La diplomatie, internet, et l’Empire britannique

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Actualité internationale 2012

J’ai réagi ce mercredi à la décision du gouvernement canadien de choisir systématiquement de partager des locaux diplomatiques avec le Royaume-Uni.
Vous trouverez un fidèle compte-rendu de mes propos dans cette dépêche d’Alexandre Robillard de la Presse Canadienne, mais en voici les principaux extraits:
«Dans le contexte de la remonarchisation de l’identité canadienne, que M. Harper est en train de faire, ça a des relents de retour à l’Empire britannique», a-t-il dit.
M. Lisée n’est pas opposé à l’idée du partage d’ambassades pour diminuer les coûts des représentations, mais le choix de la Grande-Bretagne comme partenaire s’ajoute à une «accumulation de signaux».
«Si ce n’était pas dans ce contexte-là, je trouverais simplement que c’est une entente de bonne gestion des finances publiques au moment où on repense la façon de faire la diplomatie internationale à l’ère d’Internet, a-t-il dit. Mais parce que c’est dans ce contexte-là, c’est plus irritant.»
Loin de voir là un recul de la souveraineté du Canada à l’étranger, M. Lisée a affirmé son respect pour la diplomatie canadienne. Le ministre a d’ailleurs affirmé qu’il n’était pas nécessaire d’avoir des immeubles dans chaque pays, ajoutant que ce ne serait pas le cas d’un Québec souverain.
«On peut avoir des locaux conjoints et ça se fait déjà assez souvent, un pays en représente un autre dans un endroit où on a décidé de ne pas être présent, a-t-il dit. Ici, ce qui est particulier, c’est que c’est systématiquement avec les Britanniques.»

Bref, il n’est pas dit que le Québec souverain n’aurait pas des locaux conjoints avec les Britanniques, avec les Français, les Suisses et, pourquoi pas, les Canadiens !

Squared

Jean-François Lisée296 articles

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Ministre des relations internationales, de la francophonie et du commerce extérieur.

Il fut pendant 5 ans conseiller des premiers ministres québécois Jacques Parizeau et Lucien Bouchard et un des architectes de la stratégie référendaire qui mena le Québec à moins de 1% de la souveraineté en 1995. Il a écrit plusieurs livres sur la politique québécoise, dont Le Tricheur, sur Robert Bourassa et Dans l’œil de l’aigle, sur la politique américaine face au mouvement indépendantiste, qui lui valut la plus haute distinction littéraire canadienne. En 2000, il publiait Sortie de secours – comment échapper au déclin du Québec qui provoqua un important débat sur la situation et l’avenir politique du Québec. Pendant près de 20 ans il fut journaliste, correspondant à Paris et à Washington pour des médias québécois et français.





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