Madame Ouellet, il faut tirer votre révérence

La souveraineté exige un nouveau paradigme

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Tribune libre

Mme Martine Ouellet,


Durant toute ma vie adulte, j'ai travaillé à l'indépendance du Québec. Je fus de l'Alliance laurentienne, du RIN, du MSA, du PQ. Ces dernières années, j'étais membre du PQ, de QS et de ON. À ce titre, je crois avoir non seulement la légitimité maiks le devoir de vous donner mon avis .


Un référendum ne fait pas un pays.


Un pays, comme une maison, se construit petit à petit.Une fois la maison construite, on pend la crémaillière. On a recours à un référendum.Mais le pays doit d'abord exister. 


Nous avons véritablement commencé à construire ce pays avec la Révolutuion tranquille. Les gouvernements Lesage, Johnson, Bourassa, Lévesque ont, petit à petit, donné corps à l'État du Québec. Et comme le disait Gérard Bergeron, "l'état devenait ce qu'il faisait". Et nous sommes venus bien près de pendre la crémaillière en 1995. Malheureusement nous avons subi un cruel revers.


Depuis nous assistons à la déconstruction de l'État du Québec que nous nous étions donné.D'aucuns, à tort, prétendent que cette déconstruction est due au manque d'ardeur des indépendantistes. C'est ignorer deux phénomènes mondiaux et leurs effets: le néolibéralisme et la mondialisation. Ces deux mouvements politico-économiques ont permis au gouvernement fédéral, au nom de l'efficacité, de démanteler pièce par piàce l'État du Québec qui existait en 1995.


Il nous faut donc retourner à la reconstruction de notre État. Et cette reconstruction devra tenir compte des changements sociaux planétaires; son action doit s'inscrire dans cette nouvelle donne où tous les états, au nom de l'efficacité économique, cèdent une partie de leur souveraineté. L'autarcie, même politique, dans le monde actuel est une impossibilité.


Bien des gens ne voient la souveraineté qu'en terme de noir et blanc.Pour eux, il n'y a que les extrêmes: un verre est plein ou un verre est vide. la réalité est toujours toute autre. la fédération canadienne accorde déjà un certain niveau de souveraineté aux provinces. Donc au Québec. Mais pour la nation québécoise, ce niveau de souveraineté n'est pas suffisant pour assurer sa survie et, surtout, son progrès. Nous devons accroître notre espace souverain. Et ce n'est pas un référendum miracle qui accomplira cette oeuvre. C'est bien plutôt une guerre de tranchées qu'il nous faut mener: dossier par dossier. Comme le renforcement de la langue française; la laicité de l'État; une constitution républicaine qui attaquerait de front la constitution monarchique du Canada.


Le PQ, et conséquemment le Bloc, doit changer son article #1 qui doit devenir:"Le Parti Québécois s'engage à construire un véritable État francophone en Amérique du nord. Et pour ce faire, il utilisera tous les moyens politiques démocratiques à sa disposition.


Madame Ouellet, vous, et bien d'autres, menez un combat d'une autre époque. Vous ne tenez aucun compte des changements profonds qui ont marqué la société mondiale depuis plus d'une génération. Votre action est grandement délétère à l'essentielle cohésion de la nation québécoise en sa nécessaire quête de souveraineté. Vous êtes, en fait, une ennemie d'un Québec souverain. Non seulement votre combat est d'une autre époque mais il est aussi hautement dommageable en la scission qu'il crée en notre nation.


J'ose espérer, Madame, que vous aurez l'intelligence  politique et la grandeur d'âme pour reconnaître l'erreur de votre action et que vous aurez la force de caractère pour mettre fin à cette action toxique à notre quête de souveraineté.



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27 commentaires

  • Éric F. Bouchard Répondre

    17 mars 2018

    Vos dernières réponses démontrent très bien mon point, M. Ricard. À l’évidence, vous avez parfaitement assimilé les préjugés colportés par les fédéralistes de Cité-libre afin de salir le nationalisme des Canadiens-Français. Faisant fi de leur esprit d’ouverture séculaire envers les Amérindiens, les Allemands ou les Irlandais- pour ne nommer que ceux-là- les Trudeau et consorts n’ont eu de cesse de dépeindre le nationalisme de leurs pères comme une doctrine tenant du racisme ou du fascisme pour mieux défendre leur vision pancanadienne et multiculturelle.


    Les tenants du néonationalisme, variante du cité-librisme, les Lévesque et compagnie, les ont suivis unanimement dans cette diffamation, cette fois pour faire accepter un Québec souverain mais inclusif, détaché de son identité ethnique. C’était bien vil à l’époque et ça le reste toujours. Car renier ses ancêtres, se renier soi-même en somme, ça n’a jamais grandi personne. À votre âge M. Ricard, à moins bien sûr que vous ne soyez sorti de la cuisse de Jupiter, vous êtes et restez, comme une majorité de Québécois, de l’ethnie canadienne-française.


    Est-ce si grave? Pour ma part je ne vois rien de plus naturel et de plus humain. La plupart des gens appartiennent à une ethnie bien définie, pourquoi diable serions-nous les seuls sur cette planète à ne pouvoir nous en réclamer sereinement? Parce que cela trouble la quiétude du West-Island? Ou que cela ennuie M. Leitão? Un peu mince dirons-nous, et pourtant, c’est bien là que réside la raison première de la québécitude. Le nationalisme canadien-français gênait les élites du PQ (comme toutes celles libérales) pour qui notre droit à l’existence politique n’avait de légitimité qu’en partageant une même nationalité avec les anglophones. Trop typé, trop catholique et français d’esprit et de culture, pas assez moderne, trop « loser », notre identité séculaire se devait d’être mise au gout du jour, d’être « passée à la machine » pour paraphraser Souchon, afin d’être plus supportable aux Canadiens anglais du Québec. En somme, nous nous sommes québécisés pour nous gagner les anglophones. Et grâce à eux, faire ainsi partie des «winners» en Amérique. Think big stie! Comme dirait l’autre.


    Malheureusement, même en ayant relégué notre nationalité canadienne-française aux poubelles de l’histoire, la québécitude ne semble toujours pas convenir aux anglophones et aux allophones (pourquoi se gêneraient-ils si ce qu’on veut avant tout, c’est leur plaire?) : depuis lors, à chaque fois qu’un parti, qu’un groupement ou qu’un individu fait mine de prendre fait et cause pour la majorité francophone, chaque fois même qu’on rappelle qu’elle est fragile et menacée, les adversaires crient à l’ethnicité ou au racisme. Et à chaque fois, les groupements en question sont crucifiés par nos bien-pensants, alors que, mus par la peur d’être mal vus et par mauvaise conscience, les partis atténuent leur position et se fendent d’une déclaration solennelle envers la communauté anglo-québécoise ou envers les Néo-Québécois dont l’apport est reconnu toujours plus essentiel à notre identité commune. C’est ce que Bouchard a fait, ce que Marois a fait, et ce que Legault ferait. En québécitude, nous sommes d’emblée condamnés à reculer, sans défense aucune, car ce sont toujours les autres qui mènent le jeu.


