Combattre le multiculturalisme canadien

La catho-laïcité québécoise : ni retrait du crucifix, ni voile islamique

Le compromis entre conservateurs et laïques

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Chronique de ACD

Considérant l’ampleur que risque de prendre le débat sur l’identité nationale, le multiculturalisme et la laïcité dans la présente campagne électorale, il apparaît opportun d’en préciser les termes et de déterminer les camps en présence.


Comme certains intervenants le rappellent, il est impossible de mettre en place une quelconque laïcité québécoise dans le contexte canadien. Il faudrait pour cela nous débarrasser définitivement du cadre juridique fédéral et vu l’état du souverainisme québécois, cela ne se fera pas de sitôt.


Cependant, il sera tout de même possible pour un gouvernement nationaliste d’affronter le Canada et son multiculturalisme d’État en utilisant la clause dérogatoire afin de mettre en place une restriction des accommodements raisonnables.




Le Canada, ce pays où l’on peut devenir citoyen en portant un niqab


 


Trois camps s’affrontent


Depuis ce qu’il est convenu d’appeler la « crise des accommodements raisonnables » de 2006, trois camps peuvent être plus ou moins clairement identifiés.



  1. Les multiculturalistes, minoritaires sur le plan démographique, mais dominants sur le plan médiatique, principalement composés des médias, de militants fédéralistes et de l’extrême gauche « antiraciste ».

  2. Les laïques, aussi nombreux que les multiculturalistes, mais provenant surtout de la gauche péquiste et du milieu syndical.

  3. Les conservateurs qui représentent l’immense majorité des sans voix du Québec, mais qui demeurent encore plus marginaux sur le plan médiatique que les laïques.


Or, afin de comprendre la complexité du débat sur la laïcité au Québec, il est important de bien départager la position de chacun des deux derniers camps.


Malgré leur adversaire commun – le multiculturalisme canadien – les laïques et les conservateurs ne défendent pas la même vision de la société. Ils peuvent pourtant faire momentanément alliance dans leur lutte commune contre les revendications communautaires des intégristes religieux minoritaires.


Les laïques souhaitent continuer le processus de déconfessionnalisation des institutions québécoises, considérant que les révolutionnaires tranquilles n’ont pas été assez loin. Ils souhaitent poursuivre le rêve républicain hérité des Patriotes du XIXe siècle (dont la déclaration d’indépendance de 1838 faisait du Bas-Canada un État bilingue) et du néonationalisme « civique » des années 1960.


Pour leur part, les conservateurs considèrent qu’il y a déjà eu bien assez de concessions au camp laïque et que l’oblitération de l’identité canadienne-française ne doit pas aller plus loin. Ils ne veulent ni poursuivre la déchristianisation du Québec, ni subir les revendications ad nauseam des différents lobbys ethno-confessionnels minoritaires.




Une législation de simple bon sens


 


Le compromis  de la catho-laïcité


Rappelons ici une chose fondamentale : en démontrant leur attachement aux symboles chrétiens et leur rejet des accommodements religieux, les Québécois prouvent qu’ils ne veulent pas plus de la laïcité française que du multiculturalisme canadien.


Rappelons que s’ils se mobilisent pour protester contre le retrait d’un simple crucifix posé dans le corridor d’un bâtiment public, ils veulent encore moins des dérives laïcardes de la cinquième République française.


Nous pourrions grossièrement résumer la position québécoise comme étant la suivante : ni retrait du crucifix, ni voile dans les institutions.


Le compromis trouvé entre laïques et conservateurs se cristallise dans une synthèse que l’on pourrait qualifier de « catho-laïcité ». C’est d’ailleurs ce compromis qui est proposé avec quelques nuances à la fois par le Parti québécois et la Coalition avenir Québec.


Tous deux souhaitent interdire le port de signes religieux aux employés de l’État en poste d’autorité, soit les juges, les procureurs, les gardiens de prison, les policiers et les enseignants. Le PQ va plus loin en voulant également interdire les signes religieux pour les nouvelles éducatrices en garderie, tout en permettant à celles qui en portent déjà de continuer à le faire.


Leur position est loin d’être idéale – il faudrait interdire les signes religieux ostentatoires pour toute la fonction publique ainsi que le niqab dans l’espace public – mais c’est largement suffisant pour créer une véritable hystérie au Canada anglais.




Les masses allogènes alliées d’Ottawa manifestant contre la Charte des valeurs péquiste


 


L’immigration comme véritable enjeu


C’est l’exemple de l’Europe de l’Est qui semble au fond correspondre le mieux aux sentiments québécois sur la question des « accommodements raisonnables ». Les Québécois ne veulent pas d’immigration massive qui entraînera des changements ethno-confessionnels dont une des conséquences sera le bouleversement durable de l’identité nationale.


Notons également que c’est bien l’immigration massive et non le modèle de gestion de la diversité confessionnelle qui mène aux problèmes d’accommodements religieux.


La France laïque, tout comme la Grande-Bretagne multiculturaliste, l’Allemagne chrétienne-démocrate, la Belgique, la Suède ou les Pays-Bas monarchistes, souffrent des mêmes maux, malgré leurs modèles différents de gestion de la « diversité ».


La solution aux problèmes liés aux revendications religieuses minoritaires ne se trouve pas dans une abstraite pensée républicaine, mais dans l’arrêt de la submersion migratoire imposée par le Canada.


Sur cet enjeu précis, il faut souhaiter une défaite du camp gaucho-fédéraliste incarné par l’alliance objective de Québec solidaire et du Parti libéral du Québec.


L’instauration d’un quelconque modèle encadrant les minorités religieuses ne doit pas nous faire oublier que l’enjeu de la présente élection est avant tout démographique.


Il faut surtout stopper le Grand Remplacement des Québécois.




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