Labeaume, la police et moi

Tribune libre


La visite du Prince William chez nous m’inspire une certaine réflexion.
Bien sûr nous sommes contre cette visite et nous sommes prêts à le démontrer, à le manifester d’une façon claire et sans équivoque. Ce qui est bien. Réjouissant de constater aussi que nous ne sommes pas seuls, une majorité exemplaire au Québec, à ne pas vouloir y voir la face à cet héritier qui n’a jamais travaillé de sa vie. C’est clair, le Québec m’appuie dans cette dénonciation de la monarchie. Je vais lui faire honneur le 3 juillet et descendre dans la rue.

La rue, dernier recours qui redevient peu à peu le premier recours. Force est de constater que nous ne sommes pas nombreux d’une manif à l’autre. Ce n’est pas grave. Quand tout se passe bien, comme on le veut, on est gagnant même si on est un petit groupe serré. Moins de chance d’être infiltré par la police. Ce qui est crucial c’est d’être là et avec les autres pour atteindre notre but; démontrer à la face du monde qu’ici, comme en Irlande où ailleurs, la monarchie c’est terminé!
Notre lutte de libération s’inscrit dans la liste de toutes les luttes au monde. Ce n’est pas compliqué, ça demande beaucoup de force, de volonté, de convictions pour y arriver. Plus la démonstration des intentions est claire plus tu seras respecté.
Évidemment on travaille avec peu de moyens. En face, ils sont armés jusqu’aux dents. Faut être drôlement convaincu pour leur faire face. Convaincus, pas aveuglément ou naïvement mais avec l’esprit ouvert, allumé, on fait passer l’air, on respire par le nez, on expire par la bouche.
Une manif devrait être le lieu où on fait le plein de la force du groupe tout en y contribuant.
Labaume
Extrait de la rencontre amicale entre Monsieur le Maire et Serge Bélisle chef de la police de Québec.
Labaume : « Salut chef. »
Chef : « Monsieur le Maire. »
L : « Bon, on va passer tu suite aux vrais affaires han… »
C : « Ouan. »
L : « Si ya un affére que j’veux pas le 3 juillet cé la gang de Patrick Bourgeois en face d’la porte icitte, ok? »
C : « Ok. »
L : « Bon, on s’entend là-dessus. Parle-moé d’ça! C’t’une ville jeune icitte, on aime les jeunes, le prince pis sa princesse sont jeunes, c’est ça que le monde veulent à Québec. Une maudite belle image pour le monde ça monsieur.

Pis tu sais y viennent de Meréal eux autres, la bande de fumiers du Plateau. Dé feseux j’te dis. J’veux qu’ils frappent un nœud avant d’arriver icitte. Ils s’en viennent en autobus y parait? Ton collègue de la SQ yé déjà au courant, tu me vois-tu venir? Bon je pense que je ne peux pas en dire plus. Comprends-tu? »
C : « J’comprends. »
L : « Dé p’tit criss j’te dis, y mon déjà gâcher une fête, pas deux, Han?»
C : « Ouan. »
L : «As-tu soif? Veux-tu quequechose à boire, non. Ah j’comprends t’attends le 3 juillet pour boire…, ça l’a du bon « sang ». La pogne-tu? Hein bonne, du bon sang, ha,ha,ha,ha! Non, je pense sérieusement que t’es ben placé pis que tu va fére une belle job. »
C : « Marci »
L : « J’aurais peut-être quequechose à te demander avant qu’on se laisse. Le petit Bourgeois là, lui, sa famille pis sa blonde j’veux qui s’en souviennent longtemps de cette journée-là. Ça fais que j’aimerais ça que tu me l’enlève du chemin. Ok? T’es équipé en masse pour le faire. Ben fais-lé donc. On se comprend?
Changement d’à propos, tu vas être au coquetel avec nous-autres je pense. On va pouvoir jaser avec la princesse, t’sé veux dire? »
C : « Ouan. »
Ils se serrent la main. Labaume interpelle le chef avant qu’il sorte du bureau.
L : « Oublie pas « ça l’a du bon sang », ah,ah,ah,ah,ah. »
Ce n’est qu’un dialogue fictif bien sûr, mais tout le monde sait que la réalité dépasse la fiction et souvent de loin chers amis.
Quand le Maire dit « Y mon gâché une fête, pas deux ». C’est la phrase clé. Yé petit mé yen a dedans, la mégalomanie est son leitmotiv et sans entraves s.v.p., quitte à baffouer les droits démocratiques de pas être d’accord, de s’opposer, de manifester.
Cela nous rappelle bien sûr les jours précédant l’inauguration des Jeux Olympiques de Montréal en 1976… Le serpent de maire Drapeau avait alors fait démantelé, sans coup férir, pendant la nuit, l’exposition « Corridart » tout le long de la rue Sherbrooke jusqu’au stade olympique. Comme par hasard c’est sur cette rue entièrement repavée que le cortège de sa Majesté Elisabeth II devait passer pour aboutir au stade. Drapeau avait déclaré que cette exposition n’était pas de bon goût et il la fit disparaitre.
Coté despotisme, curieusement avec Labaume on a la vague impression d’un déjà vu. Ya qu’à constater l’opération St-Jean 2011, des clôtures enclavant les fêtards à jeun; pas d’alcool, pas de tabac, même les bouteilles d’eau étaient contrôlées…hummm. Son contrôle a tellement bien fonctionné qu’il aurait dû se décerner une médaille d’or à lui-même. Il en a eu envie, maudite marde, une prochaine fois sûrement... Cette prochaine pourrait être le lendemain de la visite royale du 3 juillet.
Il ne faut jamais sous estimer l’ennemi, mais plutôt tenter de le déjouer. C’est le plus souvent des petites interventions bien planifiés devant les caméras des médias qui portent le message à travers le monde. N’est-ce pas là NOTRE OBJECTIF? Démontrer au monde que la monarchie britannique n’est pas bienvenue ici.
Je serai à Québec le 3 juillet.