    Mais j’arrête là. Je sais très bien que le premier obstacle à une discussion entre nous ne relève pas des faits ou des arguments. Pour les militants de votre génération, les premières années du PQ sont mythiques, fondatrices. Et s’il est aujourd’hui concevable de voir le « référendisme » comme une mesure dilatoire, c’est autre chose que d’admettre qu’il relevait en fait d’une imposture beaucoup plus vaste visant à éteindre les droits nationaux des Canadiens-Français. Admettre ça, signifierait reconnaître que la seule victoire dont peuvent se targuer les Boomers - être devenus Québécois (i.e. s’être autoproclamés d’une humanité supérieure aux pauvres Canayens) - n’aura été somme toute que sacrifier la proie pour l’ombre, que brader notre droit d’ainesse pour un plat de lentilles. Tout ce qui fonde leur sacro-sainte estime d’eux-mêmes s’effondrerait du même souffle. On pèterait leur bulle pour le dire crûment.


    Qu’ils gardent donc leurs chimères. Dites-vous cependant que leurs belles histoires, celles qu’ils entretiennent pour se donner le beau rôle, ne nous épatent plus. En vieillissant, on comprend à quel point elles nous plombent et nous condamnent à faire tapisserie. On sait maintenant qu’on nous a fait prendre des vessies pour des lanternes. On saisit à quel point un Duplessis était d’une autre trempe qu’un Lévesque ou qu’un Parizeau, qu’un Mercier surpassait mille fois un Bourassa, et qu’un Taschereau n’avait rien à voir avec un Charest ou un Couillard.


    Et pour ce qui est des accusations de racisme, je m’en moque. Elles ne reposent sur rien. La plupart des nations occidentales fondent leur identité sur l’héritage d’une ethnie donnée. L’Italie sur l’ethnie italienne, le Danemark sur l’ethnie danoise, la Slovénie sur l’ethnie slovène, l’Angleterre sur l’ethnie anglo-saxonne, etc., etc.... La liste serait longue. Est-ce que cela fait des Italiens, des Slovènes ou des Danois, des racistes? Est-ce que cela les empêche d’accueillir des étrangers ou même de reconnaître des minorités en leur sein? Eh bien non. Pourquoi en serait-il différent pour nous? Pourquoi un Canada-Français ne ferait pas de même? Parce que les maîtres à penser de la québécitude nous l’ont dit; parce que ce serait intolérable pour le Mount Royal Club, Québec solidaire ou le Parti libéral? Vous rendez-vous compte à quel point cela relevait et relève encore de la plus grossière manipulation, d’une très profonde aliénation coloniale en fait, une aliénation entretenue par ceux-là même qui nous dominent?


    Faire du Québec le Canada-Français, en faire l’État national des Canadiens-Français, est une des rares actions qui puisse mettre fin à la Conquête (ou, pour faire écho aux travaux de Me Néron et à ceux de Gilles Verrier, qui puisse mettre fin à notre statut de vaincus). Elle est la seule fondation légitime et pacifique qui puisse établir aux yeux du monde l’égalité des nations canadienne-française et canadienne-anglaise. C’était la grande visée politique de Daniel Johnson père (Canadien-Français d’origine irlandaise, notez-le) et celle des États généraux du Canada français, celle-là même appuyée par le Général de Gaulle, juste avant que le péquisme ne nous en détourne.


    Après 50 ans de faux-semblants et de reculs, je ne sais plus si c’est encore possible. Néanmoins, avant d’être totalement minorisés dans le Québec même, ne serait-il pas temps de refonder notre action sur les droits séculaires de notre nation et de reprendre ainsi le fil de notre émancipation politique? À tout le moins, on arrêterait peut-être de tourner en rond.


    Ce serait cela, M. Ricard, un changement de paradigme.


  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    16 mars 2018

    @ F. Ricard



    Je ne sais pas si c'est la nature de votre intervention, mais  je crois qu'il ne faille pas confondre «Ethnicité» et «politique de rejet inhumain».


    Tout d'abord, il faut comprendre que les ethnies sont en cohabitation, de concurrence sur un territoire et qu'il n'y a rien de mal à faire la promotion de la sienne, en autant qu'elle ne prône pas le rejet des autres. Une ethnie est un ensemble de gens sur un territoire adhérant à une histoire, une culture et une politique commune (qui ne vise pas son autodestruction). il faut donc faire preuve de discernement quand on se fait accuser d'agression envers l'autre. Le Québec a montrer patte blanche et esprit critique plus qu'à son tour dans cette catégorie.



    D'ailleurs, il serait d'ailleurs peut-être de mise d'approfondir et d'enrichir notre ethnicité en ayant un esprit un peu plus critique, ce qui nécéssite que l'on mette un peu d'eau dans son vin et qu'on se déradicalise (je ne parle pas de vous). C'est d'ailleurs précisémment ce qui est attaqué ici, le concept de nation qui requiert la force des ou de l'ethnie majoritaire présente sur le territoire: bientôt  il n'y aura plus moyen de discuter, de trier des idées pour qu'ue politique cohérente puisse naitre au Québec, ce qui serait gage de puissance et de rayonnement international. Si on veut fonctionner à plusieurs partis idéologisés et antagonisés comme on a, il faudra que chacun mette de l'eau dans son vin. Or la faillite totale à ce niveau exige l'existence d'un parti qui puisse accepter les clivages idéologiques, mais dans la bonne entente et non dans le dogmatisme, qui puisse surtout confronter les idées et faire accepter que certaines sont parfois meilleurs que d'autres.



    En tout cas, pour revenir à ce que je voulais dire, il faut savoir remettre en question nos bases de notre ethnicité au Québec, si on veut qu'elle rallie le plus de monde possible et écarte ceux qui n'ont pas l'ethnie Québecoise à coeur, et ça inclut dechoses aussi fondamentale que la langue, l'histoire ou la religion (ou son absence). Il faut se rappler qu'on vient d'abord d'Europe en grande majorité et que la plupart de nos ancêtres ont parlé des langues et partiqués des cultures bien différentes de la nôtre durant leurs périples. Comme cela, personne ne pourra nous accuser de dogmatisme ou même de racisme ou autres accusations fallacieuses que la propagnade médiatique tente de nous faire avaler.


    Bref, est-ce que notre plus grande qualité en tant qu'Ethnie canadienne française catholique, pour la définir ainsi, n'est pas plutôt notre capacité à nous adapter et à penser librement?



    Comment se fait-il que , par hasard, ce soit jsutement ce que le mouvement globaliste tente de nous enlever en premier lieu?




