La langue de bois de Stéphanie Vallée

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Quand le tchador, les souris dansent






C’était un morceau d’anthologie. Hier matin, la ministre de la juste Stéphanie Vallée était de passage au micro de Paul Arcand pour parler de son projet de loi favorisant apparemment la neutralité de l’État. À plusieurs reprises, Paul Arcand a posé une question claire: est-ce que le tchador sera permis chez les employés de l’État?




Le tchador, c’est cette tenue associée à un certain islam qui recouvre complètement le corps de la femme, mais qui laisse son visage découvert. Il aurait été facile de répondre par un oui ou par un non. Et la réponse aurait été simple: c’est oui. En matière de symboles religieux, le gouvernement accepte à peu près tout, le tchador itou, pour peu que le visage soit dégagé.




Mais la ministre a préféré patiner comme rarement un ministre aura patiné.




Probablement parce qu’elle sait au fond d’elle-même que le laisser-faire du gouvernement libéral est rejeté par la population. Alors elle a tourné autour du pot en multipliant les circonvolutions et les propos évasifs.




Contorsions langagières




On devine le calcul de Stéphanie Vallée. Elle sait bien que les Québécois, pour l’essentiel, trouveront sa position mollassonne. Qu’ils diront du gouvernement Couillard qu’il est invertébré! Alors elle préférera passer pour une spécialiste des contorsions langagières que de dire franchement les choses.




N’importe quel auditeur de bonne foi s’est certainement dit: cette femme a la langue de bois comme langue maternelle. Probablement a-t-il lâché quelques jurons? Il y a des limites à se faire prendre pour un imbécile. Chez la ministre, le langage ne sert pas à nommer la réalité, mais à la dissimuler, à l’édulcorer.




Mieux encore: on falsifiera le sens des mots. On se souvient d’Orwell qui disait que «la guerre, c’est la paix, l’amour, c’est la haine et la liberté, l’esclavage». Stéphanie Vallée nous dit quant à elle que la permission donnée de travailler pour l’État en tchador, c’est la neutralité religieuse. Magnifique.




Camus disait que «mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde». Si le peuple se défie des politiciens et finit par les mépriser, c’est qu’il n’est pas dupe. Il comprend tôt ou tard qu’on se moque de lui. Un jour, il se lasse. Il fiche le camp. Il ne vote plus. Qu’on ne lui en tienne pas rigueur.



 




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