LE BLOC QUÉBÉCOIS DOIT DISPARAÎTRE POUR FAVORISER L’ÉLECTION DU PQ ET LA SOUVERAINETÉ DU QUÉBEC.

Tribune libre

L’indépendance du Québec ne peut être réalisée que par le gouvernement du Québec. Or les deux partis souverainistes au Québec, le Parti québécois et Québec solidaire, comptent actuellement trois députés péquistes et onze députés solidaires pour un total de 14 députés souverainistes à Québec pendant que le Bloc Québécois à lui seul compte 32 députés prétendument souverainistes au parlement fédéral canadien à Ottawa. Autrement dit, la présence de députés se disant souverainistes québécois au parlement fédéral depuis 1990 a mené le mouvement souverainiste québécois dans la situation absurde où ses représentants élus se retrouvent en plus grand nombre au parlement de la capitale du pays que l’on veut quitter qu’au parlement de la capitale du pays que l’on veut faire !



Au fil des années, la présence de députés souverainistes québécois au niveau fédéral s’est incrustée dans les moeurs politiques québécoises et canadiennes. Ce qui devait être un parti temporaire créé par Lucien Bouchard lors du rejet des accords du Lac Meech en 1990 dans l’objectif d’appuyer le mouvement souverainiste québécois lors de la tenue prochaine d’un référendum sur l’indépendance du Québec qui eut lieu en 1995, s’est transformé, suite à la défaite référendaire du camp du oui, à la démission de Jacques Parizeau à la chefferie du PQ et à son remplacement par le créateur du Bloc québécois Lucien Bouchard, en un parti fédéral se disant officiellement pour la souveraineté du Québec mais dont la mission fondamentale est devenue celle de « défendre les intérêts du Québec à Ottawa ». Ce discours de défense des intérêts des Québécois à Ottawa a été porté principalement par Gilles Duceppe, premier élu bloquiste de l’histoire en 1990 qui a dirigé le Bloc québécois de 1997 jusqu’en mai 2011 et est porté maintenant par le chef actuel Yves-François Blanchet depuis 2019.



Avec un Parti québécois dont la survie est en cause avec trois députés élus, soit le plus petit nombre de députés de toute son histoire, et Québec solidaire, un parti souverainiste certes, mais qui ne fait pas de la souveraineté du Québec son objectif principal comme le fait le Parti québécois, le mouvement souverainiste québécois peut-il encore se permettre d’éparpiller ses forces et ses énergies dans un troisième parti souverainiste, le Bloc québécois, à un endroit, le parlement canadien à Ottawa, où la réalisation de la souveraineté du Québec est totalement impossible à réaliser ?



Un des arguments économiques solides en faveur de la souveraineté du Québec consiste à mettre en relief le fait que celle-ci ferait disparaître les dédoublements de services avec le gouvernement fédéral, économisant ainsi des milliards non seulement en salaire, mais aussi certainement bien davantage encore en gain d’efficacité. Curieusement, le Parti québécois, en approuvant et en appuyant le Bloc québécois au niveau fédéral, ne prend pas avantage de ce principe dans l’efficacité de son propre parti. La présence d’un parti souverainiste au fédéral vient pourtant clairement diviser les forces souverainistes en puisant ses ressources humaines et financières principalement dans les troupes péquistes depuis le tout début de son histoire. À partir de 1993, le militant péquiste devra diviser en deux son budget de financement et son temps de bénévole pour appuyer le Bloc québécois au fédéral puisque le Parti québécois l’encourage à le faire. Ce faisant, le Parti québécois a diminué sa puissance financière et sa force de travail avec les résultats que l’on connaît présentement. Le même dédoublement s’applique lors du recrutement des candidats aux élections. Avec la présence de deux partis souverainistes au Québec, doit-on encore encourager un parti qui vient offrir un poste de député souverainiste dans une ville, Ottawa, située plus proche de Montréal que Québec? Le député battu au provincial peut maintenant tenter de se « reprendre à Ottawa » au lieu de se représenter à la prochaine élection québécoise. En outre, toutes choses étant égales par ailleurs, la qualité des candidats souverainistes a été de facto amoindrie avec la présence du Bloc québécois au fédéral car le nombre de candidats souverainistes exigé aux élections est devenu presque le double depuis l’arrivée du Bloc. Dans la situation actuelle, où les chances d’élection sont plus élevées à Ottawa qu’à Québec, on peut même supposer que les meilleurs candidats souverainistes se présenteront désormais … à Ottawa !