  • François Ricard Répondre

    16 mars 2018

    @Éric F. Bouchard


    Vous me semblez prôner un nationalisme "ethnique" qui fait strictement référence à l'origine de ses membres. Un nationalisme qui se confine aux seuls descendants "canadiens-français" dont le taux de natalité, comme vous le notez, est déficient.Alors c'est donc dire que votre nationalisme est condamné inéluctablement à une disparition complète à plus ou moins brève échéance. Qui veut d'un tyel nationalisme.


    Depuis sa fondation, le PQ a voulu d'un nationalisme inclusif qui veut intégrer les nouveaux arrivants et veut respecter les populations dèjà en place sur son territoire. C'est d'ailleurs une condition sine qua non à l'acceptation du Québec par l'ONU.


    Ma définition de l'identité québécois:c'est une société qui parle français au travail,qui rappelle ses racines françaises et chrétiennes, qui favorise la laicité après s'être débarrassée du cléricalisme et qui croit en l'égalité homme-femme.Et cette société est prête à accueillir quiconque veut vivre et s'intégrer à ce contexte.Est donc québécoise toute personne qui accepte notre langue, notre culture, notre histoire, nos valeurs et noytre patrimoine.Il n'est neullement question ni de sang ni de couleur de peau.


    Nous avons de fiers québécois qui nous le démontrent tous les jours: des Maka Kotto, des Boucar Diouf, des Robert Lalonde, des Amir Khadir, des Gregory Charles, des Djemila Benhabib, etc...


    Un nationalisme strictement ethnique amputerait le Québec de 30% de sa population et , à terme, à sa dispartion totale.




  • François Ricard Répondre

    16 mars 2018

    @Éric F. Bouchard


    Et vous croyez vous rendre où avec votre nation "canadienne-française" qui, comme vous le notez vous-même, souffre d'une dénatalité aigue? Qui peine à assimiler les nouveaux arrivants qui pourraient lui permettre de refaire ses rangs?


    Comment allez-vous changer les choses si vous n'êtes jamais au pouvoir?


    Votre charge à fond de train contre René Lévesque, contre le PQ, contre finalement tout le monde de ma génération est particulièrement abjecte. Votre ignorance des années 1960 et précédentes vous amène à tirer des conclusions totalement fausses sur les impacts considérables de la Révolution tyranquille et du renouveau nationaliste.


    Pour moi, l'identité québécoise est facile à définir:c'est une société qui parle français au travail, qui se rappelle ses vieilles racines françaises et catholiques, qui favorise la laicité après sÙ'être débarrassé du cléricalisme et qui croit en l'égalité homme-femme. Est québécoise toute personne qui accepte notre langue, notre histoire . nos valeurs et notre patrimoine. Il ne saurait être question ni de sang, ni de couleur de peau, ni d'origine. Nous avons de fiers québécois qui nous le prouvent tous les jours: Maka Kotto; Boucar Diouf; Amir Khadir;Grégory Charles; Norman Brathwaite; Djemila Benhabib; Robert Lalonde; Boucar Diouf; etc...


    Mon Québec -nation est inclusif. Contrairement au vôtre.


  • Éric F. Bouchard Répondre

    15 mars 2018

    Lorsque je m’adresse à des militants de votre âge, j’ai toujours espoir de les voir faire un retour sur soi, de les voir réévaluer leurs choix idéologiques face à notre vide identitaire et à de notre insignifiance politique, malheureusement, rien n’y fait. Quand bien même nous serions passés de 80% à 65% de la population du Québec, quand bien même notre minorisation (et donc notre anglicisation) serait annoncée d’ici 20 ans, on s’émeut pas. Comme on dit, après soi, le déluge.


    Mais je vous remercie tout même, car votre témoignage est utile à qui veut comprendre la dénationalisation que nous subissons depuis 50 ans. On saisit mieux la nécessité idéologique de la québécitude. Il fallait aseptiser, banaliser notre nationalité afin de la faire correspondre à une définition citoyenne qui gêne le moins possible, notamment les Canadiens anglais du Québec. Ces derniers se retrouvaient ainsi au cœur de notre changement identitaire, car nous avions besoin d’eux, de nous unir à eux, pour former une nation « moderne » et pluraliste.


    Vos dires témoignent aussi de la posture morale qui est celle de votre génération. Pour reprendre les propos de Jean Bouthillette, je dirais que la québécitude est un masque, un double qui permettait aux plus instruits d’alors de renier qui ils étaient. Ils se déchargeaient ainsi d’un héritage culturel qui leur pesait, voire qui leur faisait honte. En s’autoproclamant Québécois, ils devenaient purs et exceptionnels à leurs propres yeux, exempts de toute ethnicité canadienne-française, de toute étoffe du pays. C’était, je crois, la seule chose qui leur importait vraiment et qui leur importe encore.


    Malheureusement, cette affabulation moralisatrice et narcissique, cette idéalisation nationale imposée à partir de 1968, n’était pas sans conséquence. De fait, elle nous coupait de la réalité du monde et des rapports de force qui le régissent. Car, ayant pour but de nous renvoyer une image sublimée, la québécitude nous enfermait dans un univers où les aprioris moraux ou idéologiques avaient plus d’importance que les faits, nous condamnant ainsi à l’angélisme politique et aux nombreux conformismes qui se sont succédés depuis (à la rectitude politique dirait-on aujourd’hui). De fait, la québécitude est ce pourquoi le PQ s’est toujours fait rouler dans la farine, ce pourquoi il a privilégié un consensuel « référendisme » qui menait on ne sait où et ce pourquoi, en définitive, il fut et reste incapable de défendre, au-delà des mots, les intérêts nationaux des Canadiens-Français (des « Québécois francophones » comme vous dites) face aux communautarismes.


    Mais si je vous comprends bien, ce ne fut jamais là l’important. Ce qui comptait pour René Lévesque et les autres, c’était l’édification d’un État moderne et inclusif, un État enfin détaché de ses devoirs envers la nation canadienne-française. Un État du chacun pour soi. Un État où on ne doit rien à personne et surtout pas aux anciens ou aux siens. Eh bien, c’est fait. Le Québec des élites qui s’engraissent impunément, celui des pharisiens bien-pensants et des multiples gérants d’estrade, celui des lobbys qui se disputent l’assiette au beurre des subventions et des propagandes diverses, celui des partis qui suivent le vent, on le connaît trop bien, c’est le nôtre.


    Quel l’héritage que celui-là, M. Ricard… Y songez-vous parfois?


  • François Ricard Répondre

    14 mars 2018

    M. Bouchard,


    "La nation est un corps de citoyens vivant sous une même loi et un même gouvernement." La nation québécoise, pour être actuelle et pour se projeter dans l'avenir, doit être inclusive. Jacques Parizeau insistait beaucoup sur cet aspect d'inclusion. C'est l'état-nation auquel aspire les souverainistes/ indépendantistes.


