Face au cul-de-sac...

La sortie de crise

Tribune libre

À partir du moment où, d’une part, les trois associations étudiantes sont unanimes sur le gel des droits de scolarité et sur les problèmes de gestion et de financement des universités et que, d’autre part le gouvernement et les représentants des universités et des Cégeps se déclarent opposés à ces propositions, nous nous retrouvons, après plus de douze semaines de boycott de la part des étudiants, devant un cul-de-sac.
Pour ma part, j’avoue que les moyens proposés pour dénouer le conflit par plusieurs intervenants au cours des derniers jours me laissent parfois perplexes. D’un côté, vous avez ceux qui prônent l’intervention d’un médiateur, de l’autre, la création d’une commission parlementaire spéciale ou la tenue d’états généraux sur la gestion et le financement des universités.
À mon sens, les dernières propositions concrètes des associations étudiantes touchant la gestion et le financement des universités ont l’avantage de faire ressortir des éléments de discussion qui doivent absolument être déposées sur une table de négociation ou dans un forum accepté par les deux parties.
En déposant leurs propositions sur la place publique, les étudiants, bien qu’ils s’en défendent à juste titre en alléguant que le gouvernement ne leur laisse pas le choix, en arrivent à « jouer le jeu » de ce même gouvernement dont ils dénoncent la stratégie.
Par ailleurs, je ne crois plus qu’un retour à la table de négociation soit réaliste…les deux partis ayant fait la preuve incontestable qu’aucune entente n’est possible sur l’enjeu majeur du conflit, à savoir la hausse des droits de scolarité.
Ne restent que deux hypothèses, la médiation dont le rôle est de favoriser un rapprochement entre les partis sur le dépôt de « leurs propositions » dans le but d’en arriver à une entente, ou la voie de l’échange sur « l’ensemble des solutions envisageables » via une consultation élargie.
Je serais plutôt porté à favoriser la « consultation élargie » qui possède l’avantage d’ouvrir la discussion sur un éventail plus grand de solutions que la médiation qui ne doit se limiter qu’aux propositions déposées par les deux partis. Quant à savoir laquelle des deux voies, la commission parlementaire ou les États généraux, représente le moyen le plus sûr d’en arriver à la sortie de crise, je demeure encore perplexe, la première présentant l’avantage de donner des résultats plus rapidement, la seconde, de faire davantage appel à une consultation citoyenne.
Quoi qu’il en soit, un fait est incontournable…Les problèmes de financement et de gestion des universités doivent constituer le mandat principal de l’instance qui sera créée pour sortir de ce conflit!
Henri Marineau
Québec


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Henri Marineau2030 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Jean Lespérance Répondre

    5 mai 2012

    La seule sortie honorable est un moratoire. C'est le sort des étudiants qui doit être la préoccupation première de tout père de famille responsable dans le sens le plus large du mot.
    Deux: des élections s'imposent ou un référendum.
    Trois: On doit implanter une loi du Recall ou Rappel comme en Californie pour ne pas que le gouvernement s'imagine que parce qu'il a été élu, il peut tout se permettre. Ensuite, si un citoyen fait une pétition qui obtient plus de votes que le nombre de votes qui a permis à un gouvernement d'être élu, le gouvernement est obligé d'y donner suite, c'est-à-dire il adopte ce qui est demandé dans la pétition.
    Le peuple doit toujours avoir le dernier mot.
    Présentement, tout le monde est soumis aux caprices d'une seule personne, soit le chef du gouvernement. La ligne de parti ne doit pas avoir préséance sur la volonté majoritaire de la population.
    Qu'on déclenche des élections ou qu'on fasse un référendum.
    C'est ça la légitimité. Mais il est trop tard pour être légitime. Quelle leçon doit-on tirer de ce qui se passe?
    Le consensus doit l'emporter sur la violence physique ou morale.
    Et si l'Assemblée nationale avait en tête ce principe, la crise aurait été résolue depuis longtemps. Mais malheureusement, c'est un gouvernement illégitime. Ce parti au pouvoir est au service des institutions financières qui le font vivre grassement en abusant et en exploitant la population. Il y a donc divergence d'intérêts. Dans ces conditions le gouvernement protège la main qui le nourrit au détriment du bien-être public.
    Quelle est la solution? Lui enlever le plus de pouvoirs ou mettre en place un autre système comme celui que je propose dans projetsdeloi.com

  • Marcel Haché Répondre

    5 mai 2012

    Les activistes avaient pourtant gagné. Ils avaient montré qu’ils parlaient de la même voix et avaient organisé la plus grande et la plus importante marche de notre histoire. Belle à voir, la Grande Manif. Mais cela ne suffisait pas aux activistes. Fallait qu’ils restent dans la rue. C’est très exactement ce que souhaitait la gang à Charest.
    La rue ne peut rien contre les urnes. Au mieux, elle « annonce » quelque chose qui devra nécessairement passer par les urnes, ce qui prend plus de temps.
    Charest n’est pas brillant. Néanmoins, il savait qu’il pouvait gagner la bataille de l’opinion publique si la rue persistait. Et elle a persisté au point de chatouiller sérieusement la patience de l’opinion publique. Les boycotteurs apprennent à la dure qu’il ne suffit pas d’avoir raison. Et, surtout, qu’avoir raison n’autorise pas d’écoeurer le monde. C’est eux qui pourraient perdre leur session, sans la contrepartie que Charest perde ses élections.
    Pour peu qu’on entende bien Pauline Marois, c’est elle qui trace le chemin de la sortie de crise. Évidemment, tout le jeu du tapageur Charest, et sa ministre de la servilité, aidés par les serviles sous-verainistes du Devoir, consistera à proposer que le gouvernement fasse sans le dire, à peu de choses près, ce que propose déjà Pauline Marois, mais en prenant grand soin d’affirmer avant que la dame de béton, qui porte carré rouge, est devenue la dame de caoutchouc. Des lâches ! Des lâches qui posent en braves : toujours dans les coups fourrés, et toujours cachés derrière la police.
    Privé de sens politique, les activistes donnent encore une chance à un gouvernement pourri de pouvoir remonter dans les sondages, alors qu’en fait, ce gouvernement illégitime et lâche n’est plus appuyé que par le West Island.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    4 mai 2012

    Voyez comme Charest veut fermer le clapet aux opposants avant son "dîner de cons" à Victo: Ce ne pourra qu'être un piège, cet après-midi de vendredi à 4 hres, pour exclure la CLASSE qui ne pourra obtenir de mandat.
    Pourtant, Gabriel l'a proclamé hier: on fait un moratoire jusqu'à l'automne sur la hausse, le temps de calmer les esprits, et on rentre en classe.
    Should work for JJ puisqu'il veut du temps pour refaire son image sur leur dos et voler une autre élection.
    Le Bonheur, c'est qu'il était absent hier soir à la manif tout nu!