Un député de qualité comme Yves-François Blanchet entre autres, ne serait-il pas plus utile au mouvement souverainiste en travaillant à se faire élire à Québec plutôt que de siéger à Ottawa? Étant donné la situation actuelle du PQ, poser la question, c’est y répondre.



Je n’insisterai pas sur l’illogisme fondamental d’un parti allant siéger dans le parlement du pays qu’il veut quitter. Comment un indépendantiste québécois sincère peut-il aller volontairement travailler dans le parlement d’un pays qu’il considère étranger au sien? Si, d’une façon analogue au Québec, le Canada décidait d’éliminer le serment au roi par un serment d’allégeance au peuple canadien, que feraient alors les députés bloquistes? Il y a fort à parier que ceux-ci continueraient à faire ce qu’ils ont toujours fait, prêter serment au souverain britannique.



Par définition, puisque condamnés à l’opposition, les députés du Bloc québécois ne peuvent avoir aucun impact sur les décisions du gouvernement fédéral. La seule situation théorique où le Bloc québécois pourrait avoir un impact réel et concret sur les décisions du gouvernement canadien se produirait si le Bloc québécois était le seul parti à détenir la balance du pouvoir. Or, cette situation ne s’est jamais produite en 33 ans depuis la création du Bloc en 1990. On peut imaginer par contre que si jamais une telle situation se produisait, le Canada anglais la refuserait net et le gouvernement déclarerait une nouvelle élection au plus vite afin de se faire ré-élire de façon majoritaire. Ainsi, lorsque le Bloc québécois a eu l’occasion de participer à une coalition avec le PLC et le NPD afin de former un gouvernement de coalition en vue de remplacer le gouvernement conservateur minoritaire de Stephen Harper en 2008, la gouverneur générale est rapidement intervenue à la demande du premier ministre Stephen Harper afin de dissoudre le parlement et d’imposer la tenue d’une nouvelle élection. Il n’était tout simplement pas question qu’un parti souverainiste obtienne quelque pouvoir que ce soit au sein du gouvernement fédéral.



Mais si un tel parti ne peut exercer aucun pouvoir sur les actions du gouvernement fédéral, comment peut-il prétendre défendre les intérêts du Québec davantage que les députés québécois faisant partie des partis politiques fédéraux pouvant former le gouvernement canadien? Cet argument souvent relancé par les candidats des autres partis fédéraux que le Bloc au Québec est pourtant bien vrai pour la simple et bonne raison que tous les gouvernements ont tendance à favoriser les comtés ayant un député de leur parti au pouvoir. En fait l'élection de députés du Bloc québécois automatiquement relégués à l'opposition aux élections fédérales vient diminuer généralement le poids du Québec dans le parti formant le gouvernement canadien sauf dans les cas où les Québécois votent en masse pour un parti d'opposition comme c'est arrivé lors de l'élection fédérale de 2011 avec le NPD. De plus, le Québec étant dirigé par des gouvernements issus de partis fédéralistes depuis longtemps, comment définit-on au juste ce qui constitue les intérêts du Québec? Parle-t-on de l’intérêt du gouvernement du Québec? Dans ce cas, on peut se demander comment un parti tel que le Bloc québécois peut servir la cause souverainiste en s’alliant avec les actions des gouvernements fédéralistes élus à Québec, même en supposant que les gouvernements fédéralistes québécois servent toujours les intérêts supérieurs du Québec, ce qui n’est pas nécessairement le cas d’un point de vue souverainiste. En réalité, comme on le constate amèrement avec le gouvernement Legault dans ses relations avec Ottawa, le gouvernement du Québec ne gagne rien de plus avec la présence des 32 députés bloquistes à Ottawa, pour la simple et bonne raison que ce parti ne dispose d’aucun pouvoir au sein du gouvernement canadien.



