La langue dans le vinaigre

L'intégration au Québec



En janvier dernier, ma collègue Noée Murchison a démontré qu'une personne pouvait facilement décrocher un travail dans un commerce de Montréal même si elle était unilingue anglophone.

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Son enquête avait prouvé ce que la plupart des Montréalais soupçonnaient depuis longtemps : à savoir que beaucoup de commerçants qui ont pignon sur rue à Montréal se foutent totalement de la langue française.
NO PROBLEMA !
Afin de calmer les ardeurs souverainistes qu'une telle nouvelle pouvait engendrer, La Presse («Un journal fédéraliste, dont le directeur de rédaction est BIEN SÛR fédéraliste», dixit Paul Desmarais dans le magazine Le Point) a publié trois textes affirmant que contrairement à ce que le dossier de Noée Murchison laissait entendre, le français se portait extrêmement bien sur l'île de Montréal.
J'ai hâte de voir ce que le quotidien de la rue Saint-Jacques va écrire, cette semaine. Car Noée a continué son enquête.
Et elle a découvert non seulement qu'on peut trouver du boulot à Montréal quand on ne parle QUE l'anglais, mais qu'il est plus facile pour un unilingue anglophone de décrocher un emploi que pour un unilingue francophone.
FAUSSE REPRÉSENTATION
Il faut vraiment porter de grosses lunettes roses pour affirmer que le français se porte bien à Montréal. Même les immigrants savent que c'est faux...
Lors des audiences de la commission Bouchard-Taylor, plusieurs immigrants ont dit que la province de Québec fait de la fausse représentation lorsqu'elle courtise les travailleurs à l'étranger.
«Vous nous dites qu'il suffit de parler français pour trouver du boulot à Montréal, ont répété plusieurs immigrants. Or, c'est faux : la plupart des employeurs nous demandent une bonne connaissance de l'anglais. Pourquoi vous cachez ce fait ? Pourquoi vous ne dites pas qu'il faut parler anglais pour travailler à Montréal ? On arrive chez vous, et on se rend compte qu'il faut prendre des cours d'anglais si on veut travailler...»
En mai dernier, on a même appris que l'État québécois paie des cours d'anglais aux immigrants pour qu'ils puissent trouver du boulot à Montréal ! Et qui offre ces cours ? Des organismes de francisation !
Only in Québec.
«UNE DÉCEPTION»
Voici l'extrait d'un texte publié sur Arrondissement.com, un site Web destiné aux immigrants.
«Encouragés par le gouvernement du Québec, beaucoup de nouveaux arrivants qui débarquent parlent le français. Et le problème linguistique s'amplifie lorsque les immigrants se butent à l'apprentissage de... l'anglais. En effet, à Montréal, difficile de se tailler une place dans le marché du travail sans avoir une bonne connaissance de la langue de Shakespeare.
«Cela a été ma plus grande déception, constate Farid, immigrant d'origine algérienne. Lorsqu'on cherchait un pays pour immigrer, on voulait vraiment un pays francophone et on a choisi le Québec. Mais c'était une illusion. C'est l'anglais qui règne ici et c'est un problème, car nous, on ne parle pas l'anglais.»
C'est clair, non ?
SUPER DUPER
Que des commerces demandent à leurs employés d'être bilingues est une chose.
Mais ce que Noée Murchison a découvert, c'est qu'il est plus facile de trouver du boulot dans des commerces de Montréal lorsqu'on est unilingue anglophone que lorsqu'on est unilingue francophone ! On est loin de la loi 101 en maudit, là... Mais, bon, pourquoi s'énerver, hein? Y en a pas, de problème!
Everything is fine and hunky-dory...


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