La question de l’immigration illégale est incroyablement révélatrice de notre situation politique.
On se chamaille. On se dispute. On se divise. Mais on parle dans le vide.
Frontières
Le Québec ne peut absolument rien faire sur le dossier des frontières, qui relève d’Ottawa. Il en coûte quelque chose d’être une province. On doit notamment accepter de voir des milliers d’illégaux s’installer chez nous. On doit aussi financer les infrastructures et les services sociaux dont ils ont besoin, puis fermer notre gueule.
Que personne ne vienne rappeler que les passeurs instrumentalisent sans gêne le droit des réfugiés pour des gens qui n’en sont pas ! Des pseudo-experts les accuseront de jouer dans les eaux fangeuses du racisme et de l’extrême droite.
Mais les politiciens ont quand même, de temps en temps, la responsabilité de parler de la réalité.
Cette semaine, Jean-François Lisée s’est intéressé à la question de notre frontière-passoire. Il a voulu envoyer un message en disant, mi-sérieux, mi-moqueur, qu’on devrait au moins installer symboliquement une clôture, ou du moins, une haie de cèdres pour faire comprendre qu’il y a là une frontière et que cela signifie quelque chose.
Mais pour Québec solidaire, cette déclaration était inacceptable.
Sur une affiche abjecte qu’il a fait circuler sur internet, le parti de la gauche radicale a accusé Jean-François Lisée de vouloir installer des barbelés à la frontière. Rien de moins ! Comment ne pas croire que celui qui a fait ce dessin n’est qu’un petit farfelu fielleux ?
QS
À moins que, pour Québec solidaire, la simple idée de frontière relève du scandale, comme le soutiennent ceux qui répètent que « No one is illegal ». Frontière = xénophobie ?
État des lieux : les Québécois débattent avec virulence d’un enjeu de société qu’ils ne maîtrisent en rien tout en subissant à temps plein une propagande moralisatrice.
Nous vivons dans un monde parallèle, étranger à la réalité.