La question nationale, nos élites et le peuple

Tribune libre

La question nationale, nos élites et le peuple
Je dédie ce texte à la Ligue internationale des scientifiques pour l’usage de la langue française (LISULF) afin de marquer le 42e anniversaire de sa fondation.
Je me rappelle, il y a environ 40 ans, ma mère m’invitait à lire la revue Québec Science. Plus tard, elle me présenta à Monsieur Pierre Demers, président de la LISULF. Aujourd’hui, je milite pour conscientiser nos élites et les organismes à lier la question nationale à leurs causes. En effet, comment pourrait-on prétendre défendre la langue française dans les sciences, sans condamner le fait que l’on vit dans un pays qui cherche par tous les moyens à nous angliciser? Alors, je salue par la présente et rends hommage à Monsieur Demers pour inclure la nécessaire indépendance du Québec dans le manifeste de la LISULF.
Malheureusement, je ne peux en dire autant des autres élites à la tête d’organismes et de mouvements défendant toute sorte de causes sans parler de l’indépendance du Québec. Ils sont d’une bonasserie outrancière, d’une gentillesse masochiste, d’un chacun-pour-soi, et même d’un purisme extrême, qui contribuent à notre maintien dans une fédération canadienne, où l’on nous exploite et nous mène tout droit vers l’assimilation.
Que l’on parle d’un syndicat, d’une association étudiante, professionnelle ou patronale, que l’on parle d’un parti politique, que l’on parle d’un mouvement défendant l’usage de la langue française en général ou prônant la culture et le nationalisme québécois, ou même que l’on parle de ces indignés québécois qui se veulent mondialistes, mais qui se refusent le droit d’exister en tant que pays comme toutes les nations du monde, ou que l’on parle tout simplement de monsieur Tout-le-Monde; la langue de bois ne peut que nous desservir et confirmer notre incapacité et notre impuissance à changer les choses, sans éliminer un gouvernement que l'on ne contrôle pas, celui d'Ottawa. Nous avons ainsi une attitude de perdant, de bachi-bouzouk comme dirait le capitaine Haddock, de taré, et même de mouton, qui confondent respect des choix politiques des membres et outils indispensables à l’atteinte de nos objectifs, en se contentant de demies-mesures.
Le 2 mai dernier, j’ai eu honte d’être québécois. Je n’ai osé sortir de ma maison pendant un certain temps, de peur de voir les visages heureux des gens parlant anglais dans l’Ouest-de-l'Île de Montréal et des francophones aussi qui se complaisent dans un environnement où l’on ne peut se faire servir en français, regarder un film en français, s’entraîner physiquement en français, s’amuser ou même de travailler en français. Oui, l’élection de députés néo-démocrates le 2 mai fut une victoire pour les fédéralistes et les Canadiens-anglais. Ce fut une énième défaite pour la nation québécoise, quoi qu’en disent les médias et les sondages.
Je blâme nos élites et principalement nos politiciens pour notre assujettissement aux nations canadienne-anglaise et britannique. Je m’en prends à nos représentants, pour refuser l’union des forces vives, sous une véritable coalition menant à l’ultime affirmation de notre existence, l’indépendance du Québec. Ceux à la tête de nos partis politiques prônant la création de notre pays et ceux à la tête des autres organisations syndicales, étudiantes ou autres, vous êtes les principaux responsables de notre asservissement, de notre ignorance des véritables enjeux et de la dégénération de la nation québécoise. Vous portez le poids des chaînes de notre impuissance collective.
Je termine avec une touche d’optimisme, une citation tirée du film, Sans retour : « Êtes-vous un affreux canard, ou un joli cygne? Car, c’est à vous de choisir, vous savez! Parce qu’il suffit de croire pour être! » Ainsi, si l’on croit que l’on est une véritable nation, alors on devient une véritable nation!
Daniel Roy, C.A.
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3 commentaires

  • Daniel Roy C.A. Répondre

    7 décembre 2011

    Monsieur Dubreuil,
    Les élites fédéralistes sont les pires de toutes. Elles sont les collaboratrices de l'ennemi, Ottawa. Je n'essaie pas de changer ces collaborateurs ou l'ennemi. Je m'adresse aux élites qui ont le pouvoir de renverser ces collaborateurs et l'ennemi. Je m'adresse aux politiciens voulant faire du Québec un pays, qui se divisent en partis sans faire de coalition ou de fusion. Je m'adresse aux syndicats et aux associations étudiantes et mouvements de toutes sortes qui refusent de promouvoir l'indépendance, l'outil ultime dans l'atteindre de leurs objectifs. Je blâme toutes ces élites pour ne pas s'unir afin de renverser l'autorité canadienne-anglaise et britannique sur le sol québécois. Je nous blâme tous de militer pour ceci ou cela sans faire le lien avec la question nationale. Et surtout, je nous blâme pour avoir peur des mots et peur de nous indigner. Je nous blâme pour reporter la souveraineté à plus tard. Je pense à ceux d'entre-nous qui mourront aujourd'hui, demain, après demain, ainsi de suite avant que l'on ait eu le courage de dire, assez c'est assez?
    Daniel Roy, C.A.

  • Jacques Dubreuil Répondre

    7 décembre 2011

    M. Roy, vous savez que je vous respecte. Je dois cependant vous dire que vous n'avez pas le droit d'avoir honte d'être Québécois. Votre texte serait renforcé, je crois, si votre idée de questionner les élites était plus explicite. N'est-ce pas de nos élites du genre Charest qu'il faut avoir honte? Vous direz que c'est le peuple qui a voté le 2 mai. J'en conviens. Mais « le peuple » mal conduit par des élites fainéantes est-il vraiment à blâmer? Est-ce celui qui tient l'arme ou celui qui donne l'ordre qui est le vrai meurtrier?

  • Daniel Roy C.A. Répondre

    7 décembre 2011

    Je dois mettre à jour mon texte, car j'ai maintenant aussi honte que nos compatriotes de la circonscription de Bonaventure aient réélu les Libéraux. Il est connu que le gouvernement libéral est corrompu et inapte à gouverner, qu'il vend le Québec pour des bouchées de pain et qu'il anglicise le Québec. Malgré cela, les électeurs font preuve de pure ineptie. Qui blâmer? Je l'ai écrit plus haut. Il me semble encore une fois qu'on ne sache dire les choses telles qu'elles sont. À force d'être politiquement corrects, nous allons avoir mal à nous faire passer autant de sapins. Oups, avons-nous encore le droit d'utiliser le mot sapin?
    Daniel Roy, C.A.