CANADA

La croissance du PIB sera un peu plus modeste

La Banque du Canada prévoit maintenant une hausse de 1,3 %

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Scénario beaucoup trop optimiste

La Banque du Canada a réduit ses perspectives pour l’année en faisant valoir que les dommages causés par les incendies de forêt en Alberta avaient entraîné une contraction de l’économie au deuxième trimestre.

Les conséquences du désastre, qui a forcé l’interruption temporaire des activités d’importantes installations de sables bitumineux, se sont imposées alors que l’économie nationale éprouvait déjà des difficultés avec ses exportations, les faibles investissements des entreprises et l’incertitude vis-à-vis de la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne.

Les prévisions de la banque centrale du Canada ont été publiées mercredi, en même temps que sa plus récente annonce au sujet de son taux d’intérêt directeur. Ce dernier est resté inchangé à 0,5 %, comme prévu. « Essentiellement, les forces sous-jacentes qui favorisent un raffermissement de la croissance au Canada restent les mêmes, et le processus d’ajustement de l’économie aux prix du pétrole moins élevés est bien engagé », a déclaré la première sous-gouverneure de la Banque du Canada, Carolyn Wilkins, après l’annonce. « Ceci dit, des facteurs internationaux et nationaux nous ont amenés à revoir à la baisse nos prévisions de croissance pour le PIB. »

Parmi les prévisions de son Rapport sur la politique monétaire, la banque centrale a mis un chiffre, pour la première fois, sur l’impact potentiel du référendum britannique qui a eu lieu le 23 juin dernier, au cours duquel le Royaume-Uni a choisi de se séparer de l’UE — un événement surnommé « Brexit ». Les suites du vote devraient réduire le niveau du PIB mondial de 0,2 % d’ici la fin de 2018 — et réduire de 0,1 % celui du Canada au cours de la même période. Selon la banque centrale, cet effet modeste sur le Canada est essentiellement attribuable à la faible exposition commerciale directe au Royaume-Uni. La banque a souligné que la portée de l’impact du Brexit restait incertaine et qu’elle ne serait comprise qu’une fois que le processus se déroulera.

Le rapport de la Banque du Canada a aussi donné plus de détails sur les effets de l’énorme incendie de forêt qui a dévasté la région albertaine de Fort McMurray, en mai. Les flammes ont réduit la production pétrolière, entraîné l’évacuation de Fort McMurray et détruit plus de 2000 structures. La banque centrale a estimé que les incendies avaient retranché 1,1 point de pourcentage à la croissance du deuxième trimestre, ce qui signifie que l’économie devrait s’être contractée de 1 %. Malgré tout, la banque s’attend à un « redressement marqué » au troisième trimestre, avec la reprise de la production pétrolière et les efforts de reconstruction dans la région. La croissance du troisième trimestre devrait gagner 1,3 point de pourcentage grâce à ces éléments, ce qui se traduirait par une croissance de 3,5 % pour le trimestre.

Ce redressement devrait aussi être alimenté par les mesures mises en place par le gouvernement fédéral pour améliorer les allocations pour enfants — qui stimulent la consommation — et son engagement à augmenter les dépenses en infrastructures, a précisé la Banque du Canada.

La banque a aussi révisé à la baisse sa prévision de croissance pour l’ensemble de 2016, la faisant passer à 1,3 %, comparativement à sa projection de 1,7 % en avril. Ce faisant, elle a souligné les plus faibles perspectives pour les investissements et les exportations, qui ont plus que contrebalancé l’effet positif de la récente croissance des prix du pétrole. Elle calcule maintenant que l’économie avancera de 2,2 % l’an prochain, et de 2,1 % en 2018. En avril, la banque avait dit prévoir une croissance de 2,3 % en 2017 et de 2 % en 2018.

Malgré tout, la banque a expliqué dans son rapport sur la politique monétaire que l’intensification de l’activité dans le secteur hors ressources s’imposerait « comme la tendance dominante au second semestre de 2016 ». Elle croit que la demande étrangère et les dépenses publiques progresseront, tout comme l’incidence de la dépréciation passée du dollar canadien, ce qui fera monter le taux de croissance du PIB.

Selon le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, même si les exportations hors ressources ont offert une performance décevante ces derniers mois, elles devraient continuer à grimper de façon soutenue à plus long terme, comme elles l’ont fait ces dernières années. « Cela nous permet de garder espoir dans le récit de base […] Nous refusons d’imposer un virage à 180 degrés de nos prévisions en raison des quelques dernières données ponctuelles », a expliqué M. Poloz aux journalistes.
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