Réfection du parlement

La FTQ est infiltrée par le crime organisé, selon Paul Sauvé

Je suis convaincu que la FTQ collabore avec les Hells Angels et le crime organisé. — Paul Sauvé

Corruption généralisée

L'entrepreneur en construction Paul Sauvé a affirmé mardi devant le comité des opérations gouvernementales des Communes que la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) est infiltrée par le crime organisé, et notamment les Hells Angels.
M. Sauvé affirme que le crime organisé a le pouvoir de faciliter l'obtention des cartes de compétences requises sur les chantiers et a une influence sur la productivité des chantiers. Il peut en outre limiter les visites d'inspecteurs sur les chantiers.
Je suis convaincu que la FTQ collabore avec les Hells Angels et le crime organisé.
— Paul Sauvé

« Il est clair, au Québec, pour avoir vu des dirigeants de la FTQ-Construction [...] - je pense entre autres à Jocelyn Dupuis - être très près entre autres de la Société Grues Guay et [du] dénommé [Normand « Casper »] Ouimet, que c'est du pareil au même quant à moi », a-t-il dit.
Ces déclarations de M. Sauvé ont été faites en réponse aux questions de députés conservateurs. Elles évoquaient des déclarations déjà faites sur les ondes de la société d'État en juin 2009.
Dans un court communiqué publié tout juste après le témoignage de M. Sauvé, la FTQ a formellement réfuté les allégations de l'entrepreneur. La centrale syndicale le met au défi « de répéter ces propos publiquement en dehors de la protection du comité ». Elle ajoute qu'elle se réserve « la possibilité d'entreprendre toute démarche juridique le cas échéant ».
Un contrat obtenu grâce à un militant conservateur
La présence de Paul Sauvé devant le comité des Communes tenait cependant au fait qu'il a récemment déclaré sur les ondes de Radio-Canada qu'il a versé 140 000 $ au militant conservateur Gilles Varin pour que sa firme, LM Sauvé, obtienne le contrat de réfection de l'aile ouest du parlement canadien.
M. Sauvé a dit croire qu'il a bel et bien obtenu le contrat de 9 millions de dollars en raison des démarches de M. Varin.
À Radio-Canada, Paul Sauvé avait déclaré avoir versé 70 000 $ à M. Varin pour s'assurer qu'il soit sur la liste des soumissionnaires, et une autre tranche de 70 000 $ lorsqu'il a eu le contrat, en 2008. Lors de son témoignage, M. Varin a plutôt dit avoir reçu 118 000 $.
M. Sauvé soutient qu'il a embauché M. Varin après avoir compris que les contrats gouvernementaux constituaient une chasse gardée, et qu'il était très difficile pour les entreprises québécoises de percer ce marché.
M. Sauvé s'est aussi fait poser des questions sur le cocktail de financement qu'il a organisé dans la circonscription de Bourassa en janvier 2009, après qu'il eut décroché le contrat de réfection. L'activité s'est déroulée en présence du ministre des Travaux publics de l'époque, Christian Paradis.
L'entrepreneur a affirmé que le cocktail a été organisé à la demande de Gilles Prud'homme, qui faisait partie de l'organisation conservatrice de la circonscription de Bourassa, dans le nord-est de Montréal. Il dit que ce dernier a délibérément choisi un endroit « un peu isolé » pour le cocktail.
Varin n'a rien à se reprocher
Lors de son témoignage, M. Varin a dit n'avoir rien à se reprocher. Il a soutenu que c'est à titre de conseiller stratégique en développement que l'entrepreneur montréalais lui a versé 118 000 $ sur une période de 30 mois.
M. Varin a dit n'avoir fait aucune intervention auprès du gouvernement dans ce dossier. Il s'est borné, dit-il, à présenter M. Sauvé à Hubert Pichet, un employé du sénateur conservateur Pierre-Claude Nolin, lorsqu'il l'a croisé dans un restaurant.
Selon des documents obtenus par La Presse canadienne en vertu de la loi d'accès à l'information, LM Sauvé a remporté l'appel d'offres grâce à une soumission de 8,9 millions de dollars. Les quatre autres soumissionnaires offraient de faire le travail pour plus de 10,6 millions de dollars.
Radio-Canada.ca avec CBC


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