    Le sens moderne de "nation" inclut donc la "nation en soi" qui est une communauté ayant conscience d'être unie par une identité historique, lingusitique, culturelle, et/ou religieuse. C'est le fait des Irlandais auxquels vous faites référence. Mais les Irlandais habitant aux USA sont d'origine irlandaise mais ils sont de nationalité américaine. Et fiers de l'être.


    Le sens moderne de "nation" inclut donc une deuxième dimension: "la nation pour soi" qui, en tant qu'entité politique, est une communauté de tous ses citoyens caractérisée par un territoire propre et organisée en État. C'est, je crois, l'État auquel aspire les souverainistes/indépendantistes québécois.Autrement il faudrait demander à 20% de la population soit de renoncer à ce qu'ils sont ou soit de sacrer le camp.


    Alors il n'est nullement question de brimer les droits de quiconque. Mais, par ailleurs, il demeure permis de nous donner les moyens de raffermir les aspects qui doivent l'être.




  • Éric F. Bouchard Répondre

    14 mars 2018

    Merci de me répondre M. Ricard. Je comprends ainsi un peu mieux la québécitude. Je constate que pour vous une nation est d’abord un concept idéologique tributaire du modèle politique auquel elle se rattache. Ainsi, si je vous comprends bien, cette conception nationale se modifierait au gré des changements de régime voire même, poussée à sa limite, cette notion varierait d’un individu à l’autre selon le régime politique défendu par celui-ci ou celui-là. Voilà pour moi l’antithèse parfaite du sentiment national. Chacun serait alors une nation à lui seul, dans sa tête et dans son cœur, sans espoir de partage ou même d’action concertée. Cela expliquerait sans doute pourquoi le mouvement souverainiste est en régression et que la notion de bien commun soit quasiment disparu chez-nous.


    Le sentiment national –la nation– transcende les régimes, elle est le fruit de l’histoire, de la culture et de la géographie, non pas celui d’une quelconque idéologie. Une nation, comme la nation canadienne-française, ne peut disparaître d’un trait de crayon. On peut bien l’appeler « québécoise-francophone » et croire que cela lui fut profitable, les 50 dernières années prouvent bien le contraire. Les Irlandais eux sont restés irlandais en dépit d’une domination séculaire des Anglais, ils le sont restés durant le régime de l’État libre même si le souverain britannique demeurait chef d’État, et ils le seraient toujours même s’ils relevaient l’antique royaume d’Irlande. De fait, la nation n’a rien à voir avec un État ou un régime, plusieurs nations baltes ou slaves ont passé l’essentiel de leur histoire sans État, elles n’en existèrent pas moins.


    Ceci dit, l’État a toute son importance. En modernité, l’État national est crucial pour la survie d’une nation. C’est ce pourquoi les nationalistes canadiens-français ont combattu dès les années 1950. C’est pour donner un État national aux Canadiens-Français, pour qu’ils aient les moyens de projeter vers l’avenir leur génie propre, que les Barbeau, Chaput, Bourgeault, Jutras, Johnson père ont œuvré dans les années 1960. En somme nationaliser la province, la part du Canada qui nous revient de droit pour en faire notre pays, le Canada-Français, précisément ce que les servants de la québécitude nous ont empêché de faire depuis 1968 en nous imposant une identité provinciale et pluraliste.


    M. Ricard, vous devez reconnaître que le peuple québécois (celui défini par la Loi 99) est formé de francophones et de non francophones. Dans ce contexte, comment l’État du Québec pourrait-il être plus francophone qu’il ne l’est déjà sans brimer les composantes non francophones du peuple qu’il représente, et alors même que le nombre de francophones diminue?


  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    14 mars 2018

    @ F. Ricard



    Je suis d'accord qu'il faille faire attention à notre innigration, qui n'est abordé en ce moment que par la doctrine mondialiste néo-libérale et communiste. C'est-à-dire que les humains sur la planète sont toutes des victimes des souverainistes qui ne demandent qu'à avoir leur chance d'aider les autres. mais, Dans le fond ils n'aident que le système en place et ne font qu'en profiter sous couvert de veru au dépends de la population locale qui daigne penser et agir par elle-même.



    C'est pour cela que j'opterais plutôt pour une doctrine souverainiste , locale, paragmatique et non-idéologique, assumée de puissance et de créativité pour ne pas justement que des lois viennent guider un système imparfait. Car les lois à la base existent pour les gens égarés et «mal-intentionnés».



    Alors il vaut mieux assimiler non pas par contrainte mais par désir, et pour cela, il faut que notre voix retentisse fortement parmis les autres nations, ou des invividus pourrint être charmés par notre façon de faire.



    Mais pour l'instant, le ciment est complètement absent, non seulement dans la population mais aussi au sein des partis.



    je crois donc que le parti qui montrera la voix à cet égard, qui fera preuve d'unité,de cohérence et de cohésion aura le vent dans les voiles et pourr aprojeter son image à l'échelle non seulement du québec, mais aussi à l'international


  • François Ricard Répondre

    14 mars 2018

    @M. Éric F Bouchard


    La nation canadienne-française a disparu avec le rapatriement de la constitution et la charte des droits de Trudeau. Vouloir y revenir équivaut à remettre la pâte dentifrice dans son tube.


    Et vouloir construire un état francophone en Amérique est possible. Il y a chez les Québécois francophones un penchant républicain bien réel. Un penchant qui s'oppose à la démocratie monarchique du Canada anglophone. On pourrait se servir de cette veine pour établir une nette distinction entre les deux états.


    Et il ne faut pas oublier que la nation québécoise compte deux dimensions:la "nation en soi" et la "nation pour soi". La première a trait au passé. La deuxième se situe au présent et prépare l'avenir.Des lois fortes en immigration ( choix des immigrants, leur intégration) permettront de conserver la prépondérance à cette nation francophone.


    Notre souveraineté pass par l'État.



  • Éric F. Bouchard Répondre

    13 mars 2018

    Vous avez raison M. Ricard, un référendum gagnant ne règle rien en soi. Ce n’est qu’un outil, qu’une arme pour influer avantageusement sur un rapport de force. On s’en sert généralement lorsque le contexte est particulièrement favorable à sa cause. Après 45 ans de référendisme obligé, on semble s’être aperçu que, sur cette question, nous avons été bien légers. C’est déjà ça, même si c’est un peu tard. Aujourd’hui, les Canadiens-Français seraient bien en peine de se donner un pays. Ne formant plus que les 2/3 de la population québécoise, il leur faudrait voter oui à près de 90% pour obtenir une majorité. Et notre minorisation allant toujours s’accélérant, on peut  dire qu’un référendum est désormais à proscrire.


