La campagne de propagande contre la Russie est en train de tourner à la Bérézina

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À part les naïfs invétérés, les crétins congénitaux et les complices du Système, n’importe qui éprouverait doute et malaise

Confrontée à l’habituel matraquage de la machine à propagande occidentale, la Russie a su gérer intelligemment la crise ukrainienne ce qui lui offre désormais l’opportunité qui est aussi pour elle un impératif stratégique majeur, de tenter une manœuvre de dislocation du front occidental.
L’attitude russe, toute de retenue et de rappel constant aux règles élémentaires de cohabitation intelligente dans un monde civilisé, n’a évidemment aucune chance d’enrayer la machine de guerre propagandiste américano-sioniste. Ce n’est d’ailleurs pas son objectif. Entrer dans le jeu de la surenchère médiatique conduirait inéluctablement la Russie à une « course aux armements » sur ce terrain où elle part avec un lourd handicap qu’elle sait ne pas pouvoir combler. D’ailleurs, y-a-t-elle-même intérêt ?
La propagande occidentale est essentiellement à usage interne et à destination des États-vassaux. Elle consiste en un lavage de cerveau et un reformatage permanent des esprits pour imposer sa vision du monde, mais nécessite un environnement culturel et institutionnel favorable pour donner ses pleins effets. Pour le reste du monde (en fait l’essentiel de l’humanité), elle dispense des « éléments de langage » pour traduire la politique occidentale en effets spéciaux médiatiques et offre la vision du monde caricaturale des productions audiovisuelles américaines.
Ce système de propagande s’avère relativement efficace pour les populations occidentales soumises à son influence depuis la Seconde Guerre mondiale, mais il n’en va pas de même dans le reste du monde.
Autrefois, cet état de fait n’avait guère d’importance quand la propagande avait organisé le monde entre un camp des « Bons » luttant héroïquement contre celui des « Méchants » et où le reste de la planète (le méprisé Tiers-Monde) était prié d’assister au spectacle et de soutenir – au moins tacitement – le camp des « Bons ». Aujourd’hui, les choses ont changé. La confrontation dialectique entre les deux camps devant une planète passive a disparu. Ne faisant guère preuve de beaucoup d’imagination et d’invention conceptuelle, les États-Unis ont recyclé leur éternelle vision manichéenne et ont imposé une représentation du monde où les Forces du Bien sont confrontées à un « Axe du Mal » à la définition aussi sommaire qu’ambiguë et fluctuante, mais offrant surtout l’avantage de ne pas lui opposer – en raison même de son caractère hétérogène et artificiel – une quelconque idéologie, puisque, par principe, des États-voyous n’ont pas plus de principes que de philosophie sinon leur haine viscérale des Forces du Bien. Le reste du monde, toujours aussi méprisé et tenu pour quantité négligeable, est prié de fermer sa gueule, d’approuver en versant son tribut sans rechigner. Sauf que…
Sauf que tout a changé… mis à part la machine à décerveler. Ainsi, la Chine, l’Inde et leurs satellites – un bon tiers de la population du globe…- échappent largement à cette influence politique et culturelle. Comme d’ailleurs de larges pans de l’Asie, de l’Afrique, du monde musulman et de l’Amérique latine…
Le nombrilisme obsidional du monde occidental l’empêche de comprendre que le monde ne se résume pas aux schémas caricaturaux de sa propagande et que d’autres visions du monde, partagées par des milliards d’êtres humains, existent et se développent sans que CNN – incapable de situer correctement l’Ukraine sur une carte de l’Europe – n’en prenne conscience.
En fait, c’est à destination de ces peuples et de leurs dirigeants que s’adressent les messages que fait passer la Russie. Évidemment, ils n’ont pas le caractère sidérant des effets spéciaux ni les moyens démesurés du Barnum américano-sioniste, mais ils n’en sont pas moins efficaces. Dans la durée et en profondeur.
