"L'Homme est la mesure de toute chose" (Protagoras)

La laïcité de l'État du Québec, un débat à finir

Respect de tout un chacun

Tribune libre

Il n’est plus question depuis presque 50 ans que les religions s’installent au pouvoir de l’État du Québec; pourquoi alors bénir une loi (21) qui bafoue des droits fondamentaux et des libertés fondamentales, si ce n’est pas que pour de simples raisons électoralistes? 



Un signe religieux ne m’a jamais rien enseigné ou endoctriné; ce sont les personnes qui m’ont enseigné leur doctrine (leurs douteuses croyances) qui ne représentaient rien de logique dans ma tête d’enfant ou d’adolescent; encore moins rendu adulte. Il ne cherchait qu’un contrôle sur ma personne. Ce n’est qu’à l’âge de 46 ans que je me suis finalement arraché à ces endoctrinements et leur culpabilité. C’est une femme qui m’a fait comprendre mon erreur. J’étais très en retard, mais maintenant j’ai compris : comme Socrate, je pense avoir compris qu’on ne sait jamais. J’espère mourir en paix dans ce mystère de la vie et de la mort.



Il serait bien d’enseigner la laïcité de l’État aux adolescentes et adolescents, mais on ne peut rien leur imposer de plus, n’est-ce pas? Oui pour la laïcité de l’État (c’est l’état qui est laïc), mais certainement pas les personnes; la laïcité des personnes est un droit ou une liberté fondamentale à respecter, comme les croyances qu’elles soient religieuses ou philosophiques. Les superstitions sont de tous ordres.



Avoir peur que le multiculturalisme canadien étouffe les valeurs de la laïcité des Québécois en leur gouvernance de l’État est une erreur dont il faut prendre conscience. Je pense qu’on mêle deux choses; d’autant plus qu’avec l’immigration future, le Québec ne sera plus jamais comme «Les belles histoires des pays d’en haut» (lire Francine Pelletier «Au Québec, c’est comme ça qu’on vit» LUX, 2023). Il faut protéger notre culture française, certes, mais celle-ci n’a rien à voir avec aucune religion, n’a plus rien à voir avec les religions. Le Québec est un État laïc et c’est un fait accompli même si des femmes ou des hommes affichent leurs croyances religieuses dans les parcs comme dans les écoles et les universités.



Pour ma part, je le répète : ou bien nous avons des chartes (canadienne et québécoise) et des principes de Liberté, Égalité, Fraternité qui sont au-dessus des lois et qu’on doit respecter dans l’établissement des lois, ou bien on ne les respecte pas et l’on instaure des lois auxquelles on accole des sanctions parce qu’on y aura désobéi. Là, ce sera comme avec cette loi 21 : un État policier qui deviendra de plus en plus intolérant que sur des apparences de fautes.



La loi 21 n’est pas une loi de la circulation routière ni une loi qui défend de voler le bien de son prochain : elle est une loi qui sanctionne des personnes dans leur respect des droits fondamentaux parce qu’elle porte un signe religieux; ça dépasse le bon sens et c’est dangereux pour la paix sociale. De plus, pour les «coupables», ça tue l’enthousiasme au dépassement personnel dans la société civile.



Si l’on n’éduque pas les jeunes au respect des droits fondamentaux, le danger augmente que nous nous retrouvions dans un État policier ou plus aucune tolérance à la différence deviendra monnaie courante.



Il n’est plus question de penser Dieu ou quiconque comme esprit supérieur dans les lois : cette façon de penser nos lois est terminée depuis 1975. Les femmes et les hommes doivent être la seule mesure de nos sociétés civiles.



Notre paix sociale et civile dépend de notre bonne éducation à notre charte du Québec. 



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