Élections américaines

La leçon à tirer de Donald Trump

Petit retour dans le passé

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Tribune libre

Considérant les attaques souvent violentes des médias américains et les déclarations souvent incendiaires du président sortant, une question s’impose à mon avis : pourquoi Donald Trump a-t-il recueilli, malgré les critiques et ses fanfaronnades, presque 50 % des suffrages exprimés par l’électorat américain?

À mon avis, la réponse est simple : l’élite américaine s’est complètement dissociée du peuple qui regroupe l’ensemble de la base militante républicaine incarnée par Donald Trump. En fait, la classe professionnelle de la population américaine s’identifie aux démocrates tandis que la classe ouvrière rejoint les républicains.


Les grands centres urbains aux démocrates, les régions aux républicains


Alors que Donald Trump venait d'annoncer sa candidature à l'investiture républicaine en vue de l'élection présidentielle, Reuters répondait le 16 juin 2015 : « Les chances du milliardaire sont jugées minimes par les politologues. (…) Des études montrent sa très forte impopularité, plus de 50 % des Américains déclarant qu'ils n'envisageront jamais de voter pour lui. »


Celui que les sondages donnaient perdant dans la course à la réélection depuis l'explosion de la crise sanitaire aux États-Unis est resté fidèle à ses principes d'action qui lui ont servi le plus, parmi ceux qu'il énonçait dans son livre, « The art of the coming back », publié en 1997 : jouer au golf, rester concentré, être paranoïaque, être passionné, aller à contre-courant, oser, travailler avec des gens qu'on aime, être chanceux, toujours se venger.


Son leitmotiv: "Make America great again". Près de 50 % des Américains semblent avoir cru en lui et persistent à le suivre encore aujourd’hui. Peut-être est-ce parce qu’il est sensible à leurs besoins! 


Petit retour dans le passé : Les leçons à tirer de la victoire de Donald Trump en 2016


« Trump n’est que le miroir de la société américaine, il dit ce que beaucoup de gens veulent entendre. Il casse les codes du politiquement correct, dit beaucoup de choses dont les politiques ne parlent jamais, et surtout, “he tells it like it is”. Qu’on l’aime ou pas, dans sa façon de parler et de penser, Trump est plus proche de l’Américain moyen qu’Hillary, bien trop surfaite et forgée dans le même moule tout lisse que les politiciens qui déçoivent les électeurs depuis des décennies. Insulter Trump aussi ouvertement, c’est insulter son électorat. Et cet électorat en a certainement marre de se faire dire quoi penser, quoi dire et quoi voter par des journalistes “bien pensants” qui sont déconnectés de la réalité ».


https://medium.com/france/les-le%C3%A7ons-%C3%A0-tirer-de-la-victoire-de-donald-trump-da29fe46ec85


Trump comme un lion en cage


De toute évidence, le président américain sortant, Donald Trump, n’a aucunement l’intention d’abandonner son poste à la Maison Blanche en multipliant les tentatives pour s’accrocher au pouvoir. Ainsi, dès la nuit de mardi à mercredi, il a enflammé le web après s’être prématurément déclaré vainqueur avant même la fin du dépouillement des votes. Du même souffle, Donald Trump s’est insurgé contre une « fraude » électorale, sans donner plus de détails, et a demandé l’arrêt complet du dépouillement des votes.



Au risque de bafouer la démocratie, le républicain a annoncé son intention de faire invalider des bulletins qu’il estime frauduleux malgré l’absence de preuves. À cet effet, son équipe de campagne a annoncé de multiples recours judiciaires. Le président sortant a également publié depuis mercredi au moins cinq gazouillis, dont un accusant les démocrates de « voler l’élection » et plusieurs remettant en doute le décompte des bulletins de vote dans des États clés qu’il était en voie de perdre.



Pour combattre la désinformation, Facebook et Twitter sont intervenus à maintes reprises pour rectifier les faits de certains messages du président sortant sur sa page personnelle et ont signalé à leurs utilisateurs plusieurs publications de Donald Trump susceptibles d’être inexactes ou trompeuses.



Au moment d’écrire ce billet, le résultat final de l’élection présidentielle n’est pas encore connu mais tout indique que Joe Biden deviendra le nouveau président des États-Unis. Toutefois, Donald Trump demeure officiellement président jusqu’au 20 janvier 2021, jour prévu pour l’assermentation du nouveau président américain.



D’ici là, comment réagira Donald Trump? Jusqu’où iront les recours judiciaires qu’il a intentés? Quelles proportions prendront les manifestions pro-Trump dans un climat aussi chargé d’émotions? Donald Trump, dans l’hypothèse d’une+  défaite, concèdera-t-il la victoire à Joe Biden? Des questions auxquelles seuls les prochains jours nous apporteront des réponses…



Les États désunis



Ce qui est frappant en regardant la carte des États-Unis après les résultats actualisés du scrutin présidentiel, c’est à quel point le clivage géographique est significatif. En effet, d’un côté, les côtes Est et Ouest votent pour le démocrate Joe Biden tandis que l’intérieur des terres choisit le président sortant, Donald Trump. Autrement dit, d’un côté les régions riches tournées vers l’extérieur, de l’autre une Amérique reculée et désindustrialisée qui se sent perdante dans un contexte de la mondialisation, une polarité territoriale qui se traduit en partie par la couleur de la peau et les inégalités de revenus. 



Jamais les États-Unis ne sont apparus aussi désunis. Que l’on fasse référence à une guerre civile appréhendée traduit bien la gravité de la situation présente. Et on relève de nombreuses craintes, excessives, espérons-le, que les lendemains du scrutin présidentiel soient marqués par des incidents violents.



Or tout au long de son mandat, Donald Trump a constamment joué sur ces clivages pour conforter sa base électorale. Il a fait le choix de diviser pour régner. C’est pourquoi plus de la moitié des Américains ne souhaitent pas sa réélection. Par ailleurs, si Joe Biden l’emporte, il fera face à une tâche titanesque pour apaiser les blessures… Au bénéfice des Américains et du reste du monde.



Trump 2, sondages 0



En 2016, à la veille du scrutin américain, tous les sondages prévoyaient une victoire facile de la candidate démocrate Hilary Clinton. On connaît le résultat, le candidat républicain Donald J. Trump l’a finalement emporté.



En 2020, les firmes de sondage alléguaient qu’elles avaient fait les ajustements nécessaires pour éviter de tels écarts entre leurs prédictions et les résultats, et prédisaient une vague bleue qui, de toute évidence, ne se manifestera pas.



Quoique le résultat final ne soit pas encore connu au moment où j’écris ce billet, il appert qu’il sera très serré. En conséquence, on peut d’ores et déjà affirmer que Donald Trump a pris une avance de 2 à 0 sur les sondages au cours des deux dernières élections présidentielles américaines.



Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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