Pour une énième fois, les premiers ministres des dix provinces et des trois territoires du Canada, réunis à Victoria pour le Conseil de la fédération, réclament une rencontre avec Justin Trudeau pour discuter des transferts en santé.
Ce scénario est devenu une véritable rengaine aboutissant immanquablement à un dialogue de sourd, les provinces et les territoires arguant que l’aide d’Ottawa est insuffisante pour combler leurs besoins en santé, le Fédéral affirmant qu’il en fait déjà suffisamment en ce domaine, et qu‘il a versé jusqu’à maintenant des sommes «ponctuelles» pour lutter contre la COVID-19.
En bref, les premiers ministres demandent au gouvernement fédéral d’augmenter sa part du financement des soins de santé, en la faisant passer de 22% à 35%, ce qui constituerait une hausse de 28 milliards de dollars par année. De plus, aux dires des premiers ministres, la pandémie a amplifié des problèmes déjà présents dans le système de santé, et la situation risque de s'aggraver en raison des pénuries de personnel et du vieillissement de la population.
De surcroît, il m’apparaît clair que Justin Trudeau n’a pas l’intention de signer un chèque en blanc aux provinces et territoires, son intention affirmée étant d’assortir ces transferts de conditions qui auraient pour effets directs de s’ingérer dans les compétences des provinces, une situation à laquelle s’objectent carrément les provinces et territoires.
Conséquemment, je suis d’avis que les transferts en santé risquent de prendre l’affiche dans une reproduction du «Jour de la marmotte» encore une fois.
Jean Charest prend du mordant
Avec l’appui du candidat exclu de la course à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC), Patrick Brown, Jean Charest, l’ex-premier ministre libéral du Québec prend du gallon. Patrick Brown soutient que Jean Charest demeure le meilleur adversaire pour combattre l'extrémisme de Pierre Poillièvre.
Dans cette foulée, le coprésident de la campagne nationale de M.Brown, John Reynolds,un appui de taille, a annoncé son soutien à Jean Charest qui, selon lui, est le meilleur choix pour «unir le parti et former un gouvernement conservateur national», argue-t-il dans une lettre. M. Reynolds se dit extrêmement inquiet par les divisions au sein du PCC et déplore le ton vindicatif utilisé dans certaines campagnes.
Or, à ses dires, Jean Charest respecte tous les membres, même ceux qui ne sont pas d’accord avec ses positions. «Nous avons besoin d’offrir aux Canadiens un Parti conservateur uni et inclusif avec un nouveau chef expérimenté», et il estime pour cette raison que Jean Charest est le meilleur candidat. Toujours selon John Reynolds, le PCC ne pourra pas gagner les prochaines élections fédérales ni battre les libéraux et former le prochain gouvernement s’il est divisé. Il croit que Jean Charest possède l’expérience et la crédibilité dont le parti et les Canadiens ont besoin. Le PCC a besoin «d’idées ambitieuses et de solutions sérieuses, pas seulement des slogans réclamant plus de liberté», estime-t-il..
Enfin, M. Reynolds souligne que Jean Charest n’a pas peur de s’attaquer aux questions difficiles. D’après lui, c’est le temps de redonner le pouvoir à la base conservatrice et «Jean Charest est le candidat qui a le pouvoir de le faire et qui propose de le faire».
Fort de ces appuis, Jean Charest vient de donner un second souffle à sa campagne et devient un candidat sérieux dans la course à la direction du PCC. Reste à voir comment réagira Pierre Poilièvre devant ce nouveau scénario...
Henri Marineau, Québec
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