Lobotomisées par une débauche d’informations aussi vides de contenu réel que de sens, les opinions publiques occidentales ont déjà largement oublié les JO de Sotchi : une information chassant l’autre en une sarabande infernale où il faut à tout prix empêcher le recul et la réflexion. Le peu qu’elles en ont retenu véhicule surtout les slogans et les messages dénigrant en vrac l’homophobie des Russes, la répression des Pussy Riot, le côté carton-pâte des installations olympiques, la froideur et l’arrogance de Vladimir Poutine et les images, passées en boucle, des sièges vides des dirigeants occidentaux boycottant ostensiblement cette démonstration de fort mauvais goût, à leurs yeux d’irréprochables donneurs de leçons auto-proclamés, d’un nationalisme russe revanchard et nostalgique tout à la fois de l’URSS et des Tsars…
Certes, la facture des JO de Sotchi a été salée (comme d’ailleurs celle de toutes les grandes manifestations internationales de ce genre), mais si on envisage l’événement sportif sous l’angle de la communication les choses prennent un autre aspect. Il s’agit alors d’une gigantesque opération de « public-relations » touchant des milliards de spectateurs et le coût par « cible » touchée s’avère très raisonnable au vu des bénéfices politiques engrangés. Pour des milliards d’êtres humains, la Russie est de nouveau une grande puissance, confiante dans son avenir, fière de son histoire, de ses réalisations et faisant – avec maestria – la démonstration de ses capacités.
Saturées, écœurées par les mensonges éhontés, la mauvaise foi permanente, les prêches moralisateurs hypocrites, les discours bellicistes haineux, les ultimatums humiliants, les opinions publiques de nombre de nations seront plus enclines à écouter et approuver un discours bien plus posé, sérieusement argumenté et étayé de faits.
On peut toujours se gausser de la balourdise et de la naïveté (apparentes) des Russes, mais c’est ne rien comprendre à leurs conceptions stratégiques au plus haut niveau. Les victoires stratégiques russes ont été obtenues au prix de défaites tactiques, à l’inverse des Américains qui confondent les moyens et la fin et après le Vietnam, l’Irak et l’Afghanistan n’ont toujours pas appris que l’on peut voler de victoire en victoire jusqu’à la déroute totale. Il ne faut pas oublier le poids de l’histoire et de la géographie pour saisir les enjeux et la logique profonde qui animent la politique russe. La Russie c’est l’immensité, la durée, la tradition et une infinie capacité à ployer sans rompre ; le même constat peut aussi s’appliquer, entre autres, à la Chine et à l’Inde.
Comme disait Nietzsche : « l’avenir appartient aux peuples qui ont la plus longue mémoire » ; les thuriféraires de la modernité à tout prix partent avec un lourd handicap : ils veulent à tout prix aller toujours plus vite. Jean de La Fontaine l’avait déjà exprimé au XVIIe siècle mais, apparemment, la fable « Le lièvre et la tortue » n’est pas enseignée à Westpoint. En misant 5 milliards de dollars et en quelques coups de poker chanceux, l’OTAN est presque aux portes de Moscou. Comme d’ailleurs ses devanciers : Hitler, Napoléon, les souverains suédois… En règle générale, les progressions fulgurantes ont la fâcheuse tendance à viser trop loin, puis à ralentir, s’enrayer avant de s’embourber… pour s’achever en déroute pitoyable. Apparemment, on ne lit pas non plus les classiques de l’art de la guerre dans les académies militaires US…
L’enlisement commence à devenir patent en Ukraine. En quatre mois, l’opération « antiterroriste » a inéluctablement progressé… vers le laminage des capacités opérationnelles de l’armée ukrainienne au point de la mener au bord de l’effondrement dans le Donbass. Et cela malgré l’appoint des escadrons de la mort de Pravy Sektor et de de Svoboda, des mercenaires étrangers (ah, quelle belle chose que la solidarité panslave des Soudanais et des Israéliens !) et surtout (et probablement à cause) de l’encadrement par les experts US…
Jamais, même au meilleur de son talent et en disposant de tous les énormes moyens du ministère du Reich à l’Éducation du peuple et à la Propagande, Joseph Goebbels n’a été en mesure d’empêcher la chute du IIIe Reich et il en sera de même pour ses continuateurs occidentaux. Même si la vérité met plus de temps à s’imposer que le mensonge, elle bénéficie d’un avantage énorme : les lois inexorables du monde réel finissent toujours par se rappeler au bon souvenir des apprentis sorciers.
Le vol MH17 avait à peine touché le sol que la Propaganda Staffel de l’OTAN se déchainait déjà. Avec une bêtise et une incompétence confinant au sublime, les néonazis de Kiev ont ouvert le bal en produisant un montage grossier « prouvant » la culpabilité des séparatistes et des Russes… mais réalisé la veille du drame. Très vite, les experts auto-proclamés des médias occidentaux ont privilégié le scénario d’un missile Buk-M1 forcément tiré par les séparatistes, coupables parce qu’étiquetés « pro-russes » et « soutenus » par Moscou désigné au gré des dénonciations comme instigateur, complice ou auteur du massacre. « Analyses » bien évidemment confortées par les déclarations quasi hystériques d’un John Kerry qui disposait de preuves tenant dans la fiole magique héritée de Colin Powell. Et appuyées par les copier-coller de pages Facebook et de Tweet dévoilés par la ridicule « Communauté du Renseignement », nouvel avatar de l’Inspecteur Clouzot. Puis, devant le calme olympien des Russes, leurs questions aussi précises que dévastatrices, leurs déclarations étayées d’éléments factuels, l’attentat prémédité par des psychopathes nécessairement avinés à la vodka à la solde du Kremlin se mua mezzo voce en une… « tragique méprise ».