    Il en va malheureusement de même de votre suggestion, qui je crois, est aussi celle des responsables de Vigile, faire en sorte que le PQ s’engage désormais à édifier un État français. Car pourquoi diable le PQ accepterait-il de favoriser ainsi une partie déclinante du peuple québécois? Le pourrait-il seulement? Dans ses grandes législations, comme la loi 101 de 1977 ou la loi 99 de l’an 2000, le PQ a fait du développement de la communauté anglo-québécoise et de celui des communautés culturelles deux des fondements du peuple québécois, comment alors pourrait-il se dédire et accentuer le caractère français de la province?


    En québécitude, il est vraisemblablement impossible d’emprunter la voie que vous proposez. En fait, pour agir dans votre sens, il faudrait de fait changer de paradigme en cessant de nous identifier au peuple québécois qui sert de premier cadre à notre aliénation. Seule la recouvrance de l’identité canadienne-française pourrait nous redonner ce fort sentiment national qui fondait l’action des Barbeau ou des Chaput, du RIN ou du RN.


  • André Gignac Répondre

    12 mars 2018

    Monsieur Ricard


    Une erreur, de votre part, s'est glissé en écrivant mon nom. C'est Gignac et non Gifgnac. Sans rancune!



    André Gignac 12/3/18


  • François Ricard Répondre

    12 mars 2018

    @André Gifgnac


    Pendant la course à la chefferie et depuis, Jean-François lisée a souvent parlé d'indépendance. Par ailleurs, les médias n'ont pas souvent rapporté ses propos.


    Un fait que j'ai vécu. L'automne dernier il est venu à notre CEGEP. Une bonne partie de son discours portait sur l'indépendance. Pourtant aucun média, local ou national, n'a daigné faire allusion à ses propos sur l'indépendance. Le grand silence sur ce sujet.



  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    12 mars 2018

    @ F. Ricard



    J'allais oublier concerant l'idée du référendum:


    (Ce ne sont que des notes, ça n'entre pas nécéssairement en conflit avec votre argumentaire)



    1-Qu'il soit effectué en premier ou en dernier, le référendum peut poser problème car il ne représente qu'un seul échantillon temporel, alors que des sondages sur une longue durée donne une image beaucoup plus claire sur un sujet donné. Un référendum à 55% ou 45% ne révèle en rien la TENDANCE, qui est un autre concept important de la démocratie.



    2-Aussi, concerant un référendum sur la souveraineté: la souveraineté n'est pas binaire. On peut en avoir beaucoup, un peu ou pas du tout, et on effectue pas un référendum à chaque variation de souveraineté.



    3-J'aimerais aussi ajouter qu'un référendum sur le fédéralsisme le donnerait probablement perdant! alors pourquoi s'entêter dans cette voie en ce moment??? Quelqu'un a penser à ça?



    Ce ne sont que des notes, ça ne s'adresse pas nécéssairement  






  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    12 mars 2018

    @ F. Ricard



    Vous toucher à d'excellent points concerant la démocratie en général et c'est un sujet assez important et vaste. il serait même peut-être de mise de considérer de mettre en place un Ministère de la Démocratie qui étudierait cette sphère particulière de l'exercice pouvoir (concepts de démocratie, légitimité, droit individuel et collectif, système électoraux, palliers électoraux, référendum, pouvoir absolu, reconnaissance nationale et internationale, parlementarisme, idéalisme collectif VS Intérêt particulier, indépendance, dépendance, etc).



    Voici ce qui me vient à l'esprit pour l'instant concerant votre dernière réplique à mon endroit:



    A) Si l'appui de la souveraineté passe de 35% environ (aujourd'hui) à 55%, il serait inutile de faire un référendum, car il est for tprobable qu'on ait déjà exercer notre souveraineté pour avec un songe aussi incisif et nous il est fort probable qu'on ait rapatrier des compétences. faudrait-il alors faire un référendum «rétroactif»? l'appui vient aussi u n peu avec la souveraineté-même.



    B) pour légitimer le référendum il faut qu'il y ait d,abord ce qu'on pourrait appeler un «peuple», c,est ;a dire une masse d'individu ayant des repères communs et liens, ce qui n,est pas clair en ce moment avec la vague idéologique mondialiste, néolibérale ou marxiste. 



    Un référendum dans une esprit d'intérêt n'a pas la même signification qu'un référendum sur l'idée. Vous auriez probablement duex camp dans la population: une qui pense en fonction de l'idée et de l,esprit local, national, l'autre qui pense dans l'intérêt personnel identitaire. Ce qui fausserait et délégitimerait le résultat. C'est peut-être mal expliquer, mais j'aurai probablement l'occasion d'y revenir, soit dans une autre réplique ou dans un autre billet.











  • André Gignac Répondre

    12 mars 2018

    Monsieur Ricard



    Si Lisée ou la direction du PQ faisaient leur travail d'essayer de parler, de mousser continuellement l'indépendance du Québec, la division n'existerait pas dans le mouvement indépendantiste et le Bloc n'aurait pu de raison d'être. Et quand allons-nous comprendre, nous les Québécois, que nous ne pouvons pas servir deux maîtres en même temps? Branchons-nous cr....!  Toujours cette maudite identité collective confuse qui refait surface. Christian St-Germain dans son dernier livre intitulé NAÎTRE COLONISÉ EN AMÉRIQUE, l'écrit très bien en ces mots, à la page 72, que voici: "Les Québécois forment aussi un "peuple d'extrême-centre", adepte du consensus à tout prix, à la fois fier, hédoniste, créatif...et empreint d'une culture de perdant, de victime. Bref, le Québécois est un paradoxe ambulant." 



    André Gignac 12/3/18


  • François Ricard Répondre

    12 mars 2018

    @Pierre Bourassa


    En l'état de droit où nous vivons, seul le pouvoir permet de changer les choses.


    Le Bloc ne peut espérer prendre le pouvoir. Par ailleurs, le Bloc peut donner une voix forte au Québec à Ottawa. Il l'a d'ailleurs fait avec brio jusqu'ici.C'est important d'avoir des élus sur lesquels le Québec peut compter. C'est d'ailleurs la seule utilité du Bloc: défendre les droits du Québec, préserver nos acquis. Il semble bien que cette vocation du Bloc ne concorde pas avec les convictions de Mme Ouellet.


    Au Québec, seul le PQ peut espérer prendre le pouvoir. Pour changer les choses.Pour cela il a besoin de faire le plein des indépendantistes, des souverainistes, des nationalistes. Et ce n'est pas en un discours décapant au possible qu'il atteindra sa cible. Ce ne sont pas des discours à la Martine Ouellet qui lui attireront suffisamment d'électeurs pour réussir.


    Nous sommes, au Québec, en pleine campagne électorale. Le PQ avait commencé une relancée. Et tout à coup, toute la scène est occupée par le Bloc. Elle le sera pôssiblement pour les prochains mois avec un référendum bidon.Pour sauver le "leadership" de Martine Ouellet qui réissit à convaincre de plus de plus de gens de ne pas souscrire à l'indépendance.




