Après SLAV, Kanata

La guerre des clones: une autre attaque injustifiée

Robert Lepage encore une fois attaqué

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Tribune libre

Décidément on s'acharne. Robert Lepage est dans le collimateur des bien-pensants. Avant il y eu SLAV. Maintenant c'est au tour de KANATA de passer à la déchiqueteuse.


Pour ce dernier, le procédé est quelque peu différent: le ton est plus poli, plus précautionneux; les angles et les coins sont soigneusement limés pour faire moins abrasif; mais le fond de l'argumentaire reste le même, en bon clone de l'autre. Tout cela au final se ramène au même plaidoyer culpabilisant dans le but d'intimider les victimes et de les amener, une fois humiliées et repenties, à intégrer une forme de profilage racial dans le processus de sélection des acteurs d'un spectacle artistique afin de se conformer aux normes de la nouvelle morale triomphante.


Ce procédé dégueulasse enfariné de fausse vertu a été dénoncé pour SLAV. Il doit l'être aussi pour KANATA.


Le résultat final pour KANATA sera aussi probablement différent de celui de SLAV car Ariane Mnouchkine et son Théâtre du Soleil possèdent ce qui a cruellement fait défaut aux organisateurs du Festival de Jazz de Montréal: une colonne vertébrale. Dieu merci!


Dans cette nouvelle controverse si semblable à l'autre, certains Autochtones et leurs "alliés" se disent "peut-être saturés" (notez le "peut-être" typiquement québécois qui aime se lover dans la non-affirmation permanente) d'entendre les autres raconter leur histoire, comme ils disent, mais si c'est le cas, pourquoi n'ont-ils jamais pris les moyens de raconter cette histoire eux-mêmes?


D'autre part, le Théâtre du Soleil est une troupe française qui doit d'abord faire appel à son propre personnel pour travailler dans ses productions, convention de travail oblige. Si par malheur l'idée leur passait par la tête d'engager pour l'occasion quelques "Amérindiens de service" pour faire "couleur locale", à coup sûr il y aurait des bonnes âmes qui monteraient aux barricades pour le leur reprocher et crier à la condescendance post-coloniale. Comme quoi il n'y a pas moyen de se sortir indemne de ce guêpier multi-culturel.


Les protestataires devraient plutôt se réjouir de voir des "étrangers" s'intéresser à leur sort et vouloir faire connaître leur histoire au reste du monde tout en ayant pris la peine de les consulter au préalable pour s'assurer de diffuser un message qui colle à leur réalité. Si au bout du compte ils estiment avoir été mal servis ou mal compris, ils n'ont qu'à prendre eux-mêmes les moyens requis pour raconter à leur manière et dans leurs mots leur histoire au monde. Ils seront sûrement entendus.








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2 commentaires

  • Christian Rivard Répondre

    16 juillet 2018

    Jean-Charles Morin,


    Croyez-vous justifier qu'un groupe de pression puisse avoir la légitimité de modifier le moindre élément d'une oeuvre artistique ?


    Comme par exemple Tintin au Congo ? https://www.lexpress.fr/actualite/societe/video-tintin-au-congo-un-ouvrage-raciste-et-subtilement-negationniste_1630330.html



    Christian B. Rivard



    • Jean-Charles Morin Répondre

      17 juillet 2018

      Toute oeuvre artistique est le témoin de son temps. Chercher à l'altérer tout en laissant entendre qu'elle demeure authentique revient à la dénaturer. Dans les jours les plus sombres de l'URSS, Staline faisait modifier après-coup les photographies historiques, les livres et les articles de journaux qui ne faisaient pas son affaire pour gommer ses erreurs et montrer son régime sous un jour plus favorable. Cet aspect loufoque du stalinisme a d'ailleurs été dénoncé par l'écrivain George Orwell dans son roman "1984". On croyait ces temps révolus mais voilà que ces mentalités délétères se repointent de nos jours le bout du nez sous couvert de vertu mondialiste.
      En réponse à votre question, personne ne peut s'arroger la légitimité de modifier une oeuvre artistique, à moins bien sûr que son auteur n'y consente librement. Autrement cela revient à de la censure, purement et simplement.