L’absence totale de réactions outrancières des Russes à la polémique hystérique fit que, très vite, l’appareil de la propagande occidentale frappa dans le vide. N’ayant pas le moindre élément concret pour crédibiliser leur thèse, les propagandistes de l’OTAN n’ont eu d’autre solution que des opérations de diversion en suscitant des polémiques – vite éventées – sur des détails mesquins et une surenchère dans les accusations indirectes : le fameux « soutien » de Moscou aux séparatistes, la déstabilisation de l’Ukraine, l’annexion de la Crimée, etc. Là encore, la réaction inattendue des Russes (pour des esprits fonctionnant uniquement sur le mode binaire) n’aboutit qu’à une nouvelle escalade dans les dénonciations absurdes, une surenchère de déclarations belliqueuses aussitôt démenties par les Européens apeurés et la simple réalité.
Le seul résultat tangible de cette débauche propagandiste a été d’étayer la démonstration de ce qu’annonce la Russie depuis des mois. L’Ukraine est en proie à une guerre civile meurtrière qui oppose des populations russophones à un État en pleine dérive fasciste qui n’hésite pas un instant à massacrer des populations civiles désarmées. Même une canaille cynique comme Laurent Fabius a été obligé de reconnaître que la situation humanitaire dans le Donbass était « épouvantable »… La Russie, accusée d’agression – quand ce n’est pas d’invasion par une redoutable armée fantôme de deux douzaines de véhicules blindés ! – s’est contentée d’envoyer un convoi humanitaire qui est parvenu pacifiquement et sans encombre à destination. Prouvant au passage que l’encerclement de Donetsk et Lougansk relevait seulement de la propagande et que la redoutable armée ukrainienne qui atomise une force d’invasion au point de n’en laisser aucune trace à la surface du globe a été incapable d’arrêter 300 camions civils peints en blanc…
Depuis quelques jours, la Russie – parfaitement au courant des manœuvres occidentales pour maintenir stupidement le secret sur les circonstances de la catastrophe du vol MH17 – a relancé l’affaire devant l’ONU. La Russie ne se fait probablement aucune illusion sur cet organisme inféodé aux Occidentaux : elle l’utilise comme tribune et caisse de résonance pour y développer un discours qu’elle peut parfaitement appuyer de preuves tangibles. Les manœuvres dilatoires, l’absence d’éléments concrets, le mutisme obstiné, les réactions caractérielles, les injures du camp occidental mettent encore plus en lumière la thèse russe. Informés par leurs chancelleries, il n’y a plus un seul État du globe qui ne se soit déjà fait son opinion sur la question. Certes, beaucoup d’entre eux, par prudence et/ou intérêt, se garderont bien de dénoncer et condamner Kiev et Washington. En revanche, ils ne condamneront pas Moscou et soutiendront discrètement la Russie et son puissant allié chinois pour participer à un « début de basculement du monde » comme le décrit Thierry Meyssan.
À ces pays pourrait bien se joindre aussi, progressivement, une partie des peuples d’occident sous le contrôle de l’Empire américano-sioniste. Les uns parce qu’ils seront directement impactés et rendus furieux par les conséquences de la bêtise des décisions politiques des « dirigeants » de l’UE ; les autres, la partie « éveillée », parce qu’ils prennent conscience du mensonge éhonté et permanent du Système.
On a parfaitement raison de parler de bêtise et de suicide à propos de cette volonté d’omerta : ceux qui ont voulu l’imposer agissent dans la précipitation et l’improvisation sous le coup de la panique qui leur fait oublier que désormais plus rien ne peut réellement demeurer longtemps ignoré. À part les naïfs invétérés, les crétins congénitaux et les complices du Système, n’importe qui éprouverait doute et malaise en découvrant que ses dirigeants – après avoir accusé sans la moindre preuve les séparatistes et la Russie – tiennent brusquement à dissimuler à tout prix la vérité…
Auteur :
Chercheur du Temps
http://leschroniquesderorschach.blogspot.fr/2014/08/la-campagne-de-propagande-contre-la.html


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