Lors de la visite d’Elisabeth II en Irlande du Nord, les opposants ont lancé des ballons noirs, ce sera la même chose ici. J’en aurai pour tous.

Le Chef Bélisle de la police de Québec s’adressant à ses troupes
Le Chef : « Bon, là j’ai vu Monsieur le Maire hier. J’y ai espliqué comment ça va se passer le 3 juillet pis yétais ben d’accord!
On va parler dé vrais affaires, ok! Je lui ai dit que le p’tit criss à Bourgeois n’aura pas le temps de rien voir. J’me fais-tu ben comprendre? »
Troupe : « … »
Le Chef : « Bon, cé ben clair. La population est d’accord avec nous autres, comprends-tu? …on a écouté les élus…on a écouté notre personnel… Les gens nous ont recommandé des choses…la force c’est une organisation professionnelle…puis on va en faire la démonstration…on est préparé à permettre au citoyen de fêter le prince pis sa princesse de façon sécuritaire. Ok, rompez!
Dans un corridor près de la sortie deux policiers discutent.

Matricule 4368 : « Aie! Yo! J’pense qu’on va avoir du fun »
Matricule 4703 : « Ouan »
4368: « J’ai hâte de ramasser la paye par exemple, j’ai promis à ma blonde un nouveau BBQ, t’sé toute en stainless, pas mal beau. Pis toé, qu’ess tu va faire c’est payant cette sortie là. »
4703: « Ouan »