Dans le cas d’un référendum gagnant sur la souveraineté du Québec, on peut aussi se demander en quoi des députés souverainistes siégeant à Ottawa seraient utiles au Québec. Leur première action concrète légitime ne serait-elle pas de démissionner immédiatement de leur poste le lendemain du référendum gagnant ? On a longtemps parlé du rôle de négociateur en chef du Québec dévolu à Lucien Bouchard dans la situation théorique de la victoire du oui au référendum de 1995. Malheureusement, on a confondu les qualités bien réelles de négociateur de Lucien Bouchard ainsi que son charisme et son impact sur le vote du oui au référendum avec la fonction de député fédéral. S’il est contradictoire de siéger au gouvernement fédéral quand on est souverainiste québécois, siéger au gouvernement fédéral une fois la décision prise par le Québec de devenir un pays souverain devient en fait un geste de trahison envers le peuple du Québec. Ceux-ci seraient utiles nous dit-on dans la période de transition, qu’on estime à environ un an, entre la victoire référendaire et la déclaration officielle de souveraineté? S’imagine-t-on une seconde au Parti québécois et dans le mouvement souverainiste que le gouvernement fédéral tiendrait compte de l’avis des députés d’opposition du Bloc québécois dans ses négociations avec un Québec souverain ?



Siéger au parlement fédéral, c’est avant toute chose participer au bon fonctionnement du fédéralisme canadien. C’est légitimer sa présence et ses actions au Québec. Dans les faits, un député fédéral, quoiqu’il prétende et quelle que soit la profondeur de ses convictions souverainistes, est fédéraliste en ce sens qu’il représente le gouvernement fédéral dans son comté. Sans le vouloir, il renforce même les arguments des fédéralistes en faisant croire au Québécois que le système fédéral, par la voie du Bloc Québécois, permet la défense des intérêts du Québec tels que définis par les souverainistes québécois eux-mêmes. Il ne s’agit pas ici de mettre en doute les convictions souverainistes sincères des députés bloquistes, ni de contester l’excellence de leur travail de député qui, dans certains cas, peut être admirable. Il s’agit ici de déterminer à quel endroit leur travail admirable serait le plus utile à la cause de la souveraineté du Québec.



Un impact possiblement insidieux de la présence du Bloc québécois sur la scène fédérale pour le mouvement souverainiste et le Parti Québécois est le faux sentiment de sécurité que l’élection de députés prétendument souverainistes au parlement fédéral peut apporter aux Québécois. Pendant que les députés bloquistes font de beaux discours nationalistes québécois à Ottawa qui, par définition, ne rapportent rien concrètement au Québec, les Québécois, se pensant défendus et écoutés à Ottawa en écoutant leur télé-journal, ont peut-être ainsi moins de remords à élire des fédéralistes en charge de leur État-nation potentiel, le gouvernement du Québec. En effet, les députés du Bloc seront toujours disponibles pour crier à Ottawa, se dit-on, dans une forme d’équilibre qui était autrefois inversement représenté par le dicton, bleu à Québec et rouge à Ottawa. Les Québécois ont donc été incités par le Bloc Québécois à se donner bonne conscience en votant pour des souverainistes totalement impuissants à Ottawa alors qu’ils votaient pour un parti fédéraliste à Québec.



Le Parti québécois, dans la situation actuelle, ne peut plus se permettre de diviser ses forces en deux succursales. Dans les faits, la présence du Bloc québécois a coïncidé à la lente et constante érosion de l’appui populaire au Parti québécois depuis la création du Bloc. Si le Parti québécois est sérieux dans son désir de prendre le pouvoir et de réaliser la souveraineté, si la survie du peuple québécois est importante pour le PQ, et je ne doute absolument pas qu’elle le soit, la disparition du Bloc québécois, ce parti fédéral parasite du mouvement souverainiste, doit être réalisée avant qu’il ne soit trop tard, soit avant que le Parti Québécois ne disparaisse complètement de la carte politique. Les députés actuels du Bloc québécois sincèrement souverainistes de ce parti doivent être invités à démissionner et à se présenter, s’ils le désirent, au seul endroit où ils peuvent être vraiment utiles à la réalisation de la souveraineté du Québec, soit l’Assemblée nationale du Québec. Il s’agit, en fait, d’une urgence nationale.




Yves Capuano, membre du PQ, économiste et auteur du livre bientôt à paraître "Jean-Baptiste Colbert - Le colbertisme dans le monde et le Québec libre."







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8 commentaires

  • Sylvio Le Blanc Répondre

    22 janvier 2023

    M. Yves Capuano est à côté de la plaque. Demandez aux indépendantistes Écossais et Irlandais du Nord ce qu'ils en pensent.


