Il est impossible de mener une guerre idéologique sans idéologie. Et ici, que nous le voulions ou non, un moyen de sortir: La quatrième théorie politique.
Aujourd’hui, beaucoup parlent de la guerre de l’information et de la guerre idéologique entre l’Occident et la Russie. Les positions dans cette guerre ne sont pas clairement définis comme elles le devraient.
Le fait est que l’Occident critique la Russie et chacune de nos actions, que ce soit sur la Crimée, sur la Nouvelle-Russie [Novorossya, territoires independentistes ex-Ukraine, NDLR] ou sur la Syrie avec des positions libérales. Ces attaques, allant jusqu’à l’obsession, de la part de l’étranger et de la cinquième colonne russe, ont progressivement convaincu la quasi-totalité de notre société – si l’on peut parler de société! – et plus important encore, ont convaincu le président que le libéralisme est une idéologie hostile à la Russie. Et donc aue nous devons faire face.
Il y a ici deux points fondamentaux: Comment éradiquer le libéralisme qui a pris racine depuis les années 90 dans l’économie, l’éducation, la culture, et que proposer à la place. Eh bien, nous rejetons à l’unanimité le libéralisme, mais que lui opposons nous? Ces deux points sont étroitement liés: Nous ne pouvons pas éradiquer le libéralisme, sans rien proposer à la place. Les porteurs du virus libéral vont tout faire pour saboter de l’intérieur toute tentative d’établir en Russie une idéologie de rechange à part entière qui sera adaptée à l’unicité et aux spécificités de l’identité russe.
Tout d’abord, nous allons voir comment l’idéologie dans les temps modernes s’est opposée au libéralisme. C’est le communisme et le fascisme, ainsi que diverses formes de nationalisme. Quoi d’autre? demandez-vous. C’est hélas tout. En science politique au siècle dernier, nous avons appris à ne compter que jusqu’à trois. Bien sûr, il y a beaucoup de nuances et de versions mixtes, mais rien ne change fondamentalement. Si nous rejetons le libéralisme, nous lui opposons le marxisme ou le communisme, ou, pardonnez l’expression, le fascisme. Que ces idéologies soient appelés différemment, que nous les couvrions avec des feuilles de figuier [que nous les camouflions, NDLR], ne change pas: Le fondement reste le même. Et ici, la chose la plus importante: Notre société ne s’en satisfait pas. Peut-être est-ce la raison pour laquelle nous avons peur de raisonner sur l’idéologie: Nous rejetons fermement le libéralisme, mais ses alternative les plus développées – le communisme et le fascisme – ne nous attirent definitivement pas. Le communisme s’est récemment effondré sous nos yeux, comme pourri jusqu’à l’os, et nous combattons contre le fascisme en Ukraine, et le souvenir de la Grande Guerre patriotique [seconde guerre mondiale, NDLR] est sacré pour nous. C’est une impasse: On attaque l’idéologie libérale, basées aux États-Unis et dans les pays occidentaux. Et en réponse, nous n’opposons tout simplement rien, et c’est facile à comprendre pourquoi. Parce que nous ne voulons ni le communisme ni le fascisme, et sommes coincés dans un piège. Pour l’Occident, il est évident que celui qui rejette le libéralisme est communiste ou fasciste, ou les deux. Et pour celà les libéraux ont déjà les arguments « Les Russes construisent le Goulag. » En avant tous, contre la Russie! Et hélas, celà marche.
Nous n’avons tout simplement pas d’autre solution pour sortir de ce cercle vicieux dans l’idéologie d’apprendre à compter jusqu’à quatre. Si nous rejetons le libéralisme et refusons d’adopter les alternatives d’aujourd’hui que sont le communisme et le fascisme alors une Quatrième Théorie Politique est tout simplement une nécessité. Mais de nos jours il n’y a pas de telle théorie puisque libéralisme, communisme et fascisme rassemblent toutes les possibilites théoriques inhérentes au siècle des Lumières. Et ce n’est pas arbitraire, mais c’est un fait. Il faut donc construire une quatrième théorie politique au-delà des limites de la culture de la modernité representee par les trois derniers siècles de l’histoire de l’Europe occidentale.
Dans la construction de la quatrième théorie politique au-delà du libéralisme, du communisme et du fascisme, nous pouvons aller dans deux directions simultanément – le passé et l’avenir. Dans le passé, nous pouvons voir l’idéal de la Tradition, l’Empire, la monarchie sacrée chrétienne et la symphonie des pouvoirs. Ce n’est assurément pas ni le libéralisme, ni le communisme ou le fascisme. Mais ce n’est pas, à notre époque, « Moderne ». Par conséquent, il faudra sacrifier le « Moderne » et ses axiomes.
On peut imaginer l’avenir. Les postmodernistes ont montré la nature totalitaire des principes des Lumières: En rejetant Dieu et en abrogeant le sacré, les humanistes ont mis à égalite l’esprit humain, le corps et la matière sacrée. Par conséquent, de nos jours, les critiques de la « modernité » et de toutes ses variantes – le libéralisme, le communisme et le fascisme – sont interprétées comme violence, racisme et totalitarisme. De manière générale, ces trois idéologies (libéralisme, communisme et le fascisme), nous devons les jeter. Et nous devons faire un grand saut dans le futur, libérant ainsi notre imagination politique. C’est l’aspect futuriste de la quatrième théorie politique. Et peut-être qu’il serait compatible avec la renaissance des traditions, que l’on appelle la révolution conservatrice. Paradoxe? Nous n’avons tout simplement pas d’autre alternative.
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