussant se réjouit du fait que le PQ ait regagné en popularité, il déclare que son message demeure « passablement électoraliste » tout en rappelant que, dans les statuts de sa formation, si un autre parti a une approche jugée «suffisamment similaire» à celle d' Option nationale par ses propres membres, il pourrait établir une alliance. Cependant, les statuts d’Option nationale estime que l'élection d'un parti souverainiste devrait enclencher un processus immédiat vers l'indépendance.

Quant à l'autre parti qui prône la souveraineté, Québec solidaire, M. Aussant estime que l'indépendance est pour lui secondaire puisqu'il place les combats de gauche en priorité: «Pour nous, la gauche ou la droite passe par la souveraineté, alors que, pour QS, la souveraineté passe par la gauche. On croit qu'il faut être souverain avant d'être à gauche ou à droite. Avant d'être à gauche ou d'être à droite, il faut... être.»
À mon sens, Bernard Landry se leurre lamentablement lorsqu’il place Jean-Martin Aussant dans le même panier que les trois autres démissionnaires du PQ qu’il mentionne et que, dans la même foulée, il lance de façon cavalière qu’il
« faudra de petites négociations »!
Depuis qu’il a pris la décision de créer Option nationale, Jean-Martin Aussant l’a crié sur tous les toits…il n’est pas question qu’il retourne au « bercail électoraliste » du PQ. Option nationale a maintenant réussi à rallier et mobiliser des milliers de militants convaincus autour d’un programme articulé qui prône résolument un processus clair d’accession du Québec à son indépendance, tel que stipulé à l’article I de son programme adopté le 25 février 2012 :
« En conséquence, dans un premier mandat, un gouvernement d’Option nationale :
Fera en sorte qu’une Constitution du Québec soit écrite avec la plus grande participation possible de la population du Québec, accompagnée d’experts en la matière, et qu'elle soit ultimement entérinée par le biais d’un référendum. »
M. Landry, vous aurez beau clamer votre enthousiasme face au « retour en force des partis souverainistes dans l’opinion », sachez qu’Option nationale est là pour rester!
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Stefan Allinger Répondre

    15 mars 2012

    C'est l'impression que j'ai de ON, soit qu'il va continuer à maintenir le cap et agir comme leader de la réalisation d'un pays. Sa présence va forcer les autres partis à s'activer face à la création d'un pays.
    J'espère que les résultats seront positifs lors des prochaines élections.
    Concernant le trou dans le Canada, ça revient au fait que si nous habitions Terre-Neuve, La Nouvelle-Écosse,le Nouveau-Brunswick ou même la Colombie-Britannique, il y aurait beaucoup moins d'opposition à la création du pays québécois.
    Il faudra alors défendre notre territoire avec détermination.
    Stefan Allinger

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2012

    Tout à fait d'accord avec vous. Option Nationale est là pour rester car ON sait ce qu'ON veut : l'indépendance avec un plan et un échéancier précis.
    On ne doit pas se laisser acheter par un petit comité sur la souveraineté qui est censé remettre à jour certaines études du passé.
    Un jeune adulte qui décide de quitter la maison familiale pour gagner sa vie et fonder sa propre famille a-t-il besoin d'études mur à mur pour l'inciter à le faire?
    Pierre Cloutier