    Je l'invite à lire ma lettre parue dans Le Devoir en 2021 :


    Lettres, mercredi 18 août 2021


    Si le Bloc avait 50 ans cette année


    Sylvio Le Blanc


    Il faut être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître que le rôle joué par le Bloc québécois à la Chambre des communes a été largement positif depuis sa fondation en 1991. On ne refera pas l'histoire, mais si ce parti avait été fondé 20 ans plus tôt, le Québec serait peut-être aujourd'hui indépendant.


    En 1965, les trois colombes (Jean Marchand, Gérard Pelletier et Pierre Elliott Trudeau) vont à Ottawa pour combattre le nationalisme québécois, qui prend son envol. De 1968 à 1984, le Parti libéral du Canada (PLC), dirigé par Trudeau, domine la scène fédérale, pratiquement sans partage.


    En 1968, le Parti québécois (PQ) est fondé. Il obtient 23 % des voix à l'élection provinciale de 1970, 30 % à celle de 1973, 41 % à celle de 1976 et 49 % à celle de 1981. Mais chaque fois que les souverainistes votent aux élections fédérales, ils votent dans le beurre.


    À l'élection fédérale du 18 février 1980, le PLC obtient 147 sièges -- 5 de plus que les 142 requis pour la majorité --, dont 74 des 75 sièges du Québec. En clair, la moitié des sièges viennent du Québec. Le 2 décembre 1981, Trudeau rapatrie la Constitution sans l'accord du Québec. Sur les 246 députés présents aux Communes, seulement 24 votent contre, dont un libéral du Québec, Louis Duclos, un vrai patriote. Les 73 autres libéraux du Québec votent pour, dont Jean Lapierre. Depuis lors, la Constitution canadienne est coulée dans le béton, comme l'a montré en 1990 le projet avorté de réforme constitutionnelle lancé par les conservateurs de Brian Mulroney, dit « Accord du lac Meech », qui a mené à la création du Bloc. Si le Bloc avait existé durant ces années, il aurait défendu le Québec. Il aurait peut-être même réussi à faire tomber le PLC avant que Trudeau n'ourdisse sa sinistre nuit des longs couteaux.


    Nous en viendrons peut-être un jour à considérer que la plus grosse erreur des souverainistes dans les années 1970 est d'avoir laissé l'espace fédéral aux seuls fédéralistes.


    https://www.ledevoir.com/opinion/lettres/625644/si-le-bloc-avait-50-ans-cette-annee


    • Yves Capuano Répondre

      23 janvier 2023

      Je crois rêver. Le Bloc Québécois s'est écrasé contre Jack Layton à l'élection fédérale de 2011 en faisant élire 4 députés et vous tentez de me faire croire que le Bloc Québécois aurait pu tenir tête à Pierre Elliot Trudeau au Québec le 18 février 1980 alors que Trudeau avait obtenu 68,2% du suffrage universel au Québec et 74 sièges sur 75 ? C'est ce qu'on appelle prendre ses rêves pour la réalité! Pour votre information, au référendum du 20 mai 1980, le camp du oui a récolté 40% des voies sur une question concernant un mandat de NÉGOCIER la souveraineté-association. Le nombre de souverainistes au Québec était nettement plus petit qu'en 1990. En fait, je n'ose même pas imaginer l'histoire du Québec avec le Bloc Québécois au fédéral qui aurait sans aucun doute diminué la puissance du PQ et l'aurait probablement empêché de prendre le pouvoir en 1976. Sans Bloc Québécois, le Parti Québécois a fait passer le taux d'appui à la souveraineté du Québec d'environ 23% en 1970 à plus de 55% en 1990, année de l'échec des accords du Lac Meech. Depuis la création du Bloc Québécois, le taux d'appui à la souveraineté s'est d'abord tenu constant autour de 50% et il a fini par descendre à environ 35% aujourd'hui.

  • Henri Marineau Répondre

    19 janvier 2023

    Un petit commentaire sur le "souverainisme" de Québec solidaire.


    C'est amir Khadir qui a affirmé un jour: "L'indépendance si nécessaire mais pas nécessairement l'indépendance"....Y a de quoi réfléchir, n'est-ce pas M. Capuano!


    • Yves Capuano Répondre

      20 janvier 2023

      Tout à fait!

  • Normand Bélair Répondre

    19 janvier 2023

    Dommage, que vous ne parlez pas du contraire...Et que vont faire les Québécois quand vient le temps de voter au fédéral?  Voter pour des partis qui sont tous pour de la sur-immigration et tous contre la moindre proposition venant du Québec?  Encore une fois, en bons losers, on se sauve, on s'en va, on cours au-lieu d'affronter directement, en face, les fédéralistes?


    C'est ça la stratégie gagnante? Si tout l'avenir du mouvement souverainiste repose sur le rapatriement  de J-F Blanchet, on a un sérieux problème! 


    En plus on cède notre place de nationalistes pour des fédéralistes qui vont prendre notre place aux élections?


    Je comprends pourquoi le PQ est si faible, en ayant des conseillers qui prônent de disparaître et de se cacher au lieu d'occuper l'avant-plan de l'échiquier politique qui nous est accesible.


    Décourageant. 


    • Yves Capuano Répondre

      20 janvier 2023

      Quand on est un véritable indépendantiste québécois on s'abstient de voter au fédéral. Aller voter au fédéral est déjà une reconnaissance de soumission au Canada anglais. Un véritable indépendantiste québécois ne reconnaît pas la légitimité de ce pallier de gouvernement. S'y présenter pour s'y faire lire en faisant croire aux gens qu'il est possible de défendre les intérêts des Québécois en participant aux élections du système fédéral canadien est de la supercherie à mon humble opinion. Qu'est-ce que le Bloc Québécois a pu faire pour empêcher le gouvernement fédéral d'empiéter sans arrêts dans les juridictions des provinces ? RIEN. Qu'est-ce que le Bloc Québécois a pu faire pour empêcher le gouvernement fédéral d'aller en cours contre les lois votées à Québec? RIEN. Le Bloc Québécois ne peut RIEN faire pour la souveraineté du Québec par définition. POINT. Il ne peut RIEN faire pour le Québec car il n'est qu'un parti d'opposition. C'est une vérité élémentaire qu'en enfant de 10 ans peut comprendre. C'est vous qui prônez la disparition du PQ avec votre Bloc de 32 bloquistes qui appuient le gouvernement fédéraliste Legault. C'est vous qui prônez la disparition du PQ avec une stratégie d'appui au Bloc qui a laissé trois députés au PQ. Trois députés du PQ !!! Continuez à travailler pour le Bloc. Bravo!!!!!!!!

      • Normand Bélair Répondre

        20 janvier 2023

        Quand on est un véritable indépendantiste québécois on prend TOUS les outils à sa disposition possible pour mettre de l'avant nos idées.
        C'est pas en courant chez nous et en se cachant sous la jupe de maman ou en donnant de faux prétextes de rapatriement d'un homme, qu'on grandit!
        Si pour vous, se retirer des places offertent aux Québécois sur la scène fédérale est une mauvaise idée, donc vous acceptez de cèder ces places à 32 fédéralistes qui vont aller parler pour vous?
        Eux, vont-ils faire plus que le Bloc?
        J'imagine!
        Votre mot d'ordre: demeurer petit et rester invisible? N'allez surtout pas écoeurer les fédéralistes chez eux! Mais non!
        Je le redis, si nous ne sommes pas capable de faire la souveraineté à cause d'un manque de 32 bloquistes, on a un sérieux problème!
        Nantel, un ex bloquistes, dans Longueuil n'a même pas été capable de gagner un bastion péquiste et vous pensez sérieusement que les 32 bloquistes auraient fait un différence?
        Vraiment?
        Le plus qu'on répand nos idées partout là où c'est possible, le mieux c'est. Un enfant de 10 ans peut comprendre ça.
        Parlez donc plus sérieusement.

        • Yves Capuano Répondre

          22 janvier 2023

          Sincèrement Monsieur Bélair, en tout respect, je ne suis pas certain que vous ayez pris la peine de bien lire mon texte et d'y réfléchir mais je vais quand même répondre à vos arguments.
          Si je vous comprends bien le parlement d'Ottawa serait un endroit important pour transmettre l'idée de la souveraineté du Québec et il faudrait donc que des députés souverainistes prennent les comtés disponibles au Québec pour cette raison. Vous terminez même en disant " Le plus qu'on répand nos idées partout où c'est possible, le mieux c'est." D'autre part, vous précisez qu'il ne faudrait surtout pas remplacer les 32 députés bloquistes par des députés de partis fédéralistes qui parleraient pour nous.
          Personnellement, je ne vois pas en quoi le fait de parler de souveraineté du Québec à Ottawa, au parlement canadien, peut aider la souveraineté du Québec. Avez-vous espoir de convertir Justin Trudeau à la souveraineté du Québec? De convertir Pierre Poilièvre à la souveraineté du Québec ? Ou Jagmeet Singh? À moins que vous ayez des vues sur notre gouverneur-générale Mary Simon qui est née au Québec? Les sénateurs fédéraux seraient peut-être dans votre mire? En fait, cela serait si ridicule que le Bloc Québécois lui-même s'est donné comme mission non pas de promouvoir la souveraineté du Québec à Ottawa mais bien de défendre les intérêts du Québec à Ottawa. En pratique, le Bloc Québécois ne promeut donc pas plus la souveraineté du Québec à Ottawa que ne le ferait un autre parti fédéraliste.
          Mais venons-en à votre argument principal, celui qui semble plus solide à première vue, car si le PQ cessait d'appuyer le Bloc Québécois, il y a fort à parier que les députés du Bloc Québécois seraient battus s'ils se présentaient sans l'appui officiel du PQ. Ils seraient remplacés ainsi par des députés des trois partis fédéralistes québécois que sont le NPD, le PC et le PLC. Dans ce cas, bien que ce ne soit pas automatique à toutes les élections, il y a de fortes chances que davantage de députés Québécois auraient un poste de ministre et que plus de députés québécois seraient dans le parti au pouvoir à Ottawa. Bien que fédéralistes, ces députés auraient néanmoins plus de pouvoir que les députés bloquistes souverainistes actuels qui sont tous à l'opposition. Je crois, personnellement, et vous avez bien le droit de penser le contraire, que tout député québécois, qu'il soit souverainiste ou fédéraliste, aura tendance à en demander plus pour son comté. Tout simplement parce que cela favorisera sa propre réélection. Or, en étant au pouvoir, il pourra obtenir davantage pour son comté que s'il est dans l'opposition. Cela se vérifie dans toutes les situations. Je pense donc que le Québec y perd à avoir moins de ministres et moins de députés dans le parti au pouvoir à Ottawa. Autrement dit, le Québec dans son ensemble y perd avec le Bloc, par définition.
          Je ne comprends pas ce que vous voulez dire lorsque vous me reprochez de ne pas vouloir "écoeurer les fédéralistes chez eux". Est-ce que pour vous la souveraineté du Québec se décide à Ottawa, dans le reste du Canada? Je ne sais pas si vous êtes au courant mais les fédéralistes sont au pouvoir à Québec. C'est à Québec qu'il faut les combattre Monsieur Bélair et il y a 90 députés caquistes et 19 députés libéraux qui sont tous fédéralistes contre seulement 3 députés péquistes et 11 députés solidaires. Cela ne semble pas vous déranger. C'est pourtant bien là que les fédéralistes nous empêchent de déclarer la souveraineté du Québec, pas à Ottawa. Mais peut-être que vous avez peur de Legault, peut-être que vous tremblez devant lui, que vous avez la chienne et que vous vous sauvez en courant à Ottawa pour crier souveraineté sans aucune conséquence? Ou peut-être même que vous êtes caquistes et que vous rêvez d'avoir une belle combinaison Legault-Bloc???
          Plus sérieusement, vous ne semblez pas réaliser que la fantaisie bloquiste à Ottawa n'est pas du tout gratuite pour le mouvement souverainiste québécois. La fantaisie bloquiste coûte du temps de bénévolat et du financement au PQ. Elle diminue aussi forcément la qualité des candidats souverainistes au Québec par la force des choses. René Lévesque s'est toujours opposé au concept d'une aile fédérale pour ces raisons qui étaient pour lui évidentes. Le Bloc Québécois initial n'avait un sens que dans le contexte de crise de l'échec du Lac Meech et ce parti était clairement destiné à être temporaire. En fait, il n'aurait jamais dû exister. Lucien Bouchard, les autres députés conservateurs et Jean Lapierre auraient dû simplement démissionner et joindre le PQ. Le Bloc Québécois est devenu un monstre, une sangsue, un parasite pour le mouvement souverainiste québécois. De 65% d'appui à la souveraineté à la création du Bloc en 1990, la souveraineté est rendue aujourd'hui à 35% et la présence du Bloc Québécois n'est certes pas étrangère à cet état de fait.