  • Pierre Bourassa Répondre

    11 mars 2018

    M. Ricard,si je regarde Martine Ouellet depuis les derniers mois,c'est à travers elle que je ressens l'urgence de la situation. Remplacement de population du Québec par les politiques fédérales et provinciales complices, utilisation du multiculturalisme comme le déluge du Saguenay de 1986. Attachés sur la track de chemin de fer et aucun outil pour se détacher? Çà nous prend nos leviers décisionnels et vite!  Il fallait voir le Bloc comme un parti temporaire en attente d'un amarrage réussit avec un Québec indépendant. Si on accepte que le Bloc soit en permanence à Ottawa,on est plus indépendantiste. C'est le beau risque encore une fois. Lorsqu'elle lance un appel à l'unité des forces souverainistes,encore une fois elle frappe dans le mil après cette tragi-comédie de tous ces partis se disant souverainistes, à saveurs chocolat, vanille ou fraises,arrivant stupidement à diviser le vote pour se retrouver à nouveau avec à la tête du Québec,le parti le plus corrompu que j'ai connu de toute ma vie.Cette situation mérite un son de gong puissant encore une fois.L'urgence de la situation est criante et elle est la seule à son niveau à le crier sur les toits. C'est possible que madame Ouellet ait tout un caractère,je ne la connais pas personnellement,mais lorsque vous passez d'un tel déséquilibre engendré par les dirigeants souverainiste,vous comprendrez que la force nécessaire à le remettre sur ses rails se doit d'être au moins l'équivalent sinon plus.


    Son passage à TLMP m'a inspiré comme si soudainement on ouvrait la fenêtre et laissait entrer l'air frais.Ça fait combien de temps que nous avons entendu parler publiquement Lisée, Legault, Duceppes, Marois, d'indépendance du Québec avec une telle conviction? Cacher l'option pour réussir à prendre le pouvoir? C'est pourtant çà que fait le PQ. et ce n'est pas acceptable.Martine Ouellet l'a compris.


     


    En ce qui concerne le référendum,je suis d'accord avec vous.Le pays se construit avant et non après.Et puisqu'il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée,j'ose espérer que Martine Ouellet prendra acte de ce qui se passe dans le monde avec tous ces référendums gagnés, mais qui n'ont pas réussi à imposer leur volonté,croyant naïvement vivre en démocratie.L'effectivité absente,il faut oublier même un référendum gagnant. Jean Chrétien a d'ailleurs dit après le référendum de 1995, qu'il n'aurait pas reconnu un référendum gagnant au Québec.De plus à l'émission Point de Bascule,l'an dernier,nous apprenions que c'était des fédéralistes qui avaient convaincu Claude Morin d'y aller de l'avant avec cette stratégie de référendum... Cette stratégie a été payante pour le fédéral.


     


    Alors j'en conclus que Martine Ouellet a la fougue et la lucidité nécessaire pour nous aider à faire face à l'urgence de la situation,par contre elle devra refaire ses devoirs en ce qui concerne sa stratégie pour atteindre l'indépendance.


     


    Oui il se peut qu'elle brasse la cage,mais souvenez-vous de l'image de la grenouille qui ne réagit pas lorsque la température de l'eau dans laquelle elle se trouve augmente tranquillement ,eh bien c'est ce que le mouvement souverainiste fait depuis longtemps.Ne manque que l'assistance à mourrir dans la dignité.Ouch!


    C'est donc normal que quelqu'un d'éveillé sonne bruyamment la fin de la récréation, et je la remercie de le faire.


  • François Ricard Répondre

    10 mars 2018

    @Pierre-Yves Dubreuil


    1-


    Le référendum pourrait être utilisé pour tous les grands enjeux sociétaux qui nous touchent. Par exemple, voulons-nous la laicité ou la neutralité de l’état en ce qui a trait aux religions? Voulons-nous le multiculturalisme ou la convergence pour les nouveaux arrivants? Des questions qui touchent les gens de tous les partis politiques qui, à cause de préoccupations électorales, font des pieds et des mains pour éviter le débat. Nos partis politiques nous imposent en fait la tyrannie de la raison politique et la dictature de l’opinion. Le référendum permettrait de retirer la décision de leurs mains pour la rendre à la population. Couplés à des élections générales, ces référendums capteraient l’attention de l’électorat. Et puis ces référendums, en plus d’être beaucoup plus efficaces, sont extrêmement plus faciles à mettre en oeuvre que des scrutins sophistiqués.


    2-


    Depuis plus de quarante ans, le PQ, et le Québec, est aux prises avec une formule perdante:le référendum tout de suite. Comme Martine Ouellet le promettait du rant la copurse à la chefferie du PQ. Un référendum dans le premier mandat. Ridicule.


    D'abord un référendum sur l'indépendance, pour être accepté aujourd'hui par les instances internationales, devrait, au bas mot, recueillir 55% des votes avec au moins 50% de participation de l'électorat. On ne construit pas un pays avec 50%+1. ce n'est pas vrai.


    Un référendum vient couronner les efforts inlassables et soutenus d'une population vers son indépendance. Il ne vient pas avant mais après.


    Quand le Québec agira de plus en plus hors des contraintes prévues par la constitution, il s'approchera de l'éventualité de tenir un référendum. Le Québec doit nécessairement utiliser la clause dérogatoire le plus souvent possible.


    L'indépendance sourd de luttes et de batailles et non d'on chapeau référendaire.


  • François Ricard Répondre

    10 mars 2018

    @Marc Labelle


    La seule utilité du Bloc à Ottawa est de préserver le mieux possible les acquis qui sont nôtres en cette fédération. C'est de donner une voix indépendante au Québec aux Communes. Les élus des partis traditionnels sont liés par la ligne de leur parti respectif. Il leur est impossible de bien défendre les intérêts du Québec.


    Le Bloc ou son équivalent, doit être une voix pour tous les Québécois. Non seulement souverainistes mais nationalistes. D'ailleurs, à ces plus beaux jours, c'est justement l'électorat qu'il attirait. Le Bloc était perçu comme un parti pour nous défendre, pour défendre le Québec. 


    Après les péripéties des derniers jours, le Bloc peut-il être sauvé? Doit-il, même, être sauvé? Beaucoup de dommage a été fait. Peut-être beaucoup trop....


    Le retour des sept couplé à la démission de Martine Ouellet qui tenterait de se succéder en mars 2019 serait sûrement la meilleure solution pour tout le mouvement souverainiste. Fédéral et provoncial. Peu probable.




  • François Ricard Répondre

    10 mars 2018

    @Gaston Carmichael


    Oui le Bloc était sur une belle lancée. Plus de 20% du vote en décembre. Ses élus ont fait un excellent travail durant la dernière session.


    Aujourd'hui on le retrouve à 13%. Le Bloc peut être sauvé....par un départ très rapide de Mme Ouellet.