4368: « J’ai trouvé un truc pour la manif. Tu tappe vite su’l’premier, tu l’emmène en arrière, là tu fais semblant que te t’es fais mal au poignet pis ta journée est fini. Té payé full. Cool non? »
4703 : « Ouan. Ben moé j’ai pas l’choix, ostie d’hypothèque, les nouveaux pneus du 4X4. Là ma blonde s’est mis dans tête un voyage pis un châlet au Lac Beauport criss. Cher en ostie. Elle a un ostie de beau cul quand même. Faut que je check le voisin ostie, je sais pas si y s’est passé d’quoi, mé là.... J’ten tabarnac…le premier que je pogne à manif j’le passe… »
Il est interrompu par la sonnerie de son cell.
« Cé ma femme, ok à prochaine 4368. »
La Police
Je le dis tout de suite, ceux qui seront à la manif sont des spécialistes en intervention et ils seront en grand nombre. Royauté exige.
Ils sont bourrés de tactiques, de matériel technologique sophistiqué et ils sont armés pour maitriser, blesser ou même tuer si on leur résiste.
Vous connaissez : Bombes lacrymogènes, Taser, matraques, poivre, menottes, genoux dans les reins quand t’as la face au sol. Ya pas juste ça, l’autre arme efficace pour contrôler une manif, je dis bien contrôler, c’est l’infiltration. Je dois ici vous avertir, que rien ne les arrêtent pour exercer un contrôle total des manifs. Les flics volontaires qui s’infiltrent peuvent être masqués, faciles à reconnaîtrent, ils portent leurs bottines d’ouvrage, et lance des projectiles (roches) sur les voitures de police. Ce qui fâche les confrères bien entendu. L’idée c’est d’obtenir un effet d’entrainement. Alors, même si d’autres lancent des pétards ou des ballons remplis de farine, le prétexte est suffisant pour déclencher la deuxième phase de l’opération policière i.e. dispersion de la foule avec les outils énumérés plus haut.
Ils taperaient sur leur mère si elle était manifestante. Si ça résiste encore : troisième phase, l’encerclement et arrestations massives. Rendu au poste de police ils t’en font voir de toutes les couleurs (insultes et surtout intimidations).
Le bilan peut être lourd pour les manifestants, blessures petites moyennes et graves, arrestations musclées donc avec blessures. Bref, pas de gagnants chez les manifestants quand la police te rentre dedans. Je le répète ils sont équipés pour tuer s’il le faut. J’me méfie des polices qui font du temps supplémentaire pour s’acheter des pneus pour leur 4x4.
Ouf, j’ai besoin d’air!
Et Moi
Et moi, t’est qui toi?
J’ai participé depuis les années soixante à toutes les luttes de libération, à la défense de la justice et à l’avancement des droits dans cette société. Je suis dans la soixantaine déjà, pis si à quatre vingt on aura besoin de descendre dans la rue j’y serai!
Je suis un combattant, un résistant contre la bêtise, celle du mensonge transporté par la rectitude politique et du lavage de cerveau des médias.
Celui qui dénonce les complices du système et l’éditorial Desmarais, ceux qui comme le petit Patrick Lagacé qui pousse l’audace de nous affirmer que l’indifférence c’est mieux, qu’on doit rester tranquille. Aller travailler, farmer vos yeules, pis rentrez à la maison après. Revendiquer, pas nécessaire.
Si jeune et si gangrené le petit Lagacé.
Ya une « Job » à faire lui. Après tout, il a une femme, un enfant, un chien en laisse à côté de la poussette, une tondeuse, un char pis un « show » à faire, lui. Nirvana. Clap-clap-clap, un modèle impeccable, propre et sans bavures. Grand-papa Desmarais va t’inviter à son prochain coquetel dinatoire à Sagard.

M’enfin.
Je suis celui qui dénonce les resquilleurs de la monarchie britannique. Combiens de millions le CANADA envoie-t-il à ces parasites? La face de la reine sur la monnaie rapporte combien à cette racaille en droits d’utilisation? Wilfrid Laurier ça coûte combien? Cé dé pinottes.
Combien de soldats conscrits d’ici sont morts pour défendre cette couronne. Et combien de morts au nom de cette même couronne partout dans le monde à travers les siècles? Ça aussi cé dé pinottes?
Et puis, Will et Kate c’est tellement un beau p’tit couple…han Mme Normandeau. Sont tellement «cute». Ce n’est pas de leur faute si les ancêtres ont ordonné la déportation des Acadiens ou que la Victoria ait commandé l’assimilation des Canadiens. Han?
Malgré la gravité de notre protestation je crois sincèrement qu’il faut manifester dans la bonne humeur, crier, siffler, danser s’il le faut. Je dis à tous ceux qui ont l’intention de lancer des objets qu’il ne sert à rien de provoquer. C’est inutile et surtout dangereux pour les camarades. Faut prendre soin les uns des autres.
Si on veut avoir la population avec nous, pour les prochaine batailles soyons vigilants. Car ne l’oublions pas; le Québec, notre Québec est avec nous, avec ses fils et filles de la liberté. Un mouvement libérateur est en train de naître il ne sert à rien de le blesser, de le sacrifier. Il est si fragile.
J’y serai, j’aurai l’œil ouvert et mon Kodak en main.
Sincèrement,
Jos.Guy


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juin 2011

    Kate et William sont en voyage de noce.
    Lorsqu'ils se présenteront à l'hotel de Ville de Québec pour recevoir les clés de la ville, le Maire Napoléon Labeaume n'aura qu'à leur remettre un court texte à prononcer en français:
    Vive le Québec.
    Vive le Québec libre!