LA RUE ET LE TROTTOIR
Il y a ceux qui marchent dans la rue; et il y a ceux qui font du trottoir.
Quelqu’un de normal emprunte tantôt la rue, tantôt le trottoir. S’il choisit de toujours faire du trottoir, c’est louche; au point d’être clairement vicieux.
La rue et la place publique, lieux de liberté, d’égalité et de fraternité. <
Les racoleurs et racoleuses de nuit se tiennent habituellement sur le trottoir; ils font du trottoir. Ils font du striptease comme feu Sheila Copps avec son canadian fly. Eux, les fédéralistes, l’aristocratie du ghetto huppé de West Island, les Canadians-québécois, les journalistes mercenaires de La Presse, de Radio-Canada, du Soleil et du Journal de Montréal, ils se moquent bien des pauvres types dans la rue. Eux, ils préfèrent des trucs comme le Beaver Club, les Clubs Med, le Sénat, les médailles de la reine des Anglais et les banquets dans le château de Power Desmarais.
Installés sur le trottoir, ils racolent: ils racolent les multinationales et les Ottawais, se vendent, se prostituent et nous vendent.
Au bruit vulgaire des casseroles, ils préfèrent la musique des matraques ou celle des mesures de guerre. ''Nous, du trottoir, on trouve bien vulgaires ces carrés rouges et ce tintamarre de casseroles. Nous, on préfère nous tenir au garde-à-vous sur le trottoir, en cravates, pour saluer nos Black Watch, ce Royal Highland Regiment of Canada, défilant en culottes courtes écossaises carreautées et aux accents constipés de leurs cornemuses royales en érection.
''Bref, nous en avons tellement contre les casseroles et la rue que le slogan premier et central de notre prochaine campagne èlectorale, ce sera l’abolition des casseroles et des défilés rouges. Nous utiliserons cymbales, tambours, trompettes, Gesca et canons, pour qu’on oublie toutes nos saloperies. Nous demanderons aux Québécois de se concentrer sur les maudites casseroles agaçantes. Nous leur répéterons cent fois par jour que les casseroles et les défilés rouges sont des manquements graves à l’Ordre et à la Loi; de plus, ça nuit beaucoup au business; et le business, c‘est l’âme d’un peuple. Tout ce tintamarre sent l’anarchie, le PQ, la maffia, les Commandites, la Commssion Bastarache et le rapport Duchesneau, la violence et le communisme. Belle salade! Il faut que ça change! Votez pour nous, pour l’Ordre et la Loi, pour le business, pour Artuso, pour le gaz de schiste et les canadian cornemuses en érection.''
''La liberté est devenue pour nous une marque de yogourt, ou une marque de jeans. La révolte, une marque de chemise. La résistance, un composé des systèmes électriques. La révolution, une nouvelle façon de couper son gazon ou d’ouvrir sa porte de garage'' disait Falardeau. Et il descendait dans la rue pour dire et faire le contraire. Avec la jeunesse en colère, contre ceci: les frais de scolarité, mais surtout contre cela: la Loi 78 et les magouilles de la maffia du trottoir.
C’est étonnant (?) que le cri des jeunes dans la rue fasse se lever deux races de monde: ceux qui ont du coeur, et ceux qui ont autre chose, mais pas de coeur. Les deux référendums ont rèvélé les deux mêmes races de monde. OUI ou NON? ''Mais il y a aussi les IN-décis, les NON-décidés'' direz-vous. Vous appelez in-décis celui qui, par bassesse de coeur, renie son peuple et lui dit deux fois NON?
La rue et le trottoir
Tribune libre
Viateur Beaupré32 articles
Professeur à la retraite. Écrivain. Horticulteur, pêcheur et chasseur. Se bat depuis quarante ans pour défendre le français et l’indépendance du Québec. Sept-Ïles
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
5 juillet 2012"Avoir du coeur" dépend souvent de l'épaisseur de ton portefeuille.
Il y en a qui ont du coeur tant et aussi longtemps qu'ils ne vivent "pas gros". Une fois qu'ils vivent grassement, on dirait qu'ils ont un peu moins de coeur.
Quand tu n'as rien à perdre, la rue c'est moins risquée.
Mais quand tu as pas mal à perdre, tu préfères ne rien bousculer et tu optes pour le statu quo.
Archives de Vigile Répondre
5 juillet 2012Et vous appelez cela comment les candidats qui se présentent aux élections? Des putains? Des péripatéticiennes?
Pierre Cloutier