    Surtout en regard de la campagne électorale provinciale en cours. Cette crise de leadership est tout simplement affreuse pour tous les souverainistes.



  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    10 mars 2018

    La question de la démocratie (dont le référendum est un exerice significatif), de la souveraineté et la relation entre les deux, est fondamentale et mérite d'être discutée.


    Tout d'abord, il convient de clarifier et enrichire un peu la conception de la «démocratie». Pour mieux la cerner, je propose de la couper en deux parties: une «publique» et l'autre «privée».


    La démocratie «publique» est celle des référendums, des joutes verbales, des débats parlementaires et de l'explosion de l'opinion en multiples idées radicales.


    Celle «privée» en est une de consensus, plutôt de «bi-partisme», rassembleuse, et dont les débats se font en coulisse, dans la population et dans le parti, et dont la légitimité d'agir unilatéralement est grande car les politiques sont plus modérées, quoiques qu'elles peuvent être de grande envergure.



    J'ajouterais également (peut-être accessoirement pour la présente discussion) une dimension anarchique/hiérarchique à la démocratie: Soit qu'on considère que chaque vote et opinion s'équivalent, que chacun à raison et que chacun vote dans son intéret unique. Soit on vote pour le bien commun et qu'on se plie au résultat.



    Pour revenir au sujet:




    Si je comprends bien, vous dites qu'il faille «tasser» l'idée du référendum, qui déciderait de l'avenir du Québec (français pour être plus spécifique), pour mettre de l'avant des politiques concrètes comme la défense de la langue et la laicité, et l'élaboration d'une constitution.


    Si je peux me permettre, je ne crois pas que notre souveraineté dépende de la hiérachisation du référendum par rapport à des politiques précises, d'ailleurs quel que soit le sujet du référendum. On peut très bien décider de la la laicité et de la constitution par référendum. La démocratie directe est plutôt une façon de légitimer (partiellement faut le dire) une action politique, si plusieurs conditions sont remplies. On pourrait également discuter de l'interprétation du résultat, qui peut être «unilatérale» ou «modérée»: par exemple un 50%+1 signifie une presque égalité ou une carte blanche vers l'exécution sans appel?



    On pourrait très bien décider de la souveraineté (rapatriment de pouvoirs) par référendum, si il se trouve que c'est un bon moyen, et si il est reconnu, bien perçu par un nombre important ou influent d'entités extérieures. Or le Québec est complètement neutraliser, intoxiqué par non seulement le néo-libéralisme (PLQ), mais également bien d'autres idéologies comme le communisme (QS) ou le «retardisme régional» (CAQ), qui empêche tout débat raisonné, car personne ne veut discuter de bonne foi avec l'adversaire pour faire avancer les choses. le PQ, quand à lui, est moins idéologisé, heureusement, mais reste un amorphe, perdu et endormi. Cette neutralisation «profite»(est-ce que ça profite réellement est une autre question. On pourrait préciser par «donner du pouvoir») donc donc a`toutes les autres formes d'États ou regroupements politiques à travers la planète, que ce soit les villes du Québec ou le fédéral ou les autres provinces ou les États-unis, etc. Bref, le Québec se retrouve sans défense!



    Il est donc absolument impossible dans ces circonstances d'envisager une discussion normale, libérée apaisée, sur à peu près tout sujet, carelle est certaine de heurter démesurémement quelqu'un. 



    Or la première chose à considérer pour un Québec libre est justement la possibilité d'argumenter en faisant appel à la raison et à la «bonne foi» pour départager les bonnes des moins bonnes idées. Ces deux concepts de souveraineté nationale et «d'unité spirituelle» sont fondamentales et indissociable.



    Bref, le référendum peut être un outil politique efficace, voir décisif, pourvu que l'on ait des conditions qui appuient sa légitimité et qu'on cultive cette façon de faire. Si par exemple, vous faites une référendum MAINTENANT sur une constitution, il est fort à parier que vous vous dirigeriez vers un conflit majeur qui ne fera qu'empirer les choses, faute de légitimité.



    Personnellement, je trouve qu'on a BEAUCOUP à gagner à cultiver l'initiative référendaire, au moins pour appuyer des décisions parlementaires, car notre langue se prête bien à ce jeu. Encore faut-il que les débats soient raisonnées et qu'il y ait un esprit d'unité collective pour qu'il soit accepté de tous, ce dont nous sommes loin en ce moment. Sinon le référendum est gage de chaos.







      




  • Gaston Carmichael Répondre

    10 mars 2018

    "Par ailleurs, il serait bon que le Québec ait une voix forte à Ottawa; des élus qui ont à coeur de promouvoir les intérêts du Québec d'abord."



    Manifestement, vous n'avez pas suivi les travaux de nos députés à Ottawa.  Pour ma part, je les suis à la trace, et je considère qu'ils font un travail remarquable.  Évidemment, étant un parti non reconnu en chambre, cela impose des limitations à leurs actions.  Malgré tout, ils se tirent très bien d'affaire.



    Par exemple: Michel Boudrias sur la Davie




    Cela ne paraît pas vraiment que Mme Ouellet les empêche de faire leur travail.


    Tout dans leur déclaration qu'ils ont publiés lors de leur démission du caucus le 28 Février dernier tournait autour de cette dichotomie entre la promotion de l'indépendance et la protection des intérêts du Québec.  Leur réaction à la proposition de Mme Ouellet de Jeudi passé nous révélait que cela n'est pas vraiment le problème.  On comprend maintenant que le véritable problème est la personne même de Martine Ouellet.  Comme on dit, "its another ball game!"



    Cela m'apparait finalement comme un conflit de relation interpersonnelle mal géré. Le parti en soi, ou le programme, ne sont aucunement en cause. C'est un conflit à l'interne, qui aurait dû pouvoir être géré à l'interne, et qui n'aurait jamais dû faire les manchettes dans les média depuis une dizaine de jours.



    Cela a été dévastateur pour le parti. Comment a-t-on pu en arrivé à une action aussi irréfléchie? J'en suis à me demander s'il n'y aurait pas une tête forte à l'intérieur qui aurait pompé tous les autres



    Je vous rapelle qu'il y a à peine un mois, tout semlait bien aller au Bloc Québécois.  Dans la dernière année, nous étions sur un bel élan, et tout devenait possible pour l'élection de 2019.  Un vote de confiance pour Martine Ouellet aurait sûrement été positif.  Soudain, dans l'espace d'un mois, la réputation de Mme Ouellet se trouve totalement discréditée dans les média (qui se sont payés toute une traite), et qu'un vote de confiance s'avérerait sans doute négatif,



    La fabication du consentement, vous connaissez?


    À travers Mme Ouellet, c'est bien le Bloc Québécois que l'on vise.  Ils sont déterminés à en finir.  Avec votre aide, ils vont sans doute y arriver.





     


  • François Ricard Répondre

    10 mars 2018

    @Gaston Carmichael


    Nos élus des partis traditionnels ne sauraient bien nous représenter à Ottawa. Ils sont baîllonnés par la ligne de parti obligatoire en notre parlementarisme à la britannique. Ils doivent tous dire comme le chef, agir comme le chef et approuver toutes les décisions du chef. Ce sont des zombies au service du chef.


    Par ailleurs, il serait bon que le Québec ait une voix forte à Ottawa; des élus qui ont à coeur de promouvoir les intérêts du Québec d'abord. Ce que le Bloc a fait dans le passé en plusieurs dossiers.


    Les derniers événements au Bloc ont discrédité ce parti comme voix forte du Québec. Le leadership de Mme Ouellet a mené à un véritable fiasco.Ou bien elle part ou c'est le Bloc qui part. Elle peut demeurer à la barre du Bloc. Bien. Mais les électeurs ne suivront pas. Surtout pas maintenant. Ce sera naufrager le navire en pensant sauver la capitaine.


    Il sera toujours loisible aux sept de former un nouveau parti voué aux intérêts du Québec à Ottawa. Un parti qui saurait rallier les souverainistes et les nationalistes. La question de l'indépendance du Québec n'est aucunement pertinente à Ottawa.


  • Marc Labelle Répondre

    9 mars 2018

    Monsieur Ricard, votre longue expérience au sein du mouvement indépendantiste est remarquable, donc digne d’enseignements.


     


    Il me semble cependant qu’il y a de la confusion dans votre sombre lettre.  La souveraineté à degrés que vous préconisez, mondialisation oblige, est un concept contradictoire.  L’indépendance n’a pas à être opposée à l’État, qui en est l’instrument de réalisation, puis de déploiement.  Certes, l’État se construit progressivement comme une maison, mais on n’a pas l’éternité non plus. 


     


    Le référendum gagnant, c’est la crémaillère qui indiquera solennellement que la maison est construite selon notre volonté accomplie.  En d’autres termes, le référendum n’est que l’aboutissement du processus d’accession à l’indépendance ; il n’a pas à être prisonnier d’un calendrier rigide.  Ce constat semble bien avoir intégré la pensée souverainiste ces derniers temps.


     


    Encore, quelle sorte d’État voulons-nous ?  Vous révélez vous-même le devis de construction : « une constitution républicaine qui attaquerait de front la constitution monarchique du Canada ».  Voilà l’acte de rupture par excellence qui nous affranchira de l’emprise des corrompus du régime canadien pour que l’on puisse reprendre et terminer le projet de la maison qui convient à nos besoins.  Or, dans le but de clarifier l’orientation du Bloc québécois, Martine Ouellet consultera les membres du parti parce qu’elle « considère que la promotion et la préparation de la République du Québec sont indissociables de la défense des intérêts du Québec » (communiqué du BQ, 8 mars 2018).  Les intérêts fournissent le constructeur en matériaux ; l’aspiration à l’indépendance alimente l’irréductible volonté lucide du constructeur, qui le conduit méthodiquement de la fondation jusqu’au faîte, malgré les retards de calendrier causés par les démolisseurs fédéralistes.


     


    Je voterai donc résolument en faveur de cette position emballante parce qu’elle est de nature à nous tirer vers le haut.


     


    Marc Labelle, membre du BQ


     


  • Gaston Carmichael Répondre

    9 mars 2018

    Vous appliquez votre grille de lecture du PQ au Bloc.  Il ne faut pas mélanger les choses.



    Le Bloc ne réclame pas un référendum à cor et à cris.  Verriez-vous Martine Ouellet se lever à la Chambre des Communes à Ottawa pour réclamer un référendum au Québec?  Cela serait absurde, et il conviendrait de lui offrir une camisole.



    Réclamer un référendum relève du PQ, lorsqu'il jugera le moment venu.



    La mission du Bloc est de faire la promotion de l'indépendance et de protéger les intérêts du Québec à Ottawa (ou vice-versa, si vous préférez).  Il me semble que c'est ce que Martine Ouellet tente de faire.  Qu'y a-il de si "délétère à l'essentielle cohésion de la nation québécoise" à dénoncer le traitement injuste de la Davie dans le cénacle même où ces choses se planifie, et de souligner que si nous serions indépendant, que nous n'aurions plus à subir de telle injustice.  Avez-vous un problème avec cela?



    Manifestement, vous aimeriez bien que le Bloc Québécois se lance dans une chefferie.  Ce n'est pas une opération sans risque.  Même que je dirais que c'est une opération à haut risque.  C'est un pensey-y bien:


    1- Si Mme Ouellet doit partir, elle ne partira pas seule.  Plusieurs organisations de circonscription vont également jeter la serviette.


    2- Je doute qu'il se trouve un seul candidat qui soit assez audacieux pour s'embarquer dans une telle galère.  Peut-être un des sept dissidents.


    3- Le Bloc Québécois sera essentiellement en mode "pause" pour trois mois.


    4- La campagne de financement pour 2018 sera foutu, ce qui mettra le fonctionnement de la permanence en danger.


    5- Il ne restera plus assez te temps pour le nouveau chef (si nouveau chef, il y a) pour reconstruire le parti dans les 78 circonscriptions, constituer une machine électorale décente (trouver des candidats, tenir des investitures, etc...), et accumuler un fonds électoral adéquat pour conduire une campagne électorale décente.



    Bien sûr, si vous pensez que mieux vaut pas de parti du tout, qu'un parti avec Martine Ouellet, alors là, il n'y en a plus de problème.  Fonçons!


  • Yves Corbeil Répondre

    9 mars 2018

    Je pense que vous avez une mauvaise perception des 60 dernières années et cela avec tous le respect que j'ai toujours eu pour René Lévesque qui était un grand canadien mais avait une très grande pensée pour les québécois auquel il a donné une partie de sa vie et sa santé pour qu'ils aient une place égale aux anglais dans le Canada. On jase là, comme dirait l'autre.


  • François Ricard Répondre

    9 mars 2018

    M. Gignac, quel ce parti mythique qui va nous amener à une indépendance tout aussi mythique?


    En ce monde du 21e siècle, l'indépendance tel qu'on la concevait il y a quarante ans n'est plus possible.


    Le monde entier a changé. Vous menez un combat d'une autre époque. Un combat stérile. Et ce faisant vous privez le Québec d'augmenter le degré de souveraineté qui le rendrait plus fort immédiatement.


    Qu'a fait le PQ depuis 20 ans, vous dites? Pas grande chose. Et cela se comprend. Il n'a exercé le pouvopir que pendant 18 mois.


    Et que fait Martine Ouellet pour le Québec actuellement? Semer de la bisbille chez les souiverainistes. Avec un pareil chef vopus pouvez être sûr que votre indépendance aura lieu dans la semaine des quatre jeudis.