La diversité vue par les diversitaires

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« Ceux qu’on dit exclus de la place publique, ce sont bien des gens « ordinaires » issus des régions. »


La diversité est-elle représentée, à la télévision et ailleurs ? C’est la question du moment. Les concepteurs d’une série télé en 2021 doivent mettre en scène des personnages issus des communautés culturelles, un autochtone, un couple homosexuel, un transgenre et j’en oublie.


C’est bien de vouloir montrer toutes les réalités. L’exagération inverse a certainement existé dans le passé. Personne ne veut revenir à un Parlement où ne siègent que des hommes blancs âgés de 52 et 66 ans. Ni à des conseils d’administration formés d’hommes blancs dont la seule différence est la marque du complet.


L’idéologie


Cette mode puissante a créé de nouveaux prophètes d’une idéologie : les diversitaires. La diversité n’est plus seulement souhaitable pour donner la chance à chacun et pour mieux faire les choses. La diversité devient la finalité. On poussera la diversité à tout prix, même à l’encontre de la logique ou de la justice.


Même si l’action d’un film se passe dans un village où il y a très peu de citoyens issus de l’immigration et aucune communauté autochtone à proximité, il faut en inventer. Dans certains cas, on mettra même de la pression pour interférer dans des reconstitutions historiques, quitte à s’éloigner de la réalité historique.


Mais la question qui me tracasse depuis quelques mois est encore plus profonde. Qu’entendons-nous par diversité ? Pour l’instant, la ligne entre le souhaitable et le condamnable est établie par les diversitaires eux-mêmes.


Or, je n’ai jamais entendu un apôtre de la diversité s’insurger de la représentation rabougrie des opinions de droite sur certains plateaux de télé. Ou de l’absence des régions dans des émissions toutes conçues en pensée montréalaise. 


Je serais curieux de faire un sondage. Je choisirais quelques-unes des émissions québécoises étant les plus exemplaires du point de vue de la diversité. Je sonderais ces gens jugés parfaitement représentatifs des origines ethniques et des orientations sexuelles. Malgré des parcours différents et des expériences variées, on risquerait de découvrir une diversité moindre que prévu. 


La diversité uniforme


Le sondage risquerait de démontrer qu’ils sont tous Montréalais, et vivent largement dans les mêmes quartiers. Qu’ils consomment étonnamment les mêmes médias aux mêmes heures. Qu’ils ont largement voté de la même manière lors des trois ou quatre dernières élections.


J’irai plus loin. Qu’ils fréquentent les mêmes 10 ou 15 restaurants à la mode de la métropole. Ils sont gais ou hétérosexuels, issus de l’immigration ou nés au Québec, si le sondage leur demandait leur opinion sur une série de sujets, ils fourniraient largement des réponses identiques.


Et si vous compariez leur questionnaire avec celui de travailleurs forestiers de la Côte-Nord ou d’agricultrices de la Beauce, vous verriez qu’il est là le fossé. On pourrait penser que parmi ceux qu’on dit exclus de la place publique, ce sont bien des gens « ordinaires » issus des régions. 


Mais pour les diversitaires, des gens issus des régions, des gens qui ne puisent pas leur façon de penser dans quelques émissions phares de Radio-Canada, c’est une diversité qu’on ne tient pas à voir. 




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