Aujourd'hui, à la veille du supposé retrait d'Afghanistan prévu (sic), on titre avec respect:

«Harper explique sa décision de prolonger la présence canadienne en Afghanistan»


Ce premier ministre, à l'image de son maître à penser, est un hypocrite et un horrible menteur.

Il nous annonce avec un air piteux et repentant, le regard bon comme son modèle américain, avec un visage vous invitant à lui donner le bon dieu sans confession que cette coûteuse folie afghane sanglante et meurtrière sera prolongée.

Je vous invite à lire mon texte d'il y a deux ans, publié dans Le Devoir
(sous l'éditorial de Bernard Descoteaux, «Afghanistan - Préparer le retrait»


Voici de larges extraits :

8 janvier 2009 07h24
Les guerres et la «Crise économique» mondiale et locale

« Ce retrait des 2700 soldats canadiens est APPAREMMENT irréversible. »

Si on pouvait faire tomber le "apparemment" !
Mais, je crois, que s'il y a un mot qui me semble important dans cette phrase de M. Descôteaux, c'est bien celui-ci:
« apparemment ».

Juillet 2011, ça donne 2 ans et demi de tranquillité d'esprit pour continuer à tuer et à se faire tuer au nom de la démocratie, du droit humain et même de la liberté. Quelle noble cause ces jeunes canadiens sans le sou qui s'engagent et meurent pour la patrie.

On les envoie tuer, mitraillettes et cercueils fournis.
On nous fait applaudir le «nettoyage» afghan!
Applaudissez, nous avons massacré cent Êtres Humains aujourd'hui. Tous des sales et des fous, ce sont des Talibans, nous sommes les sauveurs des droits humains!

Pleurez, pleurez mes concitoyens, un des nôtres, un bon, un infiniment bon vient de mourir sur une bombe ARTISANALE. Ces sauvages ne peuvent même pas se payer de vraies bombes pour nous faire mourir dignement!

Dans la phrase: «bombe ARTISANALE», j'ai l'impression que le mot « artisanale » a autant sinon plus d'importance médiatique que le mot bombe.

Moi, personnellement, je m'en fou que la bombe soit "artisanale" ou qu'elle ait été achetée chez la compagnie Halliburton ou General Dynamic. Pour moi, une bombe est une bombe et elle tue.

Je ne sais pas si on vous l'a dit, mais nous sommes en crise économique.
On doit se serrer la ceinture. On devra perdre nos emplois. On en perd des centaines par jours et presque des milliers par semaines ces temps-ci. Les grosses compagnies «privées», ces missionnaires mondiaux qui veulent notre bien à tous, doivent, "la larme à l'œil", mettre à pied des milliers de gagne-petit. Ils «rationalisent», que voulez-vous, ils n'ont pas le choix, sinon, ce sera un chômage encore pire...

…
On ne se doute pas que nous sommes en crise économique «mondiale» (svp) lorsque l'on voit l'argent «infini» qu'il y a pour la guerre.

Imaginez si un hôpital, où l'on sauverait des milliers de vie par année, coûtait annuellement près de 2000 millions (2 milliards)(c'est ce que la défense (sic) US dépense à chaque JOUR pour la guerre).
Pourrait-on avec nos maigres impôts nous payer un tel hôpital pour sauver des gens sans le sou? On nous dirait rapidement non.
Mais, ce qui est terrible, c'est que pour la guerre, de l'argent, il y en a. Jamais on ne nous parle que la guerre coûte trop cher.
Non, TUER N'A JAMAIS DE COÛT EXCESSIF.

De 2001-02 à 2007-08, les coûts combinés des opérations militaires, de l'aide étrangère et des soins aux combattants ont atteint entre 7,7 et 10,5 milliards de dollars.
En 2011, la note aura gonflé de 6,3 à 7,7 milliards supplémentaires.
Nous aurons ainsi déboursé entre 13,9 et 18,1 milliards au moment (?) où la mission prendra fin (?).
On parle de 200 MILLIONS DE DOLLARS PAR MOIS ou encore de 1500 $ PAR FOYER.
http://www.ledevoir.com/faq/faq_afghanistan.html

1500 $ PAR FOYER.
Êtes-vous satisfait de dépenser 1500 dollars pour tuer de l'Afghan?

Moi, j'aimerais mieux que mon gouvernement dépense 200 millions par mois pour construire des hôpitaux et acheter de l'équipement médical sophistiqué pour soigner efficacement et massivement la population canadienne.

…

Nous sommes le 8 janvier 2009. Le 15 décembre 2008, il y a eu une nouvelle qui n'a pas eu de suivi:
« Le contrat pour l'achat de 16 hélicoptères de transport militaire Chinook devrait être signé par le gouvernement fédéral au début de l'année prochaine. »
« le coût du projet d'acquisition des 16 Chinook CH-47F, soit 4,7 MILLIARDS DE DOLLARS »
http://www.ledevoir.com/2008/12/15/223441.html


Début de l'année prochaine, nous y sommes.
«Crise», on dit que nous y sommes.
Un contrat de 4,7 milliards (4700 millions) pour des jouets servant à tuer: des hélicoptères Chinook.
Il n'y a pas de crise lorsqu'il s'agit de tuer. Par contre, soigner coûte toujours trop cher.

Il est un peu tôt (il sera toujours trop tôt) pour parler de retrait du Canada.
La guerre est un investissement (pour certains).
Le coût en $ et en Humains n'est jamais trop élevé pour la digne cause (c'est quoi la cause déjà?)

C'est toujours bon de faire un éditorial sur le retrait, mais c'est encore mieux de parler de l'actualité. Le futur d'hier, on le vit présentement. Il faut cesser de regarder trop loin, on devrait commencer par regarder de plus près. Si nous avions un parlement... si nous connaissions les décisions qui se prennent, si nous connaissions ceux qui se graissent la patte avec le sang de nos enfants.

2011, on en reparlera!
Présentement notre gouvernement fonctionne-t-il démocratiquement?
La population veut-elle un investissement de 4,8 milliards pour des hélicos pour aller tuer et des baisses d'impôt pour remercier les compagnies de licencier et des prêts sans intérêts pour qu'ils puissent continuer à faire de maigres (sic) profits?

Parlons donc de 2009.

Serge Charbonneau
Québec

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Je terminais par: «parlons donc de 2009».
Aujourd'hui on parle de 2011 et on oublie 2009.
On nous parle de 2014 et on oublie 2011.

On se fout de notre gueule et nos médias n'ont pas de mémoire!

Serge Charbonneau
Québec

P.S.: Le respectable MONSIEUR Bush, qui n'est ni un "despote" ni une "bête noire", publie un livre pour «façonner» "un peu" l'Histoire.
Nos médias présentent la sortie du livre de ce criminel menteur avec un respect, une politesse et une réserve à faire vomir.