Le milieu de l'édition est une déception pour Caroline Moreno

Le besoin d'écrire

Tribune libre


Dans sa chronique parue dans le Soleil du 12 décembre intitulée « Écrire, envers et contre tout », Didier Fessou nous fait part d’une entrevue réalisée avec Caroline Moreno, au cours de laquelle l’auteure nous raconte, entre autres, ses déboires avec les maisons d’édition auxquelles elle a été confrontée.
En effet, les quatre romans publiés par Caroline ont dû emprunter les voies de quatre éditeurs différents, soit Lanctôt, Sedes, Trois-Pistoles et La Grenouillère, et, à toutes les occasions, des pépins sont survenus, la plupart du temps, reliés au piètre suivi de ces maisons concernant la promotion de ses livres.
« Il ne suffit pas de publier un livre, il faut faire des pieds et des mains pour le faire connaître. Mais les éditeurs ne le font pas. »

Pourtant, le dernier roman de Caroline, intitulé « Château de banlieue », est un petit bijou d’originalité, autant au niveau de la forme que du fond, un monde de dérision dénonçant avec subtilité l’absurdité de la vie au travers cinq itinérants en quête d’une nouvelle vie pour surmonter leurs malheurs et qui s’introduisent dans une résidence de riches qui sont partis passer l’hiver au soleil.
« Ce sont des gens qui ont été brisés par la vie et qui se reconstruisent jour après jour. Ce qui m’intéressait, c’est ce qui les amenés à tout laisser derrière eux. Il y a de plus en plus d’itinérants… Qu’est-ce qui fait que dans la vie on bascule, on laisse le confort pour se retrouver dans la rue? »
Mais alors, malgré tous ces déboires avec les maisons d’édition et les maigres revenus que vous rapporte la vente de vos livres, « Pourquoi vous accrochez-vous à l’écriture? », demande Didier Fessou à Caroline :
« Je ne peux pas faire autrement. J’ai toujours écrit. Je ne peux pas arrêter. C’est quelque chose…Ça ne s’explique pas…C’est à la fois un besoin et un plaisir. Le besoin d’aller jusqu’au bout de quelque chose… »
Pour avoir publié moi-même quelques livres, je peux ressentir ce besoin d’écrire, cet élan qui nous entraîne irrésistiblement à aller au bout de notre histoire…Toutefois, dans un petit marché comme celui du Québec, cette passion de l’écriture doit être appuyée par les éditeurs si nous désirons que des talents comme celui de Caroline Moreno puissent se faire une place bien méritée au soleil de notre littérature québécoise.
Pour l’instant, Caroline retire 1,89$ du livre vendu, des revenus qui ne lui permettent même pas de payer un mois de loyer!
Henri Marineau